À l’heure où concerts et festivals se font rares, la rédaction de Maze vous propose une sélection mensuelle de sessions-live dénichées sur la toile. De la musique à écouter et à regarder devant son écran pour découvrir ou redécouvrir des performances marquantes.
Special Friend par Capharnaüm Sessions
Le parquet qui grince sous nos pas, les cadres moulurés dorés et les grands murs blancs nous avaient manqué. Capharnaüm, créateur de vidéos et plus précisément ici de live session, nous dévoile une session musicale avec le duo franco-américain Special Friend. Dans l’intimité d’une salle du Musée d’Anger, entourés de tableaux du XVIIIe siècle, nous sommes conviés à une captation de trois morceaux du dernier album du groupe sorti le 26 mars chez Howlin Banana Records : Ennemi Commun.
Une batterie, une guitare électrique, quelques pédales d’effets et les voix des deux musiciens s’harmonisent aux oeuvres classiques accrochées au mur. La vidéo commence avec Hazard puis s’enchaîne avec Flaring Jean pour enfin se terminer par Movement of Planets. Le Musée, endormi depuis quelques mois, se réveille à nouveau grâce à la douce mélodie noise pop. Une session qui met du baume au cœur, pleine de poésie et immersive qui nous laisse la tête remplie de belles images.
Eva Duc
Kwoon – Giants au Mont Blanc/Aiguille du Triolet
Tout le monde connait les lives Cercle, et tout le monde a même déjà vu cette session où The Blaze joue à l’Aiguille du Midi, perché sur un rooftop. L’artiste français Kwoon a lui porté le défi un chouilla plus haut, grimpant grâce à cette merveille appelée hélicoptère, avec sa guitare, ses pédales et ses stan smith, littéralement sur l’Aiguille du triolet dans les Alpes à 3900m d’altitude. Et enregistrer, dans le silence le plus absolu, 10 min de live, entre post rock et guitares glissantes à la Mogwai à un scoring que Hans Zimmer lui même n’aurait renié tellement c’est cinématographique et épique.
Guillaume Lacoste
Radiohead au festival Coachella par Kerry Asmussen
Radiohead nous gâte de live exclusifs depuis le 1er confinement. Une aide cruciale pour passer le temps dans nos appartements parfois trop étriqués. Nous avons pu découvrir pendant ce mois d’avril un de leur dernier live au Coachella Valley Music and Arts Festival en avril 2017. Une performance, sonore comme visuelle, sublime qui nous régale d’un set list gourmand en tubes précédents et actuels du groupe. Une entrée en douceur avec le morceaux Daydreaming de leur sublime dernier album A Moon Shaped Pool pour finir en extase sur l’incroyable morceau Reckoner du beaucoup trop bon In Rainbows. Mais Thom Yorke, peu bavard pendant le live, nous pousse à la folie avec un rappel céleste. No Surprises, Fake Plastic Trees, Lotus Flower et l’un des plus grand morceau de Radiohead, lancé par des « listen to me », Idioteque. Morceau robotique et électronique qui délivre une satire de notre présent bien trop confus.
Thomas Soulet
Structures à la Gaité Lyrique par la Société Pernod Ricard France Live Music
Après une session captée au Stade de la Licorne à Amiens, Structures prenait place à la Gaité Lyrique pour la finale du Prix Pernod Ricard France Live Music : l’occasion de dévoiler quelques titres inédits qui sortiront sur leur premier album, How Does It Feel ?. Avec les guitares salvatrices, l’abondance des lignes de basses et des voix hargneuses, le quartet figure dans cette scène du renouveau post-punk, et marque son empreinte par son immédiateté et sa sensibilité. Dans ce set, plus furieux que jamais, s’enchainent hymnes Rough Wave : des titres de leur excellent premier EP Long Life, aux derniers singles que l’on fait tourner en boucle, Sorry, I Know It’s Late but… et Robbery, se glissent donc d’exquises nouvelles mélodies. La foudre électrique et électronique répandent une énergie folle. Confusion temporelle et frénésie : Structures, groupe du tonnerre !
Leelou Jomain
Grand Blanc avec l’Orchestre National de Metz par Arte Concert
Déluge de poésies. Grand Blanc fait son retour avec ce somptueux live ARTE, en collaboration avec l’Orchestre National de Metz : place au voyage enchanté. Éclairé de couleurs acidulées, le groupe revisite son répertoire et partage de nouveaux et frissonnants morceaux. Un titre de la première heure : Samedi la nuit, qui fait d’ordinaire sauter toute une salle, trouve ici une autre et tendre teinte. Deux morceaux issus de leurs albums précédents Summer Summer (Mémoires vives) et Ailleurs (Image au mur) se mêlent à l’extase. Se déploient finalement nombre de titre inconnus : Loon, Dans le jardin la nuit, Orange, Immensité… La collaboration entre Grand Blanc et l’Orchestre instaure une extrême douceur et sensibilité. En un seul mot : hypnotisant.
Leelou Jomain