LITTÉRATURE

Beta Publisher x Book Nook – L’avenir d’une édition plus transparente

Beta publisher
©BasileCrespin

Ce lundi 22 novembre ouvraient les nouveaux bureaux-café-librairie des éditions Beta Publisher à Paris. Rencontre avec une maison pas comme les autres qui souhaite révolutionner les vieux mécanismes de l’édition parisienne.

C’est à quelques pas des rayons illuminés des Galeries Lafayette que la maison d’édition Beta Publisher s’est installée en 2016. Fondée par Camille de Decker, entrepreneuse et grande passionnée de littérature – qu’elle préfère accompagner d’un bon thé – les éditions Beta se présentent sur le marché français avec leur vision nouvelle et inspirée de la méthode anglo-saxonne. Des murs infranchissables et des manuscrits qui se perdent dans la masse : c’est pour pallier cette mécanique infertile et expérimentée de l’intérieur en tant que stagiaire, que l’auteure (aussi, sous le nom de C.D Darlington) a créé les éditions dont elle rêvait.

Installée dans des locaux plutôt classiques dans un premier temps, avec des bureaux, des chaises et des ordinateurs, la maison a fait peau neuve en cette fin d’année 2021. Et ce afin de pouvoir réaliser pleinement ses ambitions de transparence.

Entre café littéraire et maison d’édition

En se rendant à leur adresse, au 11 rue Blanche dans le 9ᵉ arrondissement, on découvre alors une façade vitrée à travers laquelle les bureaux ont laissé place à un café à l’anglaise. Un espace de travail public donc, dans lequel auteur, lecteur, amateur de café et l’équipe des éditions Beta au complet cohabiteront dans une effervescence propice à l’élaboration du verbe. Voilà l’idée de Camille, jusqu’au-boutiste dans sa démarche et inédite dans l’écosystème français de l’édition. Le coffee shop BKNK soit des bureaux d’édition implantés dans un café littéraire ouvert à tous et qui vend les livres de ses publiés.

© BasileCrespin | Les pâtisseries bien nommées de chez BKNK

Après tout quoi de mieux qu’une pâtisserie, un bon café et un excellent livre ?

Camille de Decker

En entrant, les livres trônent fièrement dans une bibliothèque à échelle. On le comprend de suite, ici, la place centrale est donnée à ceux qui écrivent. Un comptoir garni de pâtisseries au nom des ouvrages de la maison et réalisées par la meilleure amie de la fondatrice, Morgane, attendent les clients à venir. C’est dans un salon chaleureux et digne d’un club de gentlemans londoniens aux fauteuils de cuir capitonnés et aux canapés en velours bleu roi que s’étire l’établissement.

Pour faire vivre le lieu culturellement dans le quartier, des tartines seront proposées le midi et des planches de fromages et de charcuterie, les soirs de théâtre. Un lieu donc d’accueil du public, de vie culturelle et d’entreprise qui fleure bon la révolution et le café. Autant d’histoires liées que vous racontera peut-être Camille, si vous vous arrêtez pour une tasse.

« Entrez, c’est ouvert ! »

©BasileCrespin | Camille de Decker et Aymeric Jasnier

Véritable chimère, le BKNK, se veut aussi lieu de partage autour de la littérature de manière plus générale. Les éditions, avaient déjà fait de leur enseigne un espace de pédagogie autour du secteur avec une chaîne de télévision online (la Beta TV) et un podcast littéraire (Guacamolesque). Elles incarnent cette démarche digitale dans un lieu en physique. Le café organisera des soirées littéraires, des événements thématiques autour des différents genres et des rencontres avec les signés de la maison. Le tout dans une même idée de transparence, de modernité et de vulgarisation du secteur.

Éditeur iconoclaste

Agréable de voir un concept qui garde sa cohérence jusqu’au bout. Car, même leur politique de dépôt est adaptée à un travail de publication ouvert à tous. En effet, Camille de Decker a fait le choix de sessions de dépôts. Notamment pour laisser la chance à tous d’être publiés et donc lus par son équipe. Chaque manuscrit est consulté et une fiche de lecture est renvoyée à l’auteur. Que la réponse soit positive ou négative, l’auteurice aura un retour sur son manuscrit. Une manière de valoriser vraiment le travail d’écriture. Et ce, qu’il soit en herbe ou confirmé.

Les auteurs présents ce soir d’inauguration étaient donc porteurs d’un même message unanime. Tous remerciaient l’accompagnement, la considération et l’écoute qu’offraient ces éditions pas comme les autres. Fun fact : Henri Duboc, auteur de Darwin 2021, a, à la fin de son livre, réservé une série de pages à toutes les lettres de refus qu’il avait reçu avant sa rencontre avec Camille.

Beta Publisher sort donc de la définition classique de l’édition, avec une ligne édito ouverte – elle dispose même d’une catégorie “inclassable” -, même si plus tournée vers le roman de genre. Des livres hybrides et des couvertures graphiques et colorées qui décoincent le classicisme habituellement de mise. Funeste Albion d’Aymeric Janier ou S.A.R.R.A de David Gruson seront bientôt suivis par de nouvelles histoires à venir… la prochaine session de dépôt s’ouvrant en janvier. À vos stylos.  

betapublisher.com
@betapublisher
bknkparis.com
@bknk_paris

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