MUSIQUE

LES CLIPS DU MOIS – Mars #1

Clips du mois mars #1
Crédits Guillaume Lacoste

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette première sélection du mois de mars : des danses pleines de vie avec Oete et Superorganism, un message sur le climat du Clark’s Bowling Club et de Automatic, ainsi que la féérie de Claire Days.

Claire Days – Fall Asleep réalisé par Anne-Laure Etienne

C’est dans une chambre noire que la créativité débordante de Claire Days se met en mouvement et évolue au fur et à mesure. Sorti le 9 mars, Fall Asleep est le single qui annonce le prochain album prévu pour l’automne. Le chant de Claire Days pourrait nous faire penser à celui de Björk, lyrique et cristallin mais en même temps très pop. Avec ce clip, l’artiste collabore avec Anne-Laure Etienne qui réalise une vidéo très sensorielle. Les différentes matières se croisent, sont manipulées, dans un sens ou dans l’autre. Claire Days joue avec les tissus, les fleurs séchées et danse. C’est un clip très décoratif avec beaucoup de reliefs et de contraste, qui sublime à merveille la musique féérique.

Eva Duc

Fontanarosa – Way In Out réalisé par Pacôme Henry

Deuxième single pour Paul Verwaerde et son groupe Fontanarosa avant de partager le nouvel album Are you there ? le 18 mars. Way In Out est un titre entre indie rock et art rock aux riffs de guitares planants. Le clip se marie à merveille avec sa bande sonore, mélange parfait d’images et de vidéos qui se superposent. Offrant un aspect trippant et psychédélique, on se perd entre réel et imaginaire. Nous embarquons pour une balade en forêt avec les sommets des montagnes et les arbres enneigés. Pacôme Henry joue avec les perspectives, les lignes et donne à cette vidéo un côté vintage aux tons froids.

Eva Duc

Wallows – At the End of the Day réalisé par Jason Lester

Avec At the End of the Day, Wallows révèle un troisième titre de leur prochain album, Tell Me That It’s Over. Dans ce nouveau clip, la petite bande collabore une nouvelle fois avec Jason Lester, déjà derrière la caméra des deux premiers clips de ce nouvel opus. Après des images exclusivement tournées en studio dans Especially You, les cool kids californiens s’envolent pour Las Vegas où ils signent des plans d’un esthétisme aussi soigné que captivant.

À Sin City, entre les motels, le restaurant d’un casino, ou l’incontournable chapelle d’Elvis, le clip prend des airs de road trip dans lequel le trio déambule à travers les clichés. Si l’influence de l’indie pop des années 80 se distingue, notamment dans le contraste des paroles mélancoliques et des sonorités euphorisantes, Wallows invente son propre univers. At the End of the Day livre sans doute les plus belles images de leur clipographie : le kitsch est cool, le spleen irrésistible, tout y est absolument envoûtant.

Julia Vaudron

Oete – Défense réalisé par Yann Orhan

Parmi tous les titres et clips sortis en ce début de mois, il y a celui d’Oete, Défense. Un titre humain, plein de vie, dans lequel seule l’envie de danser, de nous libérer, se fige en nous. Oete a le pouvoir de nous emmener loin de tout. Comme une téléportation musicale et artistique, l’auteur, compositeur et interprète nous subjugue une nouvelle fois après La tête pleine ; succès d’ores et déjà confirmé. Oete c’est un artiste qui occupe l’espace parce que ses paroles prennent place dans notre tête.

À travers un clip tout en noir et blanc réalisé par Yann Orhan pour Slo Slo, Oete ne joue pas, il est. En alternant les différents plans et avec un rythme soutenu d’images entrecoupées, le clip et son corps dansent eux-aussi au rythme de la musique. Oete nous partage presque son être, il se donne à l’objectif presque sans retenue. Un artiste où se logent la danse, la musique et le chant est un artiste qui n’a pas fini de nous prendre aux tripes et de nous donner des claques.

