Chilly Gonzales s’illustre en tant qu’artiste polymorphe. Il oscille entre la délicatesse mélodique de son piano et une présence scénique électrisante avec laquelle il investit les scènes du monde entier.
En une seule soirée, Gonzales est capable d’immerger son public dans la mélancolie d’un récital, d’explorer en profondeur les subtilités d’un succès de Billie Eilish, ou encore de stupéfier par ses prouesses dans le domaine du rap. En 2020, Chilly Gonzales publie son ouvrage, Plaisirs (non) coupables, une réflexion tranchée sur la subjectivité du jugement artistique, qui a été saluée par la critique internationale. Il a également sorti un album de Noël intitulé A Very Chilly Christmas, devenu un incontournable des festivités. En 2023, une nouvelle aventure se dessine avec la sortie de French Kiss, un album où il étreint la langue de Molière. S’y réunissent plusieurs noms de la scène française tels que Bonnie Banane, Juliette Armanet et Teki Latex. Rencontre avec l’excentrique musicien en robe de chambre.
Vous êtes né pianiste ?
Je crois que je suis né créatif. J’ai très jeune compris que je voulais me perdre, créer des mondes parallèles. Peut-être que cela dépend de ce à quoi on est exposé jeune. Dans mon cas j’avais un grand père hongrois qui souhaitait que notre famille ne perde pas sa connexion avec l’Europe. Du coup, très jeune, il m’a assis sur un banc de piano en me disant « ça c’est sérieux, c’est important ». Le piano me permettait de m’échapper, mais ça aurait pu être la peinture si j’avais eu une grand-mère qui m’avait mis devant une toile.
Cet album est en quelques sortes une forme de lettre d’amour à la France ?
Oui, mais pas un amour simplement fleur bleue. C’est pas l’amour d’un chien pour son maitre, mais plutôt celui qu’un chat pourrait avoir. Les chats ne sont pas les esclaves de l’amour alors que les chiens c’est presque too much. Ils acceptent tout et sont toujours contents. Moi je ne suis pas comme ça avec la France. Je peux critiquer la France. Il y a même des moments où je peux pisser dans les chaussures de la France, comme un chat peut le faire quand son maître le traite mal. Donc c’est un amour conditionnel. Je suis Français, j’ai un passeport français, mais j’ai grandi au Canada. Ce qui fait que je suis un peu outside et inside en même temps.
Peut-être que c’est ce qui me permet l’audace de faire des connexions entre l’ancienne culture française et la nouvelle. Quand je dis dans le morceau « French Kiss » « Baudelaire et Bangalter », c’est pour dire que oui, Baudelaire est dans le Panthéon, mais où est Bangalter ? Parce que les Daft Punk en France sont moins appréciés que dans d’autre pays. Jusqu’en 2013, ils ont passé leur carrière à n’être jamais nommés aux Victoires de la Musique par exemple. Il y a des moments où je me dis qu’en tant que demi-étranger, je peux me permettre de dire « Écoute, oui le français c’est la langue de Molière, mais c’est aussi la langue de Makala le rappeur suisse. C’est également celle de Verlaine et Prévert, mais moi je préfère lire Despentes ».
C’est ma façon de faire des connexions, des rapprochements entre une culture française un peu vieillarde – avec beaucoup de cadavres dans le lot – et autre chose d’aujourd’hui. C’est pour ça que j’ai voulu faire French Kiss. J’ai eu l’audace de m’approprier cette langue, avec une audace que je n’avais pas avant. Maintenant je l’ai, donc je vous French Kiss, mais avec ma langue française. C’est pas nécessairement la vôtre, c’est la mienne.
Vous pensez que dans cet album vous avez été au bout d’un processus de création qui vous est très propre, celui de créer un langage musical métamorphe et assez excentrique ?
