Clips du moisMUSIQUE

CLIPS DU MOIS – Mars #2

Crédits Guillaume Lacoste

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection de clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette deuxième sélection du mois de mars : Ellie Dixon, Pierre Guénard, Grand Public, VONFELT, Westerman, The National, Lonny, Jungle et Léo Félix.

Ellie Dixon – « Big Lizard Energy » réalisé par Joel Barney

Humour et sensibilité sont de nouveau au rendez-vous avec Ellie Dixon. Sous un costume de dinosaure, la chanteuse et multi-instrumentiste anglaise revient avec ce titre, « Big Lizard Energy », et une joie de vivre communicative. Un jeu de mot avec la big dick energy, cette confiance en soi qui émane de nous, mais tournée en dérision ici sous des airs de jeu.

Un clip décalé dans lequel on peut voir une Ellie déguisée danser, faire du yoga, une manucure ou encore aller chez la psy… Car même si « les problèmes sont grands », elle est « plus grande » encore et les dépasse, du haut de ses presque cent mètres (« 320 feet »). Et elle dépasse aussi ses appréhensions, en proposant aux inconnu·es dans la rue des « free dino hugs ». En bref, un clip solaire qui vous donnera envie d’enfiler votre plus beau costume de dinosaure.

Marie Starecki

Pierre Guénard – « Harry » réalisé par Virgile Guinard

Vous le connaissiez comme chanteur de Radio Elvis ? Pierre Guénard marque une pause avec son groupe pour se lancer dans un album solo, à paraître à l’automne 2023. « Harry » en est le premier single, sorte d’hymne rock puissant sur la recherche de sincérité et d’authenticité.

Le clip, tout en noir et blanc, illustre parfaitement cette quête de soi : une promenade en ville comme un voyage intérieur, des images saccadées et des jeux de reflets à n’en plus finir. L’image de Pierre Guénard se perd dans une multitude de miroirs, figurant cette dualité entre qui on est et qui on aimerait être.

Marie Starecki

Grand Public – « Goutte à goutte » réalisé par Joe Pelletier

C’est à travers le clip distordu et flou de « Goutte à goutte » que le groupe montréalais Grand Public dévoile leur 1er Ep Ideal Tempo. C’est dans un style très nineties que le quatuor explore la musique à travers des riffs de guitares clairs et un chant aérien soutenu par une batterie et une basse incisives.

Grand Public nous rappelle l’âge d’or de la dream pop et du shoegaze avec des mimiques très My Bloody Valentine ou encore Stereolab. Sur ce morceau, les 4 amis nous chantent et jouent l’ennui, ne pas savoir quoi faire de sa journée avec pour « sablier cruel » les gouttes d’eau du robinet qui s’échouent au fond du lavabo. Un hymne sur la morosité et le temps qui passe.

Thomas Soulet

VONFELT – « Je ne sais où » réalisé par VONFELT

Attention jeune talent à surveiller. VONFELT sort son premier titre « Je ne sais où » à la basse lourde style Tame Impala et aux paroles poétiques hallucinogènes portées par sa voix gainsbourienne et de velours. Connu pour avoir jouer de la batterie derrière le gourou Jacques, Arthur nous transporte, avec ce morceau, dans son monde naissant et séduisant mélangeant synthétiseurs colorés, flûte légère et prose mystérieuse.

On erre à travers ses sons électroniques guidé par sa voix profonde dans ce road trip sonore où monde réel et rêve se mélangent. Sensation parfaitement représentée par ce clip kaléidoscopique où son visage et ses pensées s’entremêlent.

Thomas Soulet

Westerman – « Take » réalisé par Edwin Burdis

C’est dans une ambiance jazzy et aérienne que Westerman nous dévoile encore un peu plus son prochain effort An Inbuilt Fault prévu pour début mai. « Take » nous élève et nous berce avec ses guitares légères et infinis portées par cette batterie feutrée exquise et ses accords de piano discrets.

