La réalisatrice d’Unorthodox, Maria Schrader, propose avec I’m your man, romance sci-fi inspirée de Her, un long-métrage agréable mais qui manque de profondeur.
Allemagne. Dans une époque légèrement futuriste, mais pas si lointaine. Alma est une archéologue solitaire qui travaille d’arrache-pied depuis bientôt trois ans pour prouver que les civilisations anciennes écrivaient déjà de la poésie, à mille lieues des seuls bilans comptables dont on leur reconnaît la paternité.
Mais ces recherches prennent du temps et les voyages à l’autre bout de la planète qu’elles nécessitent sont coûteux. Son chef de service lui propose un deal : elle pourra voyager si elle s’engage à tester pendant trois semaines Tom, un robot humanoïde conçu selon ses goûts pour devenir son partenaire et la rendre heureuse.
Sur la nature humaine
Cette histoire d’amour peu conventionnelle, portée par son formidable duo de comédiens (dont l’excellente Maren Eggert dans le rôle d’Alma) est, à chaque plan, sur un chemin de crête, alternant entre humour et réflexion sur la modernité et nos usages technologiques. Car Tom-le-Robot et son physique de bellâtre multiplient les bourdes qui trahissent sa condition de machine. « Mon algorithme va apprendre et s’adapter », promet-il. Rapidement, il s’adapte, jusqu’à devenir le partenaire idéal d’une Alma jusqu’ici ulcérée et réticente.
Si I’m your man entame une réflexion intéressante sur l’amour sous algorithme (peut-on parler d’amour si nous fréquentons une créature destinée seulement à satisfaire nos besoins ?), qui semble directement inspirée du formidable Her de Spike Jonze, dans lequel Joaquinn Phoenix tombait amoureux d’une assistance vocale jouée par Scarlett Johansson, l’écriture passe trop rapidement sur les questions existentielles qu’elle pose.
Ce tâtonnement, qui manque de profondeur, est incarné par le personnage d’Alma lui-même. D’abord totalement réticent à la présence de Tom, son personnage change d’avis sans transition évidente. Cette réflexion intéressante sur ce qui fait la nature humaine aurait mérité d’être portée jusqu’à son terme.