Depuis que j’ai commencé à travailler en 2000, j’ai toujours essayé de me rapprocher le plus possible des influences anciennes et modernes. J’ai une formation classique, un peu jazz, mais je suis surtout fasciné par le rap, un peu par l’électro, et par la culture pop en général. Je crois que la culture s’améliore, devient de plus en plus intéressante. Je veux être l’homme de mon temps.
La seule grosse différence sur cet album par rapport aux anciens, c’est que j’ai rajouté le challenge d’écrire des textes en français. Mais le processus en général, de composer avec la totalité des influences d’autrefois et d’aujourd’hui, était présente dans mon travail. Même lorsque je fais un album Solo Piano, les influences de la culture moderne, du rap, sont toujours là, dans ma tête. French Kiss est produit autrement, avec des guests en plus, qui viennent de plusieurs milieux. Il y a une production de disque, et donc des synthétiseurs, des boîtes à rythme, des choses comme ça qui rendent plus visible l’ensemble de mes influences, peut-être.
Tous les guests qu’il y a sur French Kiss incarnent le portrait que vous feriez de la France musicale aujourd’hui ?
Oui, totalement. En ce qui concerne les gens vivants, parce que je name drop beaucoup de gens qui sont morts aussi. Mes guests sont déjà bien présents dans la culture française, ils connaissent un peu, voir beaucoup de succès. Ce sont des gens qui s’amusent à faire ce qu’ils font. Je lutte contre une certaine catégorisation des musiciens qui s’amusent, on a tendance à ne pas les prendre au sérieux. Je lutte contre ça, parce que je constate qu’on peut avoir les deux. On peut s’amuser et avoir une profondeur de parole, de composition, de démarche artistique.
C’est un peu pour représenter ce type de musicien, qui peut avoir une dimension marrante, mais aussi beaucoup de profondeur, que j’ai fait French Kiss. En France, on exige des gens qui font de la chanson littéraire d’être des artistes sérieux, c’est un tabou de trop s’amuser. Et quand on s’amuse, on est mis dans une autre catégorie. Pour moi les gens qui s’amusent sont encore plus importants que les gens sérieux. Juliette Armanet par exemple est une grande artiste à mes yeux. Surtout parce qu’elle a cette connexion avec son public. Beaucoup plus que d’autres chanteuses qui vont davantage être dans leur tour d’ivoire à faire leur musique, qui n’arrivent pas a faire ce lien d’extase sur scène avec leur public.
Les gens sur mon album sont de vrais entertainers, de vraies bêtes de scène. De Arielle Dombasle à Bonnie Banane en passant par Richard Clayderman… Je sais pas trop si les jeunes connaissent cet artiste d’ailleurs. C’est quand même un monsieur qui a vendu 80 millions d’albums en un an, il a joué du piano dans le monde entier. C’est une grande inspiration pour moi. Maintenant il a 70 ans, c’est un grand honneur de l’avoir sur mon album pour montrer aux gens qui le snobent en disant que c’est un pianiste commercial, que c’est surtout un grand artiste qui mérite notre respect.
Dans la reprise de « Cut Dick » de Mr.Oizo il y a quelque chose de très cynique, très propre à Dupieux tant dans sa musique que dans ses films. Il y a quelque chose de loufoque que l’on peut aussi retrouver dans vos créations. C’est un point commun qui vous a relié dans votre collaboration ?
Oui, je suis fan de ce morceau, de son cinéma et de sa musique. Je crois que dans le paysage français surtout, c’est quelqu’un qui va dans le bon sens. Il est impoli, ce n’est pas quelqu’un qui essaye de jouer le faux modeste ou le consensuel. Il n’a pas peur de faire une musique joliment dégueulasse si on peut dire. Et ça, ça m’attire beaucoup chez lui, parce qu’il y a aussi une sophistication musicale derrière.
J’ai fait une masterclass sur Instagram où j’ai montré qu’il y a quatre tonalités différentes sur ce morceau. Dans une musique électro c’est très rare d’avoir des changements de tonalité. C’est quelque chose de démodé, que l’on avait à l’époque dans le jazz, le classique, mais de très rare dans la musique pop d’aujourd’hui, surtout dans un morceau d’électro. En général il n’y a qu’un seul changement de tonalité. Le fait que Mr.Oizo ait mis quatre tonalités différentes, c’est osé, presque extrême.
