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CANNES 2022 – « Top Gun : Maverick » : All hail Tom Cruise !

Top Gun : Maverick © Paramount Pictures France
Top Gun : Maverick © Paramount Pictures France

SÉLECTION OFFICIELLE – HORS COMPÉTITION Accueilli en grandes pompes sur la Croisette, Tom Cruise a présenté hier Top Gun : Maverick, la suite très attendue du film culte, sorti en 1986. Récompensé par une Palme d’Or d’honneur surprise à la fin de la projection, l’acteur américain célèbre son retour à Cannes avec un film qui résonne comme une véritable célébration de sa longue carrière.

Peut-on faire une suite à Top Gun, l’un des films cultes les plus populaires des années 80, près de quarante ans après la sortie du premier opus ? Le pari est ambitieux. Alors que les acteurs ont naturellement vieilli et que certains ne jouent plus depuis plusieurs décennies, créer une suite digne de son nom à l’univers rock et incendiaire de Maverick relevait du défi.

Si la rumeur d’une suite court depuis des années, l’aboutissement de ce deuxième film n’a cessé d’être remis en question. La mort de Tony Scott (réalisateur de Top Gun) en 2012, alors que le projet était déjà en développement, semblait présager la fin de l’aventure. Mais Paramount n’abandonne pas le projet, et continue de travailler sur un scénario. C’est finalement Joseph Kosinski (Oblivion, Tron : L’héritage) qui est mis aux commandes de cette suite tant attendue, avec, derrière lui, Jerry Bruckheimer. Initialement prévu pour 2019, c’est près de trois ans plus tard que le film fait enfin sa grande première.

Le grand retour de Jerry Bruckheimer

Avec Top Gun : Maverick, le producteur américain Jerry Bruckheimer renoue avec les sommets hollywoodiens, et revisite une époque qui a été son âge d’or. En effet, des années 80 au début des années 2000, rares sont les films cultes qui ne portent pas sa marque, ou le logo presque mythique de cet arbre touché par la foudre. Avec American Gigolo, Flashdance, Armageddon, Bad Boys ou encore Pearl Harbor, sans oublier les sagas Benjamin Gates et Pirates des Caraïbes, le producteur a façonné un Hollywood où action et comédie, toujours accompagnés d’une bonne dose de kitsch, étaient les maîtres mots.

© Jerry Bruckheimer Films

Mais au milieu des années 2000, la recette s’essouffle, au point que le célèbre producteur se retrouve sur le banc de touche. Lâché par Disney en 2013 après avoir enchaîné les échecs commerciaux, l’ascension de « Mr Blockbuster » semblait toucher à son terme. Et pourtant… C’est en revisitant le passé qu’il revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Homme d’affaire redoutable, il a compris, peut-être avant tout le monde, que l’heure était à la nostalgie.

Alors que les suites de films se succèdent à l’affiche, le producteur n’avait plus qu’à piocher dans son immense catalogue pour redonner un souffle à sa carrière. Avec un nouvel opus de Pirates des Caraïbes (sans Johnny Depp) en développement, Jerry Bruckheimer commence son grand retour au top du box office avec Top Gun : Maverick.

La nostalgie d’un classique

Si les nouvelles aventures de Maverick le place dans un monde moderne où les drones remplacent les pilotes, c’est bien de nostalgie qu’il s’agit ici. Même veste, même moto, même bande son… Maverick n’a quasiment pas pris une ride, et est resté ce pilote insubordonné qu’on avait laissé à la fin des années 80.

Traumatisé par la mort de Goose, son coéquipier (qu’il semblait pourtant avoir surmontée dans le volet précédent), Maverick peine à aller de l’avant. Lorsqu’il est rappelé à North Island pour (re)devenir instructeur à Top Gun, le capitaine rebelle se retrouve face à ses démons : il doit former Rooster, le fils de Goose (on appréciera le jeu de mots), pour une mission suicide.

En empruntant des scènes entières au film de 1986, Joseph Kosinski envisage son film comme la célébration d’un grand classique, un retour aux sources pour les plus nostalgiques. La participation de Val Kilmer, malade, dans le rôle d’Iceman, démontre aussi cette envie de revisiter le film original, et de rendre hommage à tous ceux qui ont fait de Top Gun un classique.

Top Gun : Maverick © Paramount Pictures France

Le portrait d’une carrière hors du commun

Dans ce nouvel opus, Tom Cruise semble avoir concentré tous les personnages qui ont fait son immense succès. Des moments d’émotions à la Jerry McGuire aux scènes d’action tout droit sorties d’un Mission Impossible, l’acteur retrouve son rôle de Maverick, sans ne retrouver que lui. Quarante ans plus tard, le personnage se découvre de nouvelles dimensions, prenant de vraies libertés vis à vis de l’écriture du premier opus.

Le personnage a vieilli et, même s’il n’a rien perdu de son charisme, n’évite pas le côté “grand-père” face à de nouvelles recrues tout juste sorties de l’école. Le temps a passé et sa vie personnelle est un échec. Le playboy avide de vitesse qui ressentait le « need for speed » explore des horizons plus dramatiques lorsqu’il est chargé d’une mission gouvernementale de la plus haute importance (pour changer).

Et pourtant, malgré tous les défauts d’écriture évidents de cette suite, le plaisir est toujours le même. Les scènes de vol, à couper le souffle, repoussent les limites et forcent l’admiration. La recette reste follement efficace : des scènes d’action rythmées par une bande son rock, des punchlines acérées, et évidemment, des personnages avec une classe folle, lunettes de soleil sur le bout du nez.

On peut même pardonner aux scénaristes d’avoir remplacé Kelly McGillis, l’iconique Charlie Blackwood, par une Jennifer Connelly à peine existante, qui n’a que quelques scènes d’amour hasardeuses pour briller, tant le résultat global parvient à combler les attentes.

Avec une conclusion spectaculaire bourrée de rebondissements, l’histoire de Maverick se termine sur un bouquet final jouissif. Finalement, la promesse de Top Gun : Maverick est tenue. On retrouve l’univers tout entier de Tom Cruise, comme une immense célébration de toutes les facettes de l’acteur, de tous les personnages qui ont fait sa popularité. Plus que Maverick, c’est finalement lui qu’on retrouve, avec tous les éléments qui sont sa signature. Un vrai bonheur pour les fans de l’acteur, qui pourront retrouver Top Gun : Maverick en salles dès le 25 mai prochain.

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