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Biennale de Paname – Salomé Partouche et Jean-Samuel Halifi : « Une nouvelle génération d’artistes peu présents dans les institutions »

Salomé Partouche et Jean-Samuel Halifi © Guillaume Laudry

Cette année la Biennale de Paname est de retour pour une troisième édition particulière. Cet événement unique d’art contemporain se transforme en festival de trois semaines. Au programme : vingt artistes mais aussi des conférences, des ateliers et des concerts. Rencontre avec les artistes et fondateur.rices Salomé Partouche et Jean-Samuel Halifi.

Vous pouvez vous présenter en quelques mots. Quel est votre parcours artistique ? 

Jean-Samuel Halifi : Je suis artiste plasticien. Après un passage à Penninghen (École supérieure d’arts graphiques et design ndlr.), je rencontre Salomé aux ateliers de Sèvres à Paris en 2012. 

Salomé Partouche :  Je suis également artiste plasticienne et j’ai fait mes études à la Saint Martins à Londres (College of Art and Design ndlr.). 

Après trois ans passés à Londres, nous rentrons à Paris et nous décidons de fonder l’Atelier de Paname en 2015. C’est un incubateur artistique regroupant plusieurs disciplines. Deux ans après, en 2017, nous lançons la première édition de la Biennale de Paname. Puis, aujourd’hui, la troisième édition de la Biennale de Paname est pensée comme un festival. À côté de ces deux gros projets, Jean-Samuel et moi exposons en galeries, travaillons avec des marques, etc.

C’est quoi l’art pour vous ? Votre définition à vous. 

Salomé et Jean-Samuel : Est-ce qu’il faut définir l’art ? Chacun amène une réflexion et le manifeste à travers une création pour le public. 

Et votre art à chacun, vous pourriez le définir ? 

Salomé : Pour parler de la pratique artistique de Jean-Samuel, il y a beaucoup de réflexion, quelque chose qui est de l’ordre de la minutie mais à la fois ludique et profond.

Jean-Samuel : Je dirai que l’art de Salomé est instinctif et désorganisé et à la fois incisif. C’est quelque chose qui n’est pas forcément beau mais qui est percutant avec une palette très douce et des codes assez violents. 

 C’est quoi la Biennale de Paname ? 

Salomé et Jean-Samuel : La Biennale de Paname est un événement d’art contemporain gratuit, accessible à tous. L’envie est de présenter une nouvelle génération d’artistes peu présents dans les institutions (foire, galeries, musées…).

À quel moment a-t-il été nécessaire pour vous de créer la première Biennale de Paname ?  

Salomé et Jean-Samuel : En rentrant de Londres, on avait ressenti le besoin de créer cet événement. On y a passé trois ans et on avait pu voir beaucoup d’initiatives de ce genre émerger. Nous voulions créer un événement gratuit pour apporter une nouvelle proposition plus décomplexée et plus humaine.

Comment vous avez imaginé le projet au départ ? 

Salomé et Jean-Samuel : On voulait une grande fête autour de l’art contemporain.

La dernière a eu lieu en 2019, vous avez conçu la Biennale pour avoir lieu tous les deux ans, vous avez échappé à l’annulation en 2020 en raison de la crise sanitaire, mais celle-ci a-t-elle pu avoir un impact sur votre travail ?

Salomé et Jean-Samuel : Nous avons eu beaucoup de chance, dans le sens où c’était une année sans Biennale. Nous avons pu réfléchir, nous poser pour revenir avec une nouvelle formule, soit 23 jours d’exposition gratuite. Ce qui nous permet de regrouper vingt artistes, des showcases, des dj set, des talks, des ateliers, de la food, etc.

Comment les artistes sont sélectionnés, vous les repérez où ? Certains vous contactent ? Est-ce qu’il y a des critères particuliers ? 

Salomé et Jean-Samuel : Cela dépend, certains par envois de dossier, d’autres après une visite d’atelier mais aussi du bouche-à-oreille. Nous n’avons aucun critère spécifique si ce n’est l’univers et le travail de l’artiste. 

En dehors de vous, les artistes présentés cette année sont-ils nouveaux ? Où ont-ils déjà été présentés aux dernières Biennales ? 

Salomé et Jean-Samuel : Oui il y en a des nouveaux comme Victor Cord’Homme, Jan Erichsen ou encore Matthias Garcia… Vous pourrez aussi retrouver Etienne Pottier, Mounir Ayache et Damien Moulierac. 

Pourquoi selon vous, on appose des clichés sur l’art contemporain qui le rend inaccessible à tous ? Comment s’y prendre donc pour que l’art soit accessible ? 

Salomé et Jean-Samuel : Il est inaccessible à tous aujourd’hui. Même en tant qu’artiste, je ne me sens pas à l’aise dans une galerie avec le silence qui y règne, les regards, etc. Il est nécessaire d’arriver à décomplexifier tout ça. Et rendre gratuit ces événements déjà est une première étape car il est difficile pour quelqu’un qui ne connaît pas l’art contemporain de payer un billet pour voir une exposition.

Quels sont les difficultés que peuvent rencontrer un.e jeune artiste pour être représenté.e et avoir accès au marché de l’art ?

Salomé et Jean-Samuel : Il faut avoir des connections avec ce monde là et le marché ce n’est pas évident.

Comment avez-vous imaginé cette troisième édition transformée en festival de trois semaines ? 

Salomé et Jean-Samuel : Cette année, c’est une nouvelle formule, la Biennale de Paname dure 23 jours. C’est devenu un vrai festival d’art contemporain. On va créer un véritable lieu de vie et d’art.

Quels en seront les temps forts ? 

ISalomé et Jean-Samuel : Il y en a plusieurs : 

 Le samedi 23 octobre : Dj set toute la journée, live de Syra et Ezra. 

Le samedi 30 octobre  : Journée des Femmes by Paulette, yoga, ateliers, talk, live de Reyn et Vicky R. 

Le vendredi 5 novembre : Journée de la terre : ateliers, herbes bar et talk by le Consulat et La Sorbonne dj set et live. 

Le Samedi 6 novembre : Journée Schott ; atelier de customisation, dj set toute la journée et live de Joanna Club.

Et la suite… quels sont vos projets ? 

Salomé et Jean-Samuel : Imaginer la Biennale de Paname à l’image de la Biennale de Venise, c’est-à-dire de l’art dans toute la ville ! 

Capture d’écran © Biennale de Paname

Biennale de Paname. Exposition gratuite et en libre accès en plein cœur de Saint-Ouen. La Serre du Grand Parc Saint-Ouen 93400. Ouvert tous les jours de 11h00 à 21h00. Fermé le lundi. Les artistes sont à retrouver ici.

J'entretiens une relation de polygamie culturelle avec le cinéma, le théâtre et la littérature classique.

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