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Pépite : « Chaque passion démarre grâce à l’ennui »

Crédit : Julia Grandperret

Le duo, composé d’Édouard et Thomas, sortait le 25 juin son nouvel EP, Rêve Réalité. Une œuvre créée durant le confinement, et fruit de leurs sentiments les plus profonds. 

Perchoir de l’Est, plein soleil, le 7 juillet. Sur la scène installée à l’angle de la terrasse, Édouard et Thomas dévoilent au public les titres de leur nouvel EP, Rêve Réalité. Leur release party, bien que décalée par la pandémie, aura le mérite de nous mettre des étoiles dans les yeux. Les cinq titres, de Uno à Brume, créés durant le premier confinement, sont teintés des émotions traversées par tout un chacun. Et nous rappellent avec mélancolie cette période si particulière. Avant de nous faire sourire et trinquer à la vie reprend. Rencontre.

Votre nouvel EP, « Rêve Réalité  », tire son nom du confinement… Dans quel sens ? 

Thomas : L’écriture du disque s’est principalement déroulée durant le premier confinement, quand nous étions dans cette espèce d’état ambivalent. Celui qu’on ressent quand on est toujours dans la même pièce, dans les mêmes espaces, où finalement on en vient à se demander où est le rêve et où est la réalité…

Édouard : Le titre Rêve/Réalité ne parlait pas vraiment de ça à la base, mais il y a eu un moment où on était au milieu de l’EP et où il a vraiment fait écho en nous. 

Thomas :  On était principalement à distance pendant cette période, mais on s’appelait presque tous les jours et on s’envoyait pas mal de mails avec des petites démo. Mais on ne s’est pas vus pendant six-sept semaines, ce qui est beaucoup pour nous (rires). 

Qu’est-ce qui vous a le plus manqué ? 

Thomas : Je dirais la vie sociale mais je pense que c’est un peu le cas pour tout le monde. Et puis aussi de pouvoir raconter ce qu’on avait fait même si on ne faisait pas grand-chose, de parler de notre disque, des chansons… Jouer au tout début ça ne nous a pas a pas trop dérangés puisque quand on tourne il y a toujours des pauses, mais à la fin ça nous manquait sévèrement. Heureusement que la vie reprend.

Si vous deviez citer un titre du confinement, ça serait lequel ? 

Édouard : J’ai essayé d’écouter un album différent tous les jours. Ça faisait longtemps que je voulais faire ça. J’avais accumulé des albums depuis des années mais il me fallait un déclic pour m’y mettre. Le confinement a aussi servi à ça, à prendre le temps d’écouter tout ce qu’on avait mis de côté, relire tout ce qu’on avait stocké. Je fais partie de la team qui a plutôt apprécié cette expérience, dans ma petite bulle. On aurait aimé être davantage en groupe à ce moment-là, mais le confinement nous a forcé à faire les choses autrement et c’était bien, c’était un exercice musical imposé. 

Finalement, malgré cette triste période, tout votre EP parle d’amour non ? 

Thomas : L’amour est le centre de notre musique, mais on a essayé d’explorer des sentiments un peu plus diffus, un peu plus confus aussi. Je ne pense pas qu’il y ait des barrières bien définies entre les titres. C’est un peu tout mélangé dans le disque et les chansons, chacun trouvera ce qu’il a envie d’entendre et de comprendre.

Vous avez travaillé combien de temps sur ce nouveau disque ? 

Édouard : On a mis un an en tout entre les compositions et la sortie je dirais. Il y a juste le morceau Brume qu’on avait commencé avant le confinement, et le reste est un peu né de ce moment-là. Pour le son on prend notre temps, comme d’habitude, on met un peu un an pour faire une chanson à chaque fois (rires). Le temps de puiser en nous, de chercher de nouveaux synthés, de nouveaux logiciels. Et puis à la fin du processus on a été faire coucou à tous nos amis, Voyou, L’Impératrice… Plein de gens qui nous ont donné des conseils et qui ont mis les mains dans les morceaux. On a tendance à mettre beaucoup de pistes sur les chansons, c’est cool quand il y a quelqu’un pour réduire et aller à l’essentiel. 

Vous travaillez ensemble depuis 2016, quelle est votre plus grande évolution ? 

Édouard : Déjà la vie de tournée. C’est quelque chose d’inédit pour nous. Jouer en groupe toutes les semaines, avoir un vrai groupe qui se connaît de mieux en mieux. Ce sont des changements qui se sont opérés au fur et à mesure, ça n’a pas été brutal mais maintenant on est une vraie équipe. Et on est bien entourés ! 

D’ailleurs, pourquoi le nom Pépite ?

Édouard : Il nous est venu à une soirée, il y a cinq ans maintenant. C’était une expression qu’on employait à outrance. “Ah ce concert c’était vachement pépite”, “ce lieu est vraiment pépite”. On cherchait un nom pour le groupe, il nous restait 24 heures avant de le trouver, on s’était mis une deadline pour sortir les premiers morceaux. On était à une soirée sur un rooftop, la vue était magnifique, et on a dit “ah ça c’est bien pépite”, puis quelqu’un nous a dit “mais ça serait un bon nom Pépite, vous le dites tout le temps”. On a lancé les morceaux, après on s’est dit que c’était peut-être un peu prétentieux mais c’était parti (rires). 

Quel était votre rapport à la musique avant cette formation ? 

Thomas : J’ai toujours fait de la musique mais je travaillais dans un autre secteur donc je n’étais “plus dans le game” comme on dit. Edouard a eu un groupe qui marchait plutôt bien avant ! 

Édouard : Je faisais plutôt de la musique électronique, dans un projet qui s’appelait Sauvage. C’était à la fois une passion et une envie d’en faire un métier. 

Ça vous inspire quoi le succès aujourd’hui ? 

Édouard : A mes yeux ça serait juste de pouvoir continuer à sortir des disques, faire des tournées, et avoir assez d’argent pour payer mon loyer et mes paquets de clopes ! 

Thomas : Pour moi tu n’y réfléchis pas forcément quand tu fais un disque, ça va ça vient ça dépend, mais quand tu es dans le truc je trouve que c’est difficile de se poser la question.

Thomas tu expliquais avoir commencé en partie à cause de l’ennui, adolescent, en banlieue parisienne. C’est important l’ennui pour un artiste ? 

Thomas : Je pense que chaque passion démarre grâce à l’ennui, quand tu es adolescent, tu t’ennuies un peu dans ta chambre et tu cherches à faire un truc avec tes amis proches. C’est pour contrer l’ennui au début puis ça devient vite une passion. 

Vous allez jouer au Casino de Paris le 15 décembre prochain, est-ce que vous avez des lieux où vous rêvez de jouer ? 

Édouard : Une chose est sûre c’est qu’on en a un peu marre des lives insta (rires). Le Casino de Paris déjà ça fait plaisir. Après ça serait drôle de rejouer les bars où on avait commencé, comme le Pop Up du label par exemple. 

Quelle est la question qu’on ne vous a jamais posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ? 

Édouard : Celle que tu viens de poser !  

Thomas : Le nom de nos animaux de compagnie (rires). Ma chienne s’appelle Mona, et le chat s’appelle Gary ! 

Édouard : Moi ma chienne s’appelle Jane mais je pense que tous ceux qui sont abonnés à notre page l’auront remarqué… 

Thomas : D’ailleurs je tiens à dire qu’elle vole un peu la vedette à Mona… 

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