CINÉMA

VENISE 2022 – « The Son » : Déchirante fresque familiale

© Leonine

COMPÉTITION OFFICIELLE – Après The Father, le frenchie Florian Zeller aborde cette fois la dépression d’un jeune garçon depuis le divorce de ses parents. Adapté d’une pièce de théâtre, le film sera en salle le 8 mars 2023. 

Dans The Father, Florian Zeller avait choisi Londres pour mettre en scène sa chronique familiale où Anthony Hopkins tenait le rôle principal. Dans The Son, c’est New-York qu’il choisit, d’une superficie bien différente d’autant que ce n’est plus le huit clos qui est privilégié.

Ce changement de mise en scène n’est pas anodin mais propice à la situation. Nicholas, interprété par Zen McGrath, est le fils de Kate (Laura Dern) et Peter (Hugh Jackman). Depuis le divorce de ses parents et le remariage de son père avec Beth (Vanessa Kirby), ce dernier n’arrive plus à vivre correctement avec sa mère et émet la volonté d’aller vivre avec son père. Dès lors, nous plongeons dans le mal-être quotidien de Nicholas de plus en plus important jour après jour.

Impuissance maladive

À travers un sujet difficile, la dépression, le cinéaste dépeint aussi les conséquences d’une situation familiale complexe sur le psychisme d’un adolescent. L’impuissance des parents est d’ailleurs parfaitement mise à l’écran. Car malgré tous les efforts établis, l’amour semble à ce stade, inefficace, pas assez, presque inutile. Les personnages, comme les spectateurs, ressentent l’urgence de la situation et aussi l’impossibilité d’agir.

Face à la dépression de Nicholas, l’impuissance règne et confirme que malgré toutes les bonnes volontés de ce dernier et de sa famille, se relever semble presque impossible. Une sensation d’étouffement transcende l’ensemble du film. Si l’on s’attend à entrevoir une simple histoire familiale, autant passer son chemin car The Son est là, principalement, pour nous déchirer. 

Quand les mots prennent sens  

L’aspect volontairement théâtral gardé par Zeller n’est pas pour déplaire. The Father l’était également et a donné des prestations remarquables, à l’image de celle d’Anthony Hopkins. Dans The Son, ce sont principalement Zen McGrath et Vanessa Kirby qui se révèlent grâce à des prestations touchantes, voire même déchirantes.

Les dialogues en sont principalement pour quelque chose. L’écriture du scénario, bien qu’imparfait, donne à voir des discussions profondes sur la famille et la maladie mentale. Des sujets à première vue difficile à aborder mais que Florian Zeller parvient à représenter d’une grande justesse.

Si la communication prime tout le long, c’est parce que même si les personnages sont loins les uns des autres, ils parviennent à dialoguer ensemble. La mise en scène est maîtrisée au point où ces échanges silencieux, pourtant lourds de sens, sont entendus. En somme, The Father est une réussite théâtrale comme on en a rarement vu, bouleversante et surtout impactante. 

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