Clips du moisMUSIQUE

CLIPS DU MOIS – Juillet/Août #2

Clips du mois aout
Crédits Guillaume Lacoste

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection de clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette première sélection du mois de juillet/août : ALIAS ft. Les Deuxluxes, MorMor, Drugdealer, Arctic Monkeys, Johnnie Carwash, Thérèse, Vincent Delerm, PinkPantheress, Sam Gellaitry, KAYTRANADA, Anderson .Paak, Yoa, Thx4crying.

ALIAS ft. Les Deuxluxes – Fantasy réalisé par Ariel Poupart

Attention, vous risquez d’avoir le tournis avec le clip de Fantasy. Comme tout droit sorti d’un songe délirant où les visages s’entremêlent et où la musique est stridente, il faut se laisser aller à la transe rock d’ALIAS accompagné du duo Les Deuxluxes. L’esthétique à la majorité de rouge se veut 80’s et glamour. L’artiste québécois Emmanuel Alias revient accompagné et plus fort que jamais pour ce nouveau single Fantasy, tiré de son prochain album Josef qui sortira le 28 septembre prochain.

Eva Duc

MorMor – Far Apart réalisé par Camille Summers-Valli

L’artiste canadien MorMor nous présente son nouveau single groovy Far Apart et son riff de basse entêtant. Morceau B-side de son autre titre Season Change, Seth décide de cliper cette chanson sur une séparation douloureuse. Commençant en noir et blanc pour passer à la couleur, le clip nous embarque au milieu d’une foule étrange aux émotions multiples comme si chaque personne représentait un sentiment du cœur et de la raison. On y aperçoit d’ailleurs l’artiste entremêlé dans cette jungle humaine, comme perdu et essayant de s’y créer un chemin. La mélodie et la voix de tête vive du musicien multi-instrumentiste flottent à travers ce morceau séducteur.

Thomas Soulet

Drugdealer – Someone to Love réalisé par Michael Collins and James Manson

Michael Collins, principale tête pensante de Drugdealer, nous offre ce morceau tendre et torride, Someone to Love, et nous annonce la sortie de son prochain album pour le 28 octobre prochain. Ayant presque perdu la foi pendant la pandémie, l’artiste nous revient en pleine forme avec ce nouveau single groovy à souhait et aux influences sixties. C’est grâce à ses amis et collaborateurs mais surtout à Annette Peacock, compositrice de légende, que Michael reprendra les rênes de Drugdealer pour composer son prochain bébé Hiding In Plain Sight. Cette ode à la recherche de l’amour, celle de soi comme celle d’autrui, nous fait nous balancer les hanches avec un clip nous rappelant Little L de Jamiroquai. Soul, groovy et en amour, voilà comment Drugdealer veut nous annoncer la fin de cet été caniculaire.

Thomas Soulet

Arctic Monkeys – There’d Better Be A Mirrorball réalisé par Alex Turner

Ils font leur cinéma, sous la caméra d’Alex Turner. Pour ce premier single et donc ce premier clip en 4 ans, le leader d’Arctic Monkeys s’est chargé lui-même de la réalisation, assurant un peu plus sa mainmise sur la création au sein du groupe : il a écrit l’intégralité de The Car, le septième album du groupe, qui sortira le 21 octobre. Dans la droite lignée de Tranquillity Base Hotel and CasinoThere’d Better Be A Mirrorball diffuse l’atmosphère feutrée d’un jazz-rock classieux, porté par les cordes des violons qui ont remplacé celles des guitares chez les Arctic Monkeys et une mélodie synthétique centrale, lancinante, entre bande originale de film à suspense et chanson d’ouverture d’un James Bond.

Un cinéma nostalgique pour une chanson de rupture, tourné dans le magnifique site de Butley Priori dans la campagne anglaise, où une partie du disque a été enregistrée. On garde en tête le magnifique plan long sur les mains du batteur Matt Helders ou encore ceux qui montrent Alex Turner interpréter, y compris par des gestes, cette chanson. Le noir et blanc se mélange au sépia, multiples facettes de ce mirrorball (boule à facettes, en anglais) que l’on a hâte de découvrir sous toutes les coutures.

Kevin Dufrêche

Johnnie Carwash – Nothin’ réalisé par Julien Peultier

Dernière chanson figurant sur le dernier album Teenage Ends, Nothin’ est une ballade noise relatant un amour de jeunesse candide et simple. C’est la voix de Manon qui nous emporte dans cette histoire colorée, jusqu’à une fin vrombissante de guitares et rythmée par la batterie. Pour mettre en image la musique pop punk 90’s, c’est à Julien Peultier, connu aussi pour être le chanteur de Last Train, que les Johnnie Carwash ont donné carte blanche. C’est alors tout logiquement que le clip se teinte d’airs de teenage movies : un trio de trois jeunes personnes vivant des moments de belle insouciance, entre amitié et tendresse.

À la fin de l’été, c’est en parcourant des photos montrant la complicité vécue qu’un brin de nostalgie se fait sentir. Un clip qui relate des émotions adolescentes pures et en même temps complexes, qui font se sentir plus que vivant·e.