C’est aussi d’une réelle finesse qui démontre une sophistication musicale que l’on a pas tendance à lui attribuer, d’autant plus que son son est en général agressif. J’ai voulu faire ressortir cette finesse musicale, et montrer que c’est un grand compositeur français. J’ai fait seulement trois reprises sur l’album : Gabriel Fauré, qui est le papa de l’impressionnisme, le professeur de Ravel et de Debussy. Un grand compositeur sous estimé dans le panthéon des composteurs classiques français. Quelqu’un qui est iconique dans la chanson aussi, c’est Michel Berger. Mais il est davantage connu comme musicien qu’en tant que figure littéraire de la chanson. Malgré son statut, je crois que les français continuent de snober Michel Berger.
C’est ça le thème sur French Kiss : tous les gens que je rassemble, ceux dont j’ai repris les chansons, ceux que je name drop, je crois que c’est les gens qu’il faut revoir et réécouter. Peut-être qu’avec ma double nationalité canadienne et française je suis bien placé pour championner ces gens-là qui, je crois, méritent le plus grand respect. Les trois compositeurs que je reprend c’est Fauré, Berger et Dupieux. J’espère que les gens comprendront que c’est un grand compositeur, et que « Cut Dick », malgré son nom difficile à répéter tous les jours (rires), c’est un petit bijou pour moi.
Dans une ancienne interview pour Numéro, en 2008 il me semble, vous disiez que chanter, ça aurait dû rester en studio, comme un fantasme. Et pourtant vous rechantez sur French Kiss.
Je ne chante pas sur l’album ! Je rappe, rapper et chanter c’est différent. Chanter à l’époque de l’opéra par exemple, c’était une confession d’émotions, un truc un peu interdit à évoquer dans la polite society. Un secret émotionnel. Le rap c’est autre chose, c’est toujours mélodique mais ça se rapproche du fait de parler. Quand on parle, c’est entre plusieurs personne. Donc le rap c’est la manière dont on représente la conversation. Dans le rap on parle à quelqu’un. Dans la chanson on s’exprime à nous même, c’est comme un journal intime.
Mais avec le rap, on parle au monde. On reproche parfois au rap le fait que les artistes disent qu’il sont les meilleurs. Ils parlent d’argent, c’est un égo trip. J’ai envie de dire « Oui, mais tu entends les gens parler ? C’est comme ça que les êtres humains parlent maintenant, on est dans une culture de représentation, on est dans une culture d’égotrip, regarde les réseaux sociaux, tout le monde montre une représentation différente d’eux-mêmes. Ils se disent je suis une brand, je suis un super-héros, regarde mes fantasmes, regarde, je suis en train de montrer une version de ma vie qui n’est pas vraie. »
Et donc les rappeurs, ils étaient en avance, parce qu’ils ont vu que c’était ça, la direction que prenait notre culture. Que la société tombait dans un égo trip collectif. C’est pour ça que le rap on l’aime ou on ne l’aime pas, moi j’adhère. Si on reproche au rap d’être comme ça, ça veut dire que l’on accepte pas notre société d’aujourd’hui. If you dont like rap, you dont like today. Quelque part c’est la musique que l’on mérite.
À qui s’adresse cet album ?
C’est une très bonne question. J’hésite pour répondre, parce qu’à chaque fois que l’on fait un album, on rêve de parler à tout le monde. Mais en réalité on sait que l’on parle à notre public, si on a la chance d’en avoir un. Avec French Kiss c’est vrai que je m’adresse à la France, évidemment, et aux gens intéressés par la culture française. Mais c’est une sorte de public imaginaire. Je crois que pour tout le monde, écrire des textes et faire de l’instrumental c’est très différent.