Le clip mélange des images telles des pellicules photo développées, à travers la mélodie apaisante et la voix douce – très Arthur Russel – du londonien. Westerman nous fait voyager à travers les sentiments qui s’emmêlent créant une brume difficile à faire disparaitre.

Thomas Soulet

The National – « Eucalyptus » réalisé par Skirmish

Les fans de The National reconnaîtront instantanément le premier plan du clip de « Eucalyptus ». Cette bâtisse à la forme sombre très simple apparaît également sur la pochette Sleep Well Beast. Pour cause, elle n’est d’autre que le studio d’enregistrement du groupe. Perdue au milieu des arbres, c’est là que la plupart des images du clip du mélancolique titre « Eucalyptus » sont tournées. Une presque live session entrecoupée d’instants volés durant un photo shoot, un concert ou juste des moments intimistes entre deux répétitions.

La sortie du nouvel album First Two Pages of Frankenstein approchant (28 avril sur le label 4AD), The National nous livre avec beaucoup d’honnêteté leur quotidien de groupe aux meilleurs « sad dad songs ».

Eva Duc

Lonny – « Blanche » réalisé par Manon Ricupero

Retour de la musicienne Lonny, avec le morceau « Blanche », une extension de son album-projet Ex-voto sorti le 21 janvier 2022. La voix délicate de Lonny nous transporte à nouveau dans un monde cotonneux presque mystique. Le clip de « Blanche » est une correspondance d’images, des souvenirs qui s’entrecroisent. Les histoires s’entremêlent et en créent une toute nouvelle, qui elle n’attend pas. La vidéo est presque en opposition au texte du morceau, elle va à mille à l’heure alors que Lonny, elle, patiente.

Eva Duc

Jungle – « Candle Flame » réalisé par Josh Lloyd et Charlie Di Placido

Le duo londonien Jungle dévoile son nouveau clip et c’est comme d’habitude une grande réussite. Amateur de clips chorégraphiés, le groupe utilise la même recette que pour son tube « Keep Moving » : plan séquence, danseurs et danseuses extrêmement talentueux·ses et new-soul funky. Dans « Candle Flame », on plonge dans le tournage d’un clip, sorte de mise en abîme pour annoncer le nouvel album du groupe, Volcano, attendu pour le 11 août. Habitué des collaborations avec des rappeurs (Bas sur le solaire « Romeo »), Jungle invite ici le new-yorkais Erick The Architect, échappé de Flatbush Zombies et en grande forme.

Toujours plus inventif dans ses chorégraphies et sa musicalité, le morceau est diablement addictif. À la toute fin du clip, alors que les artistes prennent une pause, une régisseuse annonce le tournage prochain de « I’ve been in Love », morceau annoncé sur la tracklist de l’album avec l’inimitable Channel Tres. Tout était pensé. Rendez-vous prochainement pour la suite.

Basile Hervé

Leo Felix – «  Phoenix  » réalisé par Leo Felix

Renaître de ses cendres comme un Phoenix. C’est aussi le nom de la nouvelle chanson de Leo Felix, dévoilée il y a quinze jours et illustré par un clip de montage réalisé par lui-même. «  Laisse-moi une dernière fois, revoir un bout de moi  » confie-t-il, guitare à la main.

Inspiré par le film de De Palma, Phantom of the Paradise, le chanteur nous emmène avec lui dans les entrailles de la terre par une atmosphère fantomatique et mélancolique, mêlant différentes images du diable à travers les siècles. Malgré les gribouillages de couleurs primaires, il y a quelque chose de profondément universellement triste dans cette histoire d’âme laissée à Satan par amour, infusée dans la pop de Leo Felix. «  Phoenix  », nous hante longtemps après l’écoute du morceau et nous avons hâte de découvrir la suite du projet de ce garçon talentueux.

Diane Lestage

You may also like