Pour les 45èmes Rencontres Trans Musicales, du 6 au 10 décembre, le festival rennais se voit en grand guérisseur de l’univers à travers sa programmation musicale toujours aussi éclectique qu’enrichissante.
Les Rencontres Trans Musicales jouent depuis maintenant 45 ans le rôle de grand précurseur dans la distribution et la découverte de musiques underground. S’étalant à Rennes entre le centre ville et le parc des expositions, ce festival dénicheur de sons pépites et envoutants, nous présente encore une fois une programmation internationale aux styles variés et surprenants. Cette année, le rock fait belle figure avec des formations punk ou parfois plus pop mais jamais très loin d’ambiance électronique. L’électronique qui prendra d’ailleurs une place importante dans cette nouvelle édition avec de nombreux projet house, techno et electronica mais aussi des genres plus hybrides mêlant pop, hip hop ou encore des musiques aux sonorité orientales et africaines.
Les Trans Musicales ne pourraient être les Trans Musicales sans leur lot de musiques du monde aux styles parfois excentriques. Nous allons pouvoir découvrir de l’american primitive guitar, de la cumbia pop psychédélique, de l’electro folk portugais, de la harpe folk galloise, de la psyché funk indonésienne ou encore de la transe africaine électrique. Bref, vous l’aurez compris, Rennes devient chaque début décembre un fief de la curiosité sonore. Après avoir fait notre 1ère édition l’année dernière, Maze replonge, avec grande impatience, dans ce festival légendaire en vous faisant découvrir 12 artistes à ne pas manquer.
Bound By Endogamy le 6 décembre, UBU
Pour que leur post-punk atteigne son paroxysme, Bound By Endogamy optent pour un triptyque chant batterie et machines. Kleio et Shlomo, les deux membres du groupe, sont réputés pour leurs sélections musicales pointues. Originaire de la scène squat et punk genevoise, le duo a imprimé dans sa musique les sonorités synthétiques post-industrielles des années 80 (telles que l’electronic body music, le synth-punk et la minimal wave). Et sur scène, le duo explose, rageur et brut.
Anna Erhard le 7 décembre, UBU
Cette année les groupes venant de Suisse sont nombreux et éclectiques mais celle qui nous à tout de suite touché, par sa musique rock indé malicieuse et sa nonchalance mélodieuse, c’est bien Anna Erhard. Installée à Berlin, la jeune artiste nous présente son projet solo aux sonorités Courtney Barnett et à l’humour subtil et délicieux. Cela promet un ambiance barrée et une vraie expérience sonore à ne pas louper.
Flore Laurentienne le 7 décembre, Hall 8 et le 9 décembre, Les Champs Libres
Projet venant tout droit de Montréal, Mathieu David Gagnon nous emmène dans ce monde incroyable de la musique classique mélangée avec parcimonie à du rock progressif. Un voyage sonore où l’on se voit le long du fleuve St Laurent au Québec volant au dessus de ces forêts et végétations sublimes et immenses. Un concert planant et envoutant vous attend avec Flore Laurentienne et sa musique soyeuse et voletante.
Annie Taylor le 7 décembre, UBU
Annie Taylor, c’est ce quatuor rock exubérant originaire de Zurich. C’est aussi le nom de la première personne ayant bravé les chutes du Niagara dans un tonneau, une icône féministe et un symbole d’audace. Le groupe surfe sur un mélange presque nonchalant de grunge et de rock prolixe. Influencés par des groupes explosifs et emblématiques tels que Hole, The Breeders ou encore Wolf Alice, le groupe fusionne avec l’ingéniosité des styles musicaux pour créer une identité sonore singulière et percutante.
Kabeaushé le 8 décembre, Greenroom
Kabeaushé est une énigme musicale venue du Kenya qui trouve son inspiration dans un kaléidoscope hétéroclite d’icônes culturelles telles que Prince, Marilyn Monroe, Grace Jones, Michael Jackson et Tyler, The Creator. Une musique frénétique connectée avec les visuels qu’il dessine : un enchevêtrement de lignes agressives et de couleurs tranchantes. C’est de ce mélange éclectique que naît son univers sonore quasiment futuriste, un projet hybride imprégné de touches de pop et de R’n’B à découvrir de toute urgence.