Moi après 2011 j’ai arrêté d’écrire les textes, j’ai fait l’instrumental. French Kiss c’est mon premier album avec textes depuis cette période. J’ai pris beaucoup de temps durant ces dix dernières années à faire uniquement de l’instrumental, et l’instrumental ne pose pas la question de savoir à qui il s’adresse. Quand il y a des paroles on se demande, on se pose la question, on veut savoir qui est notre public imaginaire. Et on verra bien si ce public imaginaire existe réellement ou non.
Est-ce que vous imaginez déjà la manière dont French Kiss pourrait vivre en live ?
J’ai déjà fait un concert où j’ai joué l’album en entier, c’était à Lyon, début juin. Ça s ‘est très bien passé. Et j’ai fait un concert à la radio, à France inter, où j’ai joué environ la moitié de l‘album. Avant, je faisais des morceaux de rap que j’ai enregistré entre 2000 et 2011, mais que je continuais à jouer durant mes concerts. Même si je n’en faisais pas de nouveaux, il y avait toujours une partie de mes concerts qui était consacrée à mes titres de rap de l’époque. Et en France, en Allemagne ou en Espagne, je jouais les morceaux, et l’énergie ne se transmettait pas par la même vibe, parce que le public ne pouvait pas suivre chaque mot, chaque syllabe, chaque phrase, chaque punchline.
Quand je joue au Canada ou en Angleterre avec mes textes anglais, j’ai l’habitude de livrer le morceau en sachant que le public va réagir à chaque phrase. Mais en France, je me suis habitué à avoir uniquement la vibe. Alors que là, avec ces deux concerts où j’ai joué French Kiss, j’ai commencé à comprendre que les gens maintenant, ils vont réagir comme les anglais qui entendent mes titres en anglais. Qu’ils vont réagir à chaque mot près, que je peux livrer une phrase en laissant une petite pause avant le dernier mot, laisser la réaction, du rire, un choc. Mais c’est nouveau pour moi d’avoir ça avec le public français.
Donc il y a eu un moment un peu de surprise positive où je me suis dit « Ah oui c ‘est vrai ! Ils comprennent tout ce que je dis ! Donc je peux le faire autrement, je peux même ralentir les tempos par moments, pour être sûr qu’ils vont vraiment comprendre tous les mots ». Ça, je ne m’en rendais pas compte avant de me retrouver devant le public français. Mais c’est aussi pour ça que j’ai fait cet album, pour être compris.
Ça donne encore plus de densité à l’album.
Oui tout à fait. Je veux jouer l’album en entier à chaque fois, et j’essaie de peaufiner. Pour moi c’est la deuxième étape de toute création. Elle ne s’arrête pas quand je termine l’album, où là je passerais en mode « pro ». Non, pour moi c’est toujours une période hyper féconde et créative, parce que c’est le moment où je raconte l’histoire. Je vais faire en sorte que cette musique puisse être comprise, qu’elle ait plus de pouvoir. Donc ce mode promotion pour un autre, c’est pour moi un mode de continuation de la création, parce que je créé les conditions dans lesquelles l’album va vivre. La période pendant laquelle les morceaux vivent en concert, je la prends avec beaucoup de plaisir.
La période médiatique aussi, parce qu’elle me permet de comprendre ce que j’ai fait. La création, j’essaie de la faire le plus passivement possible. J’essaie un peu de chercher en moi-même, de voir ce qui ressort. Des fois je suis déçu, ou choqué, mais il faut que je l’accepte, parce que c’est venu de moi. Je ne me suis pas censuré, je laisse les paroles couler, et à un moment je me dis « Ok, j’ai ça, je l’ai fait sans compromis, sans sur-penser, sans évaluer, sans juger. J ‘ai mes morceaux, et maintenant je passe à une deuxième étape qui est géniale. C’est l’étape où je fait tous les compromis, où tous les calculs sont possibles, pour que maintenant que j’ai fait un album intègre, comment faire pour qu’il puisse rejoindre ce public imaginaire auquel je m’adresse ? ».
