CINÉMA

« La Nature » – Éléments déchaînés

La Nature © DR
La Nature © DR

Réalisé à partir d’un montage d’images de catastrophes naturelles, La Nature marque le retour au premier plan du grand Artavazd Pelechian. Une œuvre sublime et terriblement actuelle.

84 ans. C’est l’âge d’Artavazd Pelechian, cinéaste arménien et éminent représentant de l’école du cinéma soviétique. Cela fait 28 ans que le réalisateur n’a pas fait de film. Le dernier en date, Vie, un court-métrage de 7 minutes, datait de 1994. A priori, ce film d’une extrême brièveté a pendant longtemps été vu comme son chant du cygne. Mais ça, c’était avant La Nature, l’un de ses films les plus longs à ce jour (1h02). Et pour cause, les œuvres d’Artavazd Pelechian se caractérisent surtout par leur aspect des plus synthétiques.

Mais il aurait été compliqué de réduire encore plus La Nature, spectacle visuel à couper le souffle réalisé à partir d’un patchwork d’images en noir et blanc de catastrophes naturelles. Le postulat de départ est déjà en soi la promesse d’un film, si ce n’est beau, au moins très intriguant. Au final, le résultat est intriguant et (très) beau.

La Nature, un film catastrophe

À l’origine, La Nature était plus qu’un film : une exposition du même nom présentée à la Fondation Cartier, qui présentait un dialogue atypique entre trois œuvres importantes du cinéaste. La Nature, donc, et deux autres films importants de sa filmographie, à savoir La Terre des hommes (son troisième film datant de 1966) et Les Saisons (une ode au monde paysan de 1975 sur lequel avait collaboré le célèbre directeur de la photographie Mikhaïl Vartanov).

Après l’exposition à la Fondation Cartier, La Nature débarque donc en salles. Dans peu de cinémas, certes, mais tout de même. Voir le dernier film d’Artavazd Pelechian sur un grand écran (notamment celui du Christine Cinéma Club dans le sixième arrondissement de Paris, qui soutient le film depuis sa sortie en salles) est une expérience à ne pas manquer. Pendant un peu plus d’une heure, les images s’enchaînent à un rythme hypnotique. Face aux éléments, l’Homme est tout petit et d’un coup une réflexion s’impose  : La Nature n’est-il pas le plus grand film catastrophe qui ait jamais été réalisé  ? 

Éruptions volcaniques, tsunamis, tremblements de terre… Autant de catastrophes naturelles que La Nature présente de manière édifiante. La forme du film est aussi simple que les images montrées sont spectaculaires. Édifiante, l’œuvre d’Artavazd Pelechian l’est assurément. Un véritable choc cinématographique.

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