A l’occasion de la dixième édition du festival Séries Mania, quatre épisodes de la série We are lady parts sont diffusés à l’UGC Ciné-Cité de Lille ce jeudi 2 septembre. De quoi se faire une idée sur cette série britannique qui ne devrait pas tarder à devenir culte.
Derrière cette comédie britannique se cache Nida Manzoor qui avait précédemment réalisé les épisodes quatre et cinq de la saison douze de Doctor Who. Le résultat était plutôt convaincant mais c’est avec cette première saison de We are Lady Parts que la réalisatrice semble être totalement dans son élément. Une chose est certaine, cette comédie mérite amplement le succès rencontré Outre-Manche.
Tout commence lorsque Amina (Anjana Vasan), jeune étudiante en microbiologie un peu looseuse, croise la route des Lady Parts. Ce groupe punk constitué de femmes de confession musulmanes est en quête d’une guitariste pour agrandir la bande. Elles la trouveront en la personne d’Amina, qui enseigne justement cet instrument à un groupe d’adolescents. Mais pour Amina, enseigner n’est pas jouer et se produire devant un public lui provoque systématiquement des vomissements. Bien que ce soit un handicap majeur, les Lady Parts semblent prêtes à l’affronter.
Féministe et punk
We are Lady Parts est dotée d’une narration subjective qui nous fait découvrir les fantasmes et les inquiétudes d’Amina. A cela vient s’ajouter la forte sororité qui émane de ce groupe de femmes pour un résultat indéniablement féministe. Portée par un groupe d’actrices toutes plus remarquables les unes que les autres, la série est un coup de poing autant qu’un vent de fraîcheur, ne tombant jamais dans le pathos malgré les sujets qu’elle aborde.
Dans une interview qu’elle a accordée à Inews, Nida Manzoor affirmait s’être amplement inspirée de sa vie personnelle et de femmes qui l’entourent. Cette inspiration transparaît à l’écran et la série est pleine d’authenticité. La réalisatrice qui rêvait que « […] la série soit une lettre d’amour anarchique à la sororité et à l’inclusivité » voit son vœu exaucé. Elle parvient, comme elle l’espérait à montrer qu’il existe « une multitude de façon d’être une femme musulmane […] qu’il existe un vaste océan de femmes drôles, sombres, brillantes et adorables. »
L’humour comme arme
Une meneuse de groupe bouchère (Sarah Kameela). Une batteuse conductrice d’Uber (Juliette Motamed). Une bassiste maman et autrice de BD au contenu gore (Faith Omole) . Une manager vendeuse dans une boutique de lingerie (Lucie Shorthouse). Et enfin une guitariste étudiante en microbiologie qui vomit à chaque fois qu’elle doit monter sur scène. Voilà le profil de ces femmes formant le groupe des Lady Parts. Une formation pour le moins atypique qui annonce la couleur dès les premières minutes du pilote. Ces différences mènent à des échanges savoureux et à des situations pour le moins comiques.
Le tout est accompagné d’une bande-son au vitriol que n’auraient pas renié les Bikini Kill et autres farouches riot grrrls. Les chansons des Lady Parts sont non seulement des morceaux de dérision hilarants mais nous en disent aussi beaucoup sur le quotidien des femmes musulmanes en Grande-Bretagne. Nida Manzoor fait éclater les préjugés et dénonce l’islamophobie qui ronge nos sociétés, avec beaucoup de subtilité. A ce titre, les chansons les plus parlantes et marquantes de la bande originale resteront Voldemort Under My Headscarf et Fish and Chips. L’ensemble des titres de ce groupe fictif – dont on aurait rêvé qu’il existe véritablement – sont d’ores et déjà disponibles à l’écoute.
La première saison de We are Lady Parts devrait être disponible en France à compter du 15 septembre sur la plateforme BrutX. Alors, à vos agendas.