CINÉMA

« Arrête avec tes mensonges » – Écrire la vérité

Arrête avec tes mensonges © TS Productions
Arrête avec tes mensonges © TS Productions

Olivier Peyron réalise Arrête avec tes mensonges, d’après le roman de Philippe Besson. Il filme, au cœur des paysages de Cognac, un jaillissement d’émotions.

Stéphane Belcourt (Guillaume de Tonquédec) est un romancier, qui dit inventer des histoires dans ses livres. 30 ans après l’avoir quittée, il revient pour la première fois à Cognac, sa ville natale. Et, d’un coup d’un seul, le souvenir de son premier amour, Thomas (Julien de Saint-Jean), remonte à la surface. Que devient-il ?

©TS Productions

Le long métrage est doux. Il force le spectateur à faire face à l’intimité des différents personnages. Les scènes marchent en duo. Le film retrace la beauté de cette histoire d’amour passée et cachée entres deux garçons aux destins opposés, l’un finira écrivain et l’autre travaillera à la ferme pour aider son père. L’action est serrée, sur un week-end où Olivier, adulte, rencontrera le fils de Thomas, Lucas joué par Victor Belmondo.Tous deux cherchent à avoir des réponses.

La question du mensonge parcourt tout le film ; ce qu’on cache aux autres et ce que l’on cache à soi-même. Lucas, au début du film se montre solaire, presque naïf. Pourtant, il montre petit à petit son vrai visage. Son père est mort, il n’a rien laissé derrière lui. Et il veut connaître son histoire. Face à Olivier qui dit ne connaître Thomas que très peu, dans les couloirs du lycée, Lucas s’impatiente. Ce film est progressif, autant dans l’apprentissage de l’homosexualité par les deux jeunes garçons Olivier et Thomas que dans l’abandon des formes de bonne manière par Lucas et Olivier Belcourt. Les scènes rapprochées, affectueuses, laissent place à du malaise puis à des disputes.

Arrête avec tes mensonges est aussi l’histoire de la province, des sentiments et des émotions qui y sont attachées pour toujours. Mais aussi de la difficulté pour certains, considérés comme différents, d’y vivre. Gaëlle, interprétée par Guilaine Londez, incarne cette problématique et prouve qu’il est possible de rester, sans subir. Olivier Peyron plonge ses spectateurs dans le monde du cognac qui écorche la gorge de l’écrivain, Stéphane Belcourt, lorsqu’il en boit. Entre rejet et tendresse pour l’endroit où il a grandi. Le 22 février au cinéma.

© 2023 – KMBO Films

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