Sans prise de tête, le fruit de la collaboration entre Universal et Nintendo nous fait voyager dans un univers familier et pleins de couleurs.
Après 30 ans d’attente, Super Mario Bros, le film fait revenir sur grand écran les plus célèbres des plombiers, cette fois-ci dans un film d’animation ! Et ce n’est pas n’importe quel studio qui s’est attaqué à ce monstre de la pop culture : ce sont les Français d’Illumination Studio Paris qui ont relevé le défi, sous la direction d’Aaron Horvath et Michael Jelenic, deux animateurs bien rodés. Un pari réussi, puisque le studio nous offre un exploit graphique et ludique, saupoudré de champignons.
Une histoire classique, mais bien tuyautée
Qui ne connait pas Mario et Luigi ? Les deux frères italiens parcourant des niveaux de plateforme dans leurs salopettes pour combattre Bowser et ses sbires se sont fait connaître dans le monde entier. De la NES à la Switch, la franchise n’a cessé de se développer en prenant toutes les formes possibles, en gardant toujours ce préambule simpliste. Mario bat Bowser dans l’espace, Mario bat Bowser avec un costume de chat, Mario bat Bowser au kart, une formule déclinée dans des contextes différents mais qui reste toujours la même.
Et dans ce film, l’intrigue tourne de nouveau autour de Mario et de sa première aventure face au roi des Koopas. Les nouveautés sont à compter sur les doigts de la main. Une histoire de mondes reliés entre eux par des tuyaux (dont le notre, d’où viennent les deux plombiers), le fait que Mario doive sauver Luigi et non pas Peach, et la présence de deux royaumes, dirigés l’un par Cranky Kong, l’autre par un pingouin. Mais ça fonctionne, tout se lie et on y croit !
L’exposition est rapide, on ne perd pas de temps pour expliquer ce que tout le monde sait déjà. L’action est explosive dans tous les sens du terme, l’enchaînement des séquences est fluide et même les blagues ne coupent pas forcément le récit. L’humour est d’ailleurs assez sympathique et même si certains peuvent critiquer un manque de profondeur dans le développement des personnages et de leurs sentiments, on ne peut pas non plus critiquer le choix d’une bonne humeur dominant le tout lorsqu’on repense aux niveaux colorés et dansants des jeux. Une histoire sympathique et une bonne action, que demander de plus ?
Par des fans, pour des fans et avec amour
Tout ce qui fait l’univers de Mario depuis 40 ans est là. Tout est respecté au pixel près et même les plateformes, typiquement vidéoludiques, sont amenées avec justesse et raison à l’écran. Koopa, Luma, Maskass, Goomba, le film nous sert de tout. On se fait plaisir en reconnaissant des personnages et des éléments de nos jeux favoris. C’est ce que le film propose : une redécouverte, sous un autre format, d’un univers que l’on aime et que l’on connait par cœur. Les équipes derrière le film se sont de toute évidence amusées et étaient de vraies passionnées.
Et cette passion est d’autant plus appréciable que le film est d’une incroyable beauté. Chaque élément paraît réel, malgré son improbabilité. Les blocs sont solides, les champignons sont moelleux et rebondissants. Les paysages sont grandioses et détaillés, mais aussi tout à fait extravagants. En bref, c’est techniquement et esthétiquement impressionnant.
Un dernier point sur lequel le film se démarque, c’est l’extrême importance donnée à l’unicité de chaque personnage. Si les sbires de Bowser se ressemblent tous fortement, les Toads et les Kongs ont presque tous été stylisés de manière unique. En regardant un peu partout, lors des scènes réunissant beaucoup de personnages, on découvre une société remplie d’individus uniques.
Finalement, on croit en cet univers où les briques tiennent dans le ciel comme par magie et où les champignons donnent des pouvoirs. Et c’est là que réside la force de ce film sans grandes ambitions narratives : faire rêver chaque personne ayant déjà joué à un jeu Mario en montrant à quel point cet univers est créatif et unique.
