CINÉMA

« Bruno Reidal, confession d’un meurtrier » – Naissance d’un tueur

Bruno Reidal -© Les Bookmakers / Capricci Films
Bruno Reidal -© Les Bookmakers / Capricci Films

Présenté lors de la dernière édition de la Semaine de la Critique à Cannes, Bruno Reidal, confession d’un meurtrier, envisage la genèse de l’Affaire Bruno Reidal, un adolescent ayant décapité un enfant de douze ans au début du XXᵉ siècle. Un premier long-métrage signé Vincent Le Port aux allures de chef-d’œuvre.

On lui donnerait le bon dieu sans confession. Avec sa blondeur enfantine et son teint de porcelaine, Bruno Reidal (Roman Villedieu puis Dimitri Doré) a tout d’un ange. Et pourtant, au milieu des paysages montagneux du Cantal, ce jeune séminariste de 17 ans cache un terrible secret. Depuis son plus jeune âge, il a des pulsions meurtrières et il fait tout pour les refouler. Mais la nature est plus forte et il finira par décapiter un jeune garçon de 12 ans dans les bois. L’Affaire Bruno Reidal a réellement défrayé la chronique en France, au début du XXème siècle. Comment un adolescent, qui était à peine sorti de l’enfance, pouvait-il être capable d’une telle barbarie  ?

Précision clinique

C’est précisément la question que se pose le réalisateur avec son premier long-métrage, Bruno Reidal, confession d’un meurtrier. La notion de confession est d’ailleurs très présente dans le film au moyen de la voix-off du personnage principal qui scande le récit. Un texte sec, froid et distancié et dont l’auteur n’est autre que le véritable Bruno Reidal. Il l’a en effet écrit au moment de son arrestation et ce témoignage particulièrement glaçant a donné au réalisateur l’envie d’adopter entièrement le point de vue du meurtrier. Le spectateur est ainsi véritablement «  dans la tête du tueur  ».

La mise en scène est d’une précision remarquable. Vincent Le Port filme les monts auvergnats à la manière d’un peintre qui viendrait sublimer un paysage. Aux côtés des très prometteurs Roman Villedieu et Dimitri Doré qui incarnent deux Bruno Reidal à deux âges distincts (l’un à 10 ans et l’autre à 17 ans), le casting bénéficie de la présence de l’excellent Jean-Luc Vincent, parfait dans le rôle du professeur Alexandre Lacassagne, qui est l’un des fondateurs de l’anthropologie criminelle. Un film qui ne s’oublie assurément pas.

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