Chaque mois, la rédaction littérature vous offre un petit résumé de quelques nouveautés BD fraîchement parues. Pour le mois d’avril, des BD humoristiques et politiques ou des récits d’apprentissage.
Adieu triste amour – Mirion Malle
Après C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle – désormais installée au Canada – fait paraître chez La Ville Brûle son deuxième roman graphique, Adieu triste amour. On y suit Cléo, autrice de bande-dessinée, dans ses réflexions sur son couple mis à mal par des révélations datant des années d’école de son mec. Un récit sur la sororité et l’importance de s’entourer de femmes et adelphes bienveillant·es. Découpés en chapitres, ponctués de larges planches colorés, Adieu triste amour se lit d’une traite et donne envie de tout quitter pour emménager avec ses amies hors de l’agitation de la ville.
Adieu triste amour, par Mirion Malle aux éditions La ville brûle, 20€
Camille Gho
De la tyrannie – Nora Krug et Timothy Snyder
Les souvenirs de la barbarie du XXe siècle s’éloignent doucement et, collectivement, nous commençons à oublier les drames qui ont marqué des générations avant nous. Les régimes autoritaires ont le vent en poupe et nous regardons, passifs, le spectacle de nos démocraties qui s’effritent. Pourtant, ce mal n’est pas inéluctable. C’est le message de l’historien Timothy Snyder, qui tire de ses recherches vingt grandes leçons pour résister à la tyrannie et fortifier les bases de nos démocraties. L’adaptation graphique de l’illustratrice Nora Krug est ingénieuse et parvient à donner du corps à ce texte dont, plus que jamais, nous avons beaucoup à apprendre.
De la tyrannie, par Timothy Snyder et Nora Krug aux éditions Gallimard Bande dessinée, 19€
Emma Poesy
Mythes & Meufs – Blanche Sabbah
Nous avons déjà eu l’occasion de lire les strips géniaux de Blanche Sabbah (@lanuitremueparis) sur le compte Instagram de Mâtin Quel Journal ! Désormais disponible en album, la première saison de Mythes et Meufs décortique avec brio et humour les divers mythes et personnages imaginaires féminins, et surtout comment iels ont été détourné·es par la société pour les mettre au service du patriarcat. De Cybèle à La Reine des neiges, en passant par Jeanne d’Arc, Judith ou encore Karaba, Blanche Sabbah manie avec justesse et férocité le crayon, afin de rétablir la vérité sur la badassité des meufs dans les mythes !
Mythes & Meufs, par Blache Sabbah aux éditions Dargaud, 18 €
Giulia Lisi
Procrastination écologique – Maïté Robert
Qui n’a jamais pris de bonnes résolutions écologiques et n’a pas tenu deux jours ? Maïté Robert se met en scène pour nous illustrer tous ces petits paradoxes qui rythment notre quotidien. On veut acheter intelligent oui, mais ce petit haut est si beau ! On veut faire de la place, mais qui serait assez cruel pour jeter des livres ? Et puis acheter bio, mais ne pas se ruiner, ne pas prendre l’avion mais partir en vacances, ne pas donner n’importe quoi au chat mais ne pas vendre un rein pour ses croquettes… Procrastination écologique est le manifeste de l’écolo en devenir, celui vers lequel nous tendons tous, et celui que l’on espère ne pas être très longtemps ! Avec son humour plein d’autodérision et ses dessins ronds et réconfortants, c’est une véritable petite bulle de confort que nous offre l’autrice !
Procrastination écologique, par Maïté Robert aux éditions Dargaud, 18 €
Giulia Lisi
Je viens de loin mais je repars bientôt – Enzo Smits et Ward Zwart
Je viens de loin mais je repars bientôt est le deuxième roman graphique commun de Ward Zwart et Enzo Smits. Dans la même veine que Wolven (2016), leur précédente œuvre à quatre mains, cette nouvelle bande dessinée plonge dans une atmosphère opaque et brumeuse. Le crayonnage est dense et les personnages en errance. Des skaters adolescents rêvent d’atteindre le même succès musical que l’ancien leader des Herzog. Alors que cet ancien musicien est de retour dans sa ville natale, surviennent des évènements étranges dans la forêt environnante… Aux côtés de leur compatriote Simon Spruyt (Papa Zoglu, 2017), Ward Zwart et Enzo Smits assurent la relève de la nouvelle bande dessinée néerlandaise.
Anaïs Dinarque
Une bonne comédie romantique française – Yann Rambaud
Comment écrire le succès romantique de demain ? C’est ce que cet album s’applique à nous montrer (ou pas). Avec un humour tout en subtilité et en maîtrise, Yann Rambaud nous emmène dans les coulisses d’une comédie française on ne peut plus réussie. Chaque page est un concentré de satire, de critique intelligente et de pédagogie, mis au service de dessins simples mais efficaces. Une bonne comédie romantique française est, pour les cinéphiles ou non, un excellent moment à passer dont on se souviendra à chaque fois que l’on entrera dans une salle de cinéma.
Une bonne comédie romantique française, par Yann Rambaud aux éditions Delcourt Pataquès, 13,50€
Giulia Lisi
Seizième printemps – Yunbo
Yeowoo la jeune renarde n’a que cinq ans quand ses parents divorcent et la laissent à la charge de son grand-père et de sa tante. Turbulente, malheureuse, confuse de cet abandon, elle grandit tant bien que mal au sein d’un entourage peu compréhensif et empathique. Petit à petit, elle comprend qu’elle devra se débrouiller toute seule pour atteindre la vie qu’elle souhaite. C’était sans compter sa rencontre avec Paulette, sa nouvelle voisine poule. Seule, sans enfants, isolée elle aussi par une société trop normée pour accueillir ceux qui sortent des clous, elle se prendra d’affection pour la jeune renarde. Cette amitié grandissante va leur permettre, à toutes les deux, d’évoluer et de s’épanouir. Seizième printemps est un conte animalier tout en sensibilité et émotion, aux illustrations pastel qui font chaud au cœur.
Seizième printemps, par Yunbo aux éditions Delcourt 26,50€
Giulia Lisi