Eva Duc

Thérèse – Jealous réalisé par Charlie Montagut

Après son premier EP Rêvalité sorti en 2021, Thérèse est de retour avec un nouveau titre Jealous. La chanteuse s’approprie avec facétie et métaphores ce sentiment de jalousie sociale, connu et ressenti de toustes. Marchant sur un fond noir, elle se fait dévorer par la comparaison aux autres à laquelle elle cède en leur volant ce qu’elle envie. Sac, cheveux, poitrine ou muscles viennent s’ajouter à sa tenue, la métamorphosant en monstre difforme et grotesque, néanmoins très stylisé. Thérèse continue de construire un univers musical et visuel singulier, et comme on ne change pas une équipe qui gagne et s’élève ensemble…

Côté musique, son co-compositeur et producteur Adam Carpels lorgne du côté de l’électro-pop sur laquelle se greffe une dynamique de sonorités de club invitant à la danse. À l’image, l’artiste collabore une nouvelle fois avec le réalisateur Charlie Montagut pour saisir à la perfection la dérision et l’esthétique de ce nouveau morceau, dans un clip au montage rythmé en une sublime symbiose artistique. Une hâte : découvrir la suite du projet !

Diane Lestage

Vincent Delerm – L’ attrape-cœurs réalisé par Bertrand Jamot

Vincent Delerm a dévoilé une troisième chanson inédite, extraite du tant attendu livre-disque anniversaire à paraître fin octobre. L’attrape-cœurs, titre hommage au roman de Salinger, ou la déambulation nocturne en noir et blanc du chanteur. Sur un pont, il erre face à la caméra de Bertrand Jamot, attrapant « les heures » et les souvenirs des premiers concerts en surimpression. Une traversée de vingt ans de concerts pour « ce rêve adolescent, le piano, la scène, une vie comme ça ».

Un sublime titre-bilan pour nous rappeler ces vingt ans de lyrisme et de musique pendant lesquels Vincent Delerm a attrapé voire capturé nos cœurs et nos sentiments. La caméra s’éloigne en un long travelling arrière, le laissant au milieu du pont et on finit par se demander : on signe où pour la poésie des vingt prochaines ?

Diane Lestage

PinkPantheress, Sam Gellaitry – Picture in my mind par Aidan Zamiri

La laverie, lieu d’ennui étudiant ? Pas pour l’artiste anglaise, qui s’engage à célébrer toute son effervescence dans le clip qui accompagne son nouveau morceau, dansant à souhait. Les personnages défilent, tous plus excentriques les uns que les autres, alors que la panthère rose boude. Une femme cendre sa cigarette dans l’urne qui siège à ses côtés, de jeunes mariés profitent de leur fraîche union… L’image est burlesque, impossible de garder le fil tant les images s’enchaînent et déroutent. Soudain, les machines se terminent. Les vêtements se mettent à voler, les esprits s’allègent et l’artiste sourit. La laverie, lieu feel-good après tout ?

Robin Schmidt

KAYTRANADA, Anderson .Paak – Twin Flame par Anderson .Paak

Les deux artistes qu’on ne présente plus s’associent pour un morceau qui se savoure sous les stroboscopes. Anderson .Paak ne se contente pas de déposer sa signature musicale, mais dirige aussi le clip qui accompagne le morceau. Tout en noir et blanc, l’artiste nous transporte dans un hangar vide. Logé avec KAYTRANADA sur une scène en verre, ils surplombent la foule transpirante. Les lumières clignotent, les corps se tordent, les auras ne peinent pas à apparaître à l’écran… À son tour, la caméra ne s’arrête pas de bouger une seule seconde. À raison, en l’occurrence, tant le morceau nous fait gesticuler…

Robin Schmidt

Thx4crying – Je vais t’aimer réalisé par Florian Salabert

À mi-chemin entre un chevalier et un robot des ténèbres, Thx4crying survole la nouvelle scène française tel un corbeau blanc au plumage d’argent. Pour son dernier single Je vais t’aimer produit par Louise Bsx, l’artiste nous livre un titre chargé de drames et de flammes. Une déclaration d’amour sombre et gothique comme le musicien a l’habitude de nous livrer, qui s’accompagne d’un clip vampirique en 3D réalisé par l’artiste visuel / cinéaste Florian Salabert.

Dans la vidéo, qui rend un hommage sublime au film d’animation japonais Vampire Hunter de Yoshiaki Kawajiri, on découvre notre prince endormi entre un manoir lugubre, le creux d’une main de fer ou encore un labyrinthe de chandeliers. En rouge et noir, quelque part entre l’amour et la mort, la chute et la renaissance, le clip nous plonge dans une rêverie fantasque et obscure qui hypnotise yeux et oreilles. Pour Thx4crying, on laisse volontiers l’amour nous poignarder le cœur.

Pauline Pitrou

Yoa – Bootycall réalisé par Lily Taïeb

Il y a la lumière blanche du smartphone qui éclaire le visage triste dans la nuit, l’attente interminable d’un message qui dirait «  j’ai envie de toi  » et puis le désir qui tourne en rond dans la tête. Dans son dernier single Bootycall, Yoa nous parle d’absence et des «  sexto  » qu’on s’interdit d’envoyer à l’autre aimé. Réalisé par Lily Taïeb, le clip de Bootycall se la joue sobre et pop à la fois. Sur un fond blanc immaculé, l’artiste entoure simultanément deux garçons, tous deux désespérément dans l’attente d’un signal virtuel. Telle une petite voix dans la tête personnifiée, Yoa hypnotise et rassure les deux amoureu·x·ses.

Entremêlant français et anglais, mots bleus et langage cru, la chanteuse dévoile une nouvelle couleur sur sa palette musicale. Jouant avec les échos de voix et l’autotune, la production confiée à Tomasi et Alexis Delong, qui rappelle les morceaux de l’artiste britannique PinkPantheress, se fait addictive et promet un EP lumineux à paraître à l’automne prochain.

Pauline Pitrou

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