H24 – 24 heures dans la vie d’une femme est un projet initié par Nathalie Masduraud et Valérie Urréa. Il réunit 24 actrices ainsi que 24 autrices européennes. Une série nécessaire sur les violences faites aux femmes, à voir à partir du 23 octobre sur ARTE.
Ce n’est pas qu’une simple série, c’est un cri de rage, un ras-le-bol. H24 ou 24 heures dans la vie d’une femme montre les actes banals qui font partie du quotidien d’une femme et qui, malgré tout, sont beaucoup trop sous-estimés. C’est en entendant l’existence d’un énième féminicide aux informations que les réalisatrices ont su que c’était la fois de trop. C’est le début du projet.
« C’est un matin aux infos, une histoire banale ; une femme qui est défenestrée par son compagnon. Pour nous ça a été l’histoire de trop de ce quotidien, de cette banalité de la violence. »
Nathalie Masduraud
L’ensemble de l’équipe qui compose cette série est d’ailleurs formé par des femmes essentiellement engagées sur le sujet. Dix-sept épisodes ont été réalisés par les co-créatrices et les 7 autres par d’autres réalisatrices talentueuses. Au casting on peut d’ailleurs retrouver Diane Kruger, Camille Cottin, Déborah Lukumuena, Garance Mariller, Souheila Yacoub, Nadège Beausson-Diagne, Noémie Merlant, Luana Bajrami ou encore Céleste Brunnquell. Ce format court suffit à prendre aux tripes. Des textes courts mais simples menés par des actrices au talent infini. On se laisse submerger par les émotions que les comédiennes nous transmettent. Un geste, une parole, la toxicité d’actes provenant d’hommes et qui mènent parfois au destin tragique d’une femme.
Quant à l’écriture des épisodes, plusieurs autrices ont participé au projet : Alice Zeniter, Christiane Taubira, Aloïse Sauvage, Anne Pauly, Agnès Desarthe, Lola Lafon ou encore Kaouther Adimi. Le poids des mots est à lui seul très puissant. Chaque épisode a son esthétique et sa mise en scène propre. Tout est défini exprès, les décors sont minutieusement choisis selon le propos évoqué. Une fois l’épisode démarré, le quotidien d’une femme seule nous parle à nous, téléspectateur.rices. C’est un cri du coeur, un appel à l’aide.
Dans H24 ou 24 heures dans la vie d’une femme, ces femmes parlent directement au spectateur.rice, le.a regardent droit dans les yeux. L’homme, leur agresseur, n’a lui pas de visage, il est laissé de côté. Ces témoignages sont poignants et leur représentation est théâtrale. La caméra se focalise sur la femme en question, son corps et son espace.
Ces femmes que l’on voit sont toutes héroïques mais aussi toutes blessées par un homme d’une certaine manière. Les épisodes les plus marquants restent ceux où la protagoniste raconte sa propre fin, son meurtre ou son suicide. Des scènes rappelant que les féminicides restent bien trop nombreux et que rien n’est fait pour soutenir les victimes et plus encore, pour condamner les criminels. Le livre recueil est d’ailleurs sorti le 6 octobre en librairie. On y retrouve l’ensemble des textes des autrices. Les bénéfices sont reversés à la Fondation des femmes.