CINÉMA

Festival Jean Carmet 2021 – « Petite Nature » : Émotions puériles

Petite Nature avec Aliocha Reinert et Antoine Reinartz
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Samuel Theis réalise avec Petite Nature son second long-métrage, après Party Girl en 2014. Présenté au Festival Jean Carmet, l’idéalisation du professeur par son élève est sublimement portée par Aliocha Reinert et Antoine Reinartz.

Lorsqu’à la rentrée scolaire, Johnny (Aliocha Reinert) fait connaissance avec sa nouvelle classe et son nouveau professeur, Monsieur Jean (Antoine Reinartz), la vie prend un nouveau goût. Il découvre des joies qu’il ne connaissait pas, prend plaisir à apprendre, et s’avère doté de nombreuses qualités scolaires. La petite nature ne peut jusque-là se référer qu’à des branches poreuses. Son professeur devient son mentor, son ami, puis sa raison de vivre. Il est là, envers et contre tout. Pour le meilleur… et pour le plus difficile à admettre.

L’école : la vie

Johnny grandit. Il prend conscience de ce à quoi la vie peut ressembler ailleurs  : un métier peut être passionnant et un musée peut se visiter de nuit. À la recherche de re-pères, il se laisse aller à l’admiration la plus pure, vouant une confiance aveugle à celui qui l’épaule au quotidien dans son apprentissage scolaire.

La naissance innocente du désir à travers le personnage puéril de Johnny est convaincante. Ce questionnement incessant de l’enfant qui ne trouve pas sa place parmi ceux de son âge, est brillamment mis en lumière dans cette réalisation audacieuse. En effet, on parvient à s’identifier à chaque personnage, sans diminuer le ressenti des autres pour autant. La justesse de Mélissa Olexa, dans le rôle de la maman de Johnny, laisse espérer que ce premier film sera loin d’être son dernier.

S’inspirant librement d’une partie tourmentée de son enfance, Samuel Theis dépeint avec Petite Nature l’ardeur des premiers rapports au désir. Ayant lui-même entretenu une relation privilégiée avec l’un de ses professeurs, ce n’est que plus tard qu’il est parvenu à envisager la gravité de cette relation. Cette expérience personnelle qu’il a délibérément décidé de minimiser, le réalisateur la transpose à travers Johnny et son histoire, en lui conférant par la même occasion une toute nouvelle forme de grâce. 

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