HORS-COMPÉTITION – Pour son deuxième long-métrage, Olivia Wilde opte pour un thriller psychologique au message fort, plus réussi dans la forme que sur le fond. Au cinéma le 21 septembre prochain.
À l’inverse de Booksmart où le feel good movie était de mise, Don’t Worry Darling se veut complètement différent, inhabituellement ambitieux pour un deuxième film. Et pourtant, malgré ses défauts, il s’avère être un blockbuster dit « indé » gentillet et plein de bonne volonté. L’intrigue paraissait entraînante dès les premiers échos, et la première bande-annonce semblait confirmer cette impression.
Alice (Florence Pugh) et Jack (Harry Styles) mènent une vie de couple heureuse et tranquille, presque parfaite, dans une commune californienne. Pourtant, des événements et rêves étranges, à commencer par le suicide de Margaret, l’une des amies d’Alice, vont soudain bousculer leur quotidien. Ce duo inédit est accompagné d’un casting bien garni, avec avec, entre autres, Olivia Wilde, Gemma Chan ou encore Chris Pine.
⚠ Critique avec spoilers
Une fable presque parfaite
Tout, dans la réalisation de Don’t Worry Darling, est soigné. Malgré des pas récents dans la réalisation, Olivia Wilde parvient à montrer un certain savoir-faire à travers ce film. Sa mise en scène est riche, bien amenée, revigorante, bien que mise à mal par certaines longueurs. Elle est renforcée par une bande son angoissante, signée John Powell, aux multiples voix féminines. Elle parvient à scotcher le spectateur dans son siège jusqu’au dernier acte.
Si l’on s’attache aux détails de la période travaillée (les années 50), il faut reconnaître que l’esthétisme, et plus particulièrement les costumes, sont eux aussi réussis. En somme, la fable psychotique est efficace et encore plus grâce à la prestation grandiose d’une Florence Pugh en bonne forme. Cette dernière vole la vedette à son partenaire et porte l’ensemble du film sur ses épaules. Quant au cerveau derrière cette machination cruelle, joué par Chris Pine, même s’il est peu exploité, il reste d’une certaine crédibilité.
Malgré un dernier acte fragile, notamment en raison d’une révélation peu exaltante, le film impacte par son message fort. Tout dans Don’t Worry Darling, jusqu’au titre, dénonce l’asservissement des femmes par les hommes et ce, de manière inédite, avec l’utilisation d’une technologie d’immersion. Dans le cas présent, cette dernière est exploitée afin d’enfermer les femmes dans un monde faussement parfait. En somme, Don’t Worry Darling est imparfait mais reste un premier thriller réussi pour Olivia Wilde, néanmoins, le voir poussé à son paroxysme aurait pu être encore plus jouissif.