Rahill le 8 décembre, Hall 3
La chanteuse et compositrice irano-américaine viendra défendre son premier album en solo Flowers At Your Feet et son ambiance nineties délicieuse. Loin de sa formation garage rock Habibi, Rahill va nous délecter de sa musique mélangeant trip hop, pop ou rock indé aux influences des débuts de Beck, génie qui apparait d’ailleurs sur le tubesque « Fables » et son riff de guitare entêtant. Un concert madeleine de Proust qui ne peut que vous rendre nostalgique.
Concombre le 8 décembre, Hall 8
Le trio rennais Concombre fusionne de manière inédite les talents de Denis Poulain à la batterie (membre de Kind Of Guru, Trans 2021), Joris Prigent aux claviers (de Tago Mago, Trans 2021) et Fabien Cariou au saxophone (du projet Güz II, Trans 2010). Ensemble, ils se lancent dans un voyage instrumental audacieux, explorant les confins du jazz, du rock et de l’électro. Leur vaisseau, le Concombre volant, semble tout droit sorti d’un film de science-fiction des années 70, une bande son parfaite pour un nanar à la Plan 9 From Outer Space !
Willow Kayne le 8 décembre, UBU
C’est en mélangeant les genres que Willow Kayne a forgé son nom dans la scène musicale anglaise. Dans la lignée de Biig Piig ou IAMDDB, la jeune anglaise touche-à-tout va ambiancer les Trans Musicales avec son melting pot sonore et son énergie salvatrice connue du hip hop britannique. Un concert coup de point qui donnera aux amateurs de musique underground de quoi se rassasier.
Heavenphetamine le 9 décembre, Hall 8
La genèse du groupe en 2018, s’inscrit au Japon, pays duquel viennent les deux membre fondateurs, Hiroki au chant et aux synthétiseurs, et Sara à la batterie. Ils quittent leur pays d’origine pour s’établir à Tbilissi, en Géorgie ; un déplacement impératif pour garantir leur liberté de création musicale, une fusion folle aux allures de rock psychédélique, de post-punk, de krautrock, d’expérimentations jazz et de sonorités techno. En 2021, le duo s’élargit pour accueillir une guitariste et un flûtiste ukrainiens. Le quatuor fait don des bénéfices de leurs concerts pour venir en aide aux victimes de la guerre russo-ukrainienne, et il renouvelle son engagement pour dénoncer l’invasion russe. Un engagement humaniste et radical, à l’image de leur musique.
Citron Citron le 9 décembre, Le Liberté
Venant eux aussi de Suisse, Cette sœur et ce frère nous délectent de cette pop minimaliste et rêveuse sous un nom aussi absurde et léger que leur musique, Citron Citron. Dans un style Julien Gasc du groupe Aquaserge, les 2 artistes, qui suite à la mort de leur chat Citron commencent ce duo mignon, vont nous régaler de petites boites à rythmes et de mélodies vintages et sucrées pour un concert pelucheux qui enivrera de douceur.
Chalk le 9 décembre, Hall 3
Entre les grondements de guitare massifs, une voix articulant entre paroles chuchotées, chants enflammés et cris percutants, les vagues sonores de ce trio irlandais basé à Belfast évoluent entre rock, post-punk et éclats de noise. On y retrouve également des influences clubs qualifiée par Chalk de « rock du Berghain techno-punk » qui terminent de dessiner les contours de leur empreinte sonore.
The Silver Lines le 9 décembre, Hall 3
Pour leur première représentation française, les jeunes brits de The Silver Lines ont choisi le festival rennais afin d’y déverser leur énergie musicale. Tel des jeunes Oasis mais avec des influences plus portées vers Two Doors Cinema Club ou encore Arctic Monkeys, les frères Ravenscroft vont enflammer le Hall 3 à coup de riffs déjantés et rythmes rock, pop ou hip hop fous.