Je sais qu’il y a d’autres artistes qui croient qu’on se salit trop les mains si on est trop calculateurs dans cette deuxième étape. Ou peut-être qu’ils font semblant de s’en foutre, parce qu’ils croient qu’ils restent purs s’ils ne passent pas cette deuxième étape. Que pour eux, la création c’est uniquement ce qui compte, et toute la communication autour c’est comme un devoir. Il y a des artistes comme ça, qui croient que la vision de l’artiste c’est de rester pur. Ils croient qu’ils deviennent commercial au moment où ils commencent à trop calculer par rapport au public. Mais ce sont des hypocrites finalement, des gens qui n’assument pas. Ils mentent quand ils disent « Oui, moi je fais de la musique que pour moi même, et si les gens aiment c’est un bonus ».
Mais arrête avec ça. Je crois que c’est pour ça que le rap m’a toujours inspiré dès mes débuts. Parce que les rappeurs ne font pas semblant d’être des artistes, ce sont des entertainers, et en même temps ce sont les musiciens quelque part les plus avant-gardistes. Ce sont ceux qui font évoluer la musique, qui ont une démarche hyper futuriste, et en temps ils sont super proches du public. Je suis inspiré parce que je veux que mes musiques soient intègres, que l’œuvre d’art elle-même soit créée à un moment où je ne prends pas conscience de ce que vont penser les gens. Mais une fois que c’est fini, je passe à un mode où je suis hyper conscient de ce que les gens vont penser.
Je suis à l’écoute, je veux savoir ce qui marche, ce qui ne marche pas, et c’est ça d’être musicien aujourd’hui. Cette deuxième étape, on peut l’appeler marketing, mais pour moi c’est une étape de création. J’en suis à ce stade pour French Kiss, et je suis comme un cochon dans la boue (rires), parce que c’est vrai que c’est une sale affaire, mais il faut se réjouir d’y être.
Pourquoi avoir travaillé avec Fabcaro pour la pochette ?
Ah ! T’es fan de Fabcaro, tu connais ? Ben, la BD, c’est aussi un truc qui tient à cœur aux français, je le sais. La BD c’est pas pareil en Allemagne ou au Canada. Il y a des comics, mais pas vraiment de bandes-dessinées à proprement parler. Pour moi c’est un truc particulièrement français, et j’ai été introduit à Fabcaro en tant que Fabrice Caro, le romancier. J’ai lu ses romans en premier. Après j’ai appris qu’il faisait de la BD, et j’ai commencé à connaître davantage son œuvre. Il y a une BD en particulier qui s’appelle Si l’amour c’était s’aimer. Celle-là je l’ai vraiment adorée, et j’ai trouvé qu’il y avait une esthétique vraiment ludique.
Justement, quand je parle des gens qui sont marrants dans la superficialité et qui ont énormément de profondeur derrière, je crois que Fabcaro partage cette dualité, et que c’est un très bon feat pour moi. J’ai donc cherché à le contacter, et j’ai un ami qui m’a dit : « Oui, je le connais, il n’a pas de réseaux sociaux, il n’a même pas de portable. Il habite dans un village de 200 personnes à côté de Montpellier. En fait il a une ligne fixe, et il faut tout simplement l’appeler tous les jours, jusqu’à ce qu’il réponde. ».
J’ai adoré, alors j’ai fait ça, pendant 4-5 jours, puis il a répondu. Donc je lui ai demandé son adresse, tout ça, en lui disant que j’aimais son travail et que je voulais lui envoyer quelque chose. Il me l’a donnée, donc je lui ai écrit une lettre à la main – on est presque au 19e siècle là – et j’ai envoyé cette lettre. J’avais noté mon numéro de téléphone pour qu’il m’appelle sur mon portable, et il m’a appelé de sa ligne fixe quelques jours plus tard, et il m’a dit « J’ai lu votre lettre, je suis très touché, et je dis oui tout de suite ». Et donc je lui ai envoyé l’album, et je l’ai vraiment laissé faire.