Présenté au Festival du Film de Tribecca, Helmut Newton, l’effronté emporte dans l’univers insolent et provocateur du célèbre photographe.
Il est peu de photographes dont la carrière a été aussi riche et controversée que celle d’Helmut Newton. Né en 1920 à Berlin, ce fils d’industriel connaîtra une vie grandiose, faite de gloire et de glamour, auprès des plus grandes stars de son époque. Ses images de femmes longilignes, sexy en smoking dans les rues de Paris, sont reconnaissables entre mille. Ami des stars, chouchou de Vogue, son nom est pour toujours indissociable de la mode des années 80 à 2000.
Pour parler du photographe, ce sont ses muses qui apparaissent à l’écran : Charlotte Rampling, Isabelle Rossellini, ou encore Claudia Schiffer. Ce sont autant de noms qui ont marqués d’une empreinte de charme l’histoire de la mode et du cinéma. Avec le recul des années passées, toutes ont accepté de se replonger dans leurs débuts auprès d’Helmut Newton. Adepte de la provocation, sa démarche d’artiste repousse sans cesse les limites du politiquement correct. Mais où s’arrête le génie ? Ces œuvres, souvent choquantes, ne laissent personne indifférent. La polémique entoure toujours le photographe, qui s’amuse de l’effet causé par son travail.
Helmut Newton : la provocation dans l’âme
Si Helmut Newton, l’effronté met en avant les critiques qui ont rythmé sa carrière, le film reste en surface. Obsédé par les femmes minces, grandes, et blondes, le photographe a longtemps été accusé de promouvoir une image fausse de la femme, comme un objet sexuel obligatoirement soumise au désir de l’homme. Est-il l’instigateur de ces tendances ? Ou n’a t’il fait qu’utiliser ces codes pour libérer la femme en l’autorisant à travers ses photos à devenir l’égal de l’homme ? Femme puissante ou femme soumise ? Laquelle est la femme Newton ? Le documentaire ne répond pas vraiment à ces interrogations, se contentant de les survoler sous le regard de ses muses admiratives.
Si l’on est très vite frustré par la prise de position timide, Helmut Newton reste un documentaire intriguant, qui interroge sur la vie de l’artiste et les excès qui ont fait sa renommée. Un hommage à une carrière étendue sur plusieurs décennies. Le spectateur ne trouve pas de réponse à ses interrogations, il est libre de se forger sa propre opinion. Génie ou maniaque ? La réponse ne se trouve pas à l’écran. Un film à son image : rock et dérangeant.