Après quatre jours de projections et de rencontres au Studio des Ursulines, la 5ᵉ édition du festival Format Court s’achevait le 28 avril dernier. Retour sur nos quatre coups de cœur de cette année.
Pas le temps de Camille Lugan (France)
Sélectionné au Festival de films de femmes de Créteil 2023, le court métrage de Camille Lugan suit une jeune coursière à vélo qui tente désespérément de faire toutes ses livraisons à temps. Course contre la montre à travers un Paris dystopique plongé dans la nuit, Pas le temps s’éloigne d’une certaine réalité et s’inscrit dans un univers presque futuriste filmé à toute vitesse. Désir, angoisse, douceur et panique, les sentiments s’entremêlent habilement et ajoutent une grande complexité à cette aventure nocturne. Le regard perçant de Sonia Bonny et les belles images de nuit en font un court-métrage percutant, sensoriel, et très humain.
L’Américain de Maxime Renard (France)
Dans son quartier, Malik erre désespérément à la recherche du contact humain, passant d’un appartement à l’autre. Pour attirer l’attention de ses voisins, il leur annonce qu’il va partir aux États-Unis pour faire du cinéma. C’est le début d’un mensonge qui ne le quitte plus. Fable réaliste, tranche d’une vie presque ordinaire, ce court métrage présente l’un de ces personnages qui fait rire malgré lui. Malik est un loser attachant, ni gentil, ni méchant. Drôle, touchant et jouant avec les codes du comique de situation, L’Américain brosse avec finesse le portrait d’un imposteur malicieux. Ce court-métrage a remporté le Prix de la presse de l’édition 2024.
Father’s Letters d’Alexey Evstigneev (France, Russie)
En 1934, le professeur Vangenheim est arrêté pour sabotage et envoyé au goulag sur un archipel russe. Pour protéger sa fille Elya, il prétend être en voyage d’exploration, et lui envoie des lettres et des fleurs. Avec Father’s Letters, sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand 2024, le réalisateur Alexey Evstigneev raconte l’histoire d’un homme qui a voulu jusqu’au bout préserver l’innocence de sa fille. Mélangeant objets, éléments découpés et dessin sur papier, ce film s’attaque à un sujet aujourd’hui censuré en Russie. Le contraste entre le sublime travail d’animation et l’ancrage dans une réalité brutale en font un court métrage émouvant et, malgré tout, poétique.
Planter les choux de Karine Blanc (France)
Savez-vous planter des choux, à la mode, à la mode… C’est d’un air bien connu de tous que part la réalisatrice Karine Blanc pour son troisième court-métrage Planter les choux. Une histoire d’ascenseur fatigué, de bébé déboussolé et d’entretien raté, d’apparence simple, mais finalement pleine d’humour et de légèreté. Romane Bohringer et Patrick Chesnais incarnent leur personnage avec une grande théâtralité, collant parfaitement avec l’ambiance générale du film. La finesse des dialogues et le caractère loufoque de la situation permettent au spectateur de se plonger dans une histoire singulière, mais débordante d’universalité.