MUSIQUE

Festival Check In Party — Un voyage rock en première classe

Check In Party
© Eva Duc

Pour sa deuxième édition, le festival Check In Party a invité un équipage de groupes de rock prestigieux sur l’aérodrome de Guéret dans la Creuse. Attachez vos ceintures, décollage immédiat !

Après une première édition 2019 complètement folle et une programmation plus qu’alléchante (Patti Smith, Foals, Oh Sees, Balthazar notamment), le festival Check In Party parvient enfin, après deux longues années sans activités à cause de la Covid-19, à présenter sa deuxième édition.

Qui aurait cru que la Creuse deviendrait le rendez-vous des fans de rock ? C’est un pari réussi pour le festival, avec plus de 10 000 spectateurs présentes sur les deux jours de concerts. C’est sur l’aérodrome de Saint-Laurent, prêt de Guéret, que l’embarquement se fait pour un voyage de 48 h, contrairement aux trois jours de la première édition, avec à bord les grands groupes de rock émergents de ces dernières années.

Scène Wall Of Sounds, © Eva Duc

Day 1, attention aux turbulences

Pour le vendredi 19 août, le festival avait préparé une programmation lourde et dynamique avec l’objectif de faire bouger les foules. Le groupe des jeunes brooklyniens de Geese ouvre le bal avec leur musique garage rock aux influences The Strokes et aux effluves Canned Heat, groupe de rock psychédélique des années 1960-1970.

Mais c’est avec le groupe de rock progressif alsacien Last Train que le décollage se fait. La fougue du chanteur et guitariste enchante le public au point de finir ses solos de guitare au milieu de la foule en ébullition. Une belle note d’énergie rock qui nous permet d’arriver à l’altitude de croisière du festival en compagnie des anglais disjonctés de Shame et leur post-punk décoiffant. Les pogos, slams et circle pits se multiplient et créent de nombreuses turbulences pour une expérience complètement folle si on se retrouve au milieu de tout ça.

Shame, © Eva Duc

Puis la nuit tombe sur le groupe Mansfield. TYA, groupe composé de Rebekka Warrior (Sexy Sushi, Kompromat) et de la violoniste Carla Pallone, où l’ambiance s’électrise avec leur punk électro et leur jeu de scène enivrant. Une vraie réussite pour les fans qui les connaissent bien.

Puis c’est au tour des peu bavards irlandais de Fontaine D.C. de retourner le festival. On transpire l’Irlande et on sent la sueur de la foule en délire face au groupe habité qui partira comme à son habitude sans presque un mot.

C’est au tour de la tête d’affiche The Libertines, remplaçant les regrettés King Gizzard and The Lizard Wizzard, malgré un début mou et froid de nous relancer avec un What Katie Did qui satisfera les aux fans de la formation. Puis la pluie fa ait son entrée pendant le show, mais en bons britishes, Pete Doherty et Carl Barât y sont habitués et ont balancé les tubes pour remercier les plus téméraires d’être restés vaincre l’averse. Enfin la nuit s’épuise. C’est après le set rempli de percussions étranges, électroniques et planantes de Lucie Antunes et le live de French 79 à la lumière chaleureuse, que la musique politique de Dombrance, qui malgré un problème technique, ne demande qu’à donner et recevoir des Poutou, va clore cette journée lourde en énergie de ce vendredi.

Day 2, un rythme de croisière

Pour la deuxième journée, le soleil est de retour et éblouit les 3 scènes du Check In Party. Pour ce samedi 20 août, la programmation sera plus douce afin de mieux amener leur tête d’affiche du jour les Feu ! Chatterton à traverser le mur du son.

Et quoi de mieux que les filles de Los Bitchos pour aller avec cette belle journée ? C’est avec leurs sons instrumentaux aux influences latino-turques que le groupe fait danser la foule auréolée par le sourire des musiciens qui, on le voit, s’amusent sur scène. Puis le temps de se poser dans l’herbe avec une petite bière s’impose. Surtout face à l’artiste français H-Burns et son Stranger Quartet qui nous délivre des reprises envoûtantes de Leonard Cohen entre les cordes et les choeurs sublimes joués par ses musiciens.

L’un des coups de coeur de ce festival restera Kevin Morby qui ramènera l’âme des États-Unis sur la grande scène du festival. C’est avec la soul, le folk, et son rock des seventies qu’il charme le public de ses contes et histoires mélodieuses. Armé de sa guitare et d’une veste or à frange, l’américain séduit jusqu’a nous lancer des roses.

Los Bitchos, © Eva Duc

Enfin vient le tour de Working Men’s Club. Malgré le son dansant très années 80 à la sauce électronique, la formation de Sydney Minsky-Sargeant ne prend pas. Porté par les statues de marbre que sont ses musiciens sur scène, nous ne voyons aucun plaisir ou sourire de la part du groupe.

Le chanteur contraste par ses spasmes et mouvements de danse étranges sur cette musique pourtant divine pour les raveurs. En bref, le groupe mancunien est une déception scénique. Mais heureusement que le rock expérimental du groupe américain Battles et la musique krautrock des Limiñanas relève le niveau avec des sets bien pulsés au diapason.

Mais le plus beau spectacle de ce festival sera Feu ! Chatterton. La performance du groupe parisien n’a pas déçu et la foule lui a bien rendu. Entouré par ses deux guitaristes Clément Doumic et Sebastien Wolf sur ressort, Arthur Teboul nous contamine de sa transe. Et c’est avec le morceau Boeing, qui ne pouvait que bien coller au festival, que le groupe conquit les spectateurs ébahis dès le début du concert. Un exploit de maitre qui transmettra de nombreuses émotions au public de la scène principale.

Difficile de passer après une telle prouesse, mais Meute, la fanfare électro, y parvient quand même, et ont emmené les festivaliers au septième ciel avec l’aide d’Arnaud Rebotini et Nova Materia, capitaines pour l’atterrissage qui clôture cette seconde journée du Check In Party.

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