Stanley Torvic

Superorganism – Teenager réalisé par AEVA

Après plusieurs années d’absence, le groupe formé grâce à Internet lâche un clip à son image : complétement barré. Avec l’acteur Brian Jordan Alvarez en (très) grande forme et short de sport, le clip réalisé par AEVA déploie une montagne d’effets colorés et scintillants pour une chanson qui l’est tout autant. Baleines, arcs-en-ciel, trip sous acide et le trio japonais CHAI en guest star : tout ce qu’il faut pour s’amuser et danser. Rendez-vous le 14 septembre au Trabendo pour en prendre plein les yeux et les oreilles !

Basile Herve

Orville Peck – Daytona Sand par Austin Peters

Chapeau de cowboy et masque à franges signatures, l’artiste saute dans un camion en auto-stop. S’ensuit une épopée esthétique, ode à l’Americana que l’on nous a si souvent fait miroiter : il vogue entre palmiers, taxis jaunes et couchers de soleil. L’image en devient presque absurde : son rêve américain ne serait-il qu’une façade ? L’américain déploie tout un arsenal visuel, propre au folklore des États-Unis : une plage californienne, un coup d’un soir, les courses-poursuites avec la police (à cheval, un twist que l’on n’attendait pas).

Ce n’est qu’à la fin qu’Orville Peck finit en grande pompe, en chevauchant un énorme camion sur une route américaine. Excepté qu’il n’est plus la star du clip, et les décors non plus. Les gros plans sur les différents figurants du clip se succèdent : message reçu, ce n’est pas le folklore qui fait l’Amérique, mais bien les gens qui la composent.

Robin Schmidt

HAIM – Lost Track par Paul Thomas Anderson

La douce folk des sœurs HAIM prend vie à l’écran derrière la caméra du fameux Paul Thomas Anderson. Après avoir collaboré pour les clips de Summer Girl (2019), Man From The Magazine (2020) et le film Licorice Pizza (2022), le réalisateur sublime à nouveau le trio. La vidéo s’ouvre sur Danielle, un tiers de HAIM, qui apparait désabusée pendant une réception. Elle tape frénétiquement du pied, entourées de femmes aux robes vives, au rythme du morceau. Puis elle cherche à s’amuser, à tout prix, et entame une course frénétique entre les invités, tout droit sortis des années 1970. Elle semble faire de son mieux pour profiter, mais le malaise persiste.

L’artiste reste à l’écart des discussions, et tente le tout pour le tout : elle met le feu aux fleurs décoratives en jouant sa dernière carte, un as de coeur.

Robin Schmidt

Automatic – New Beginning réalisé par Ambar Navarro

Le trio post punk féminin Automatic est de retour avec leur nouveau single au riff de basse bien dansant New Beginning. Izzy, Lola et Halle nous annoncent avec ce titre chapardeur la sortie de leur nouvel album Excess pour le 24 juin prochain. C’est avec un clip rétro-futuriste, s’inspirant du film de science-fiction suédois Aniara (2018), que les filles se moquent du nihilisme et de l’ennui qu’entrainerait le voyage à la recherche d’une nouvelle planète à habiter. Le groupe nous fait danser avec ironie et toujours sans guitare sur le sort de notre planète qui s’essouffle. Un nouveau départ prometteur pour les californiennes qui avaient déjà fait un sans-faute avec leur premier album Signals.

Thomas Soulet

Clark’s Bowling Club – YES Day  ! réalisé par Clément Varnier

C’est un strike pour le Clark’s Bowling Club qui revient avec ce single funky à souhait YES Day !. Dans un futur lointain en 1979, les premières élections mondiales ont lieu dans une station spatiale loin de notre planète en ébullition. Cet hymne groovy pour l’environnement se moque de tous les climato sceptiques qui ne pensent qu’à une chose, le profit. C’est sur un plateau télé à l’américaine que les deux artistes (l’un étant le présentateur et l’autre le candidat) échangent des absurdités démoniaques sur notre douce planète. C’est avec un humour bien à eux que le groupe nous charme avec ce hip-hop séducteur et funk. Une propagande verte, drôle et délicieuse aux effluves disco et soyeuses.

Thomas Soulet

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