Premier festival parisien à reprendre du service depuis la libération progressive des lieux culturels, La Villette Sonique accueillait les 29 et 30 mai dernier une quinzaine d’artistes émergents au sein du Parc de la Villette. Retour sur les concerts marquants de Bonnie Banane, Lala&ce et Nova Materia.
On en rêvait haut et fort. Des live sous un soleil éclatant. Du coeur qui explose à l’arrivée de son artiste préféré.e. Des cris de joie qui se perdent dans le ciel. Les quelques chanceu.x.se.s qui ont pu dégotter une place (gratuite) pour la Villette Sonique ont retrouvé le temps d’un week-end ces sensations. Une programmation éclectique et riche en artistes indépendants. On pouvait notamment y croiser Frànçois and The Atlas Mountains, Franky Gogo, Le Villejuif Underground ou encore Lucie Antunes. Malgré un protocole sanitaire strict, les festivalier.ère.s ont pu profiter des transats et des scènes Jardin des Îles et Périphérique. Une quinzième édition sous le signe du soleil et des grandes émotions du live qui chante les débuts fiévreux de l’été.
Bonnie Banane, tempête de papillons
17h0O. Un papillon nommée Bonnie Banane surgit sur la scène comme une éclipse solaire. Des plumes oranges sur le dos, un pied de micro dinosaure et une voix caméléon. Bonnie Banane comme une conteuse de cieux provoque avec ses chansons, des orages majestueux et des éclairs lunaires. Elle nous offre une performance fantaisiste et surprenante à l’image de son premier disque Sexy Planet. Emmêlant ses nouveaux morceaux et des titres plus anciens, la chanteuse fait déferler sur le public une nuée de papillons bleus.
Un show court mais intense où Bonnie semble jouer avec les nuages, passant de l’azur au gris, de la mélancolie vibrante à la fièvre rouge. Seule sur scène, elle bouscule les codes et finit même par nous lancer une pluie de diamants au visage avec son morceau Mauvaise Foi. Et comme elle ne finit jamais de nous surprendre, Bonnie s’offre le luxe de reprendre acapella un des titres de son idole Brigitte Fontaine J’ai 26 ans. Une performance à couper le coeur. “Je souhaite toujours que l’ouragan m’emporte” déclame t-elle à la fin du titre. À se demander si cet ouragan, ce n’est pas Bonnie tant elle nous a emportée.
Lala &ce, sueurs mauves
Après la tempête, le calme. Langoureuse et nonchalante, Lala &Ce était sans doute celle qu’on attendait le plus à la Villette Sonique. Un set sensuel où la jeune révélation rap de l’année a fait couler sur nous des pétales et des gouttes de sueurs. Accompagnée de sa beatmakeuse, Lala provoque la fièvre et allume nos sens en présentant les tubes de son dernier disque Everything Is Tasteful. Une performance tout en luxure et en charme où il était difficile de ne pas succomber à l’envie d’onduler debout. Pour ce live sulfureux, l’artiste a invité une femme à danser de près avec elle sur son single Show Me Love, faisant monter la température d’un cran. Une prestation à rendre fou le personnel de sécurité sur place et où les festivalier.ères ont finit par céder à leurs envies de déhanchés.
Florian Soni Benga Florian Soni Benga Florian Soni Benga
Nova Materia, odyssée chimérique et sauvage
Samedi après-midi, Nova Materia présentait pour la toute première fois son oeuvre immersive XPUJIL. Inspiré d’un voyage dans la jungle mexicaine et dans la ville d’Xpujil, où se trouve une cité maya, le duo franco-chilien présentait des sons bruts et organiques. Des percussions et cloches qui évoluent entre et avec les cordes et sons électroniques… Ce set menait nos sens à éveil ! Malgré les bruits environnants du Périphérique, les spectateur.ices étaient absorbé.es et très réceptif.ves. La sortie de ce deuxième album XPUJIL est prévue pour le 25 juin.