Clips du moisMUSIQUE

LES CLIPS DU MOIS – Mars #2

Visuel © Guillaume Lacoste

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection de dix clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette deuxième sélection de clips du mois de mars, une danse fiévreuse avec Terrenoire, une chorégraphie colorée avec BRNS et une carte postale ensoleillée avec PAINT.

Terrenoire – Margot Dansait Sur Moi par Colin Solal Cardo

Quoi de mieux que la danse pour illustrer le corps à corps sulfureux conté dans Margot Dansait Sur Moi  ? Pour leur dernier clip, les frangins de Terrenoire font appel à Colin Solal Cardo qui fat valser sa caméra sur une troupe de danseurs-euses en émoi. Lumières tièdes, douceur sacrée et fièvre tendre : la vidéo nous porte dans les bras de l’amour et de l’érotisme. Le clip idéal pour mettre en image le morceau le plus sensuel de leur dernier disque Les Forces Contraires sorti en fin d’année dernière. Le duo se laisse guider par les émotions et la ferveur et nous emporte avec eux dans leur souvenir brûlant. Un court moment d’abandon et de pureté qui nous donne envie, à nous aussi, d’être la piste de danse de cette Margot.

Pauline Pitrou

KCIDY – Souterrains par Roxanne Gaucherand

Combien de romances inachevées commencées dans les transports en commun ? Pour son dernier clip Souterrains, KCIDY nous entraîne au cœur d’un coup de foudre entre deux femmes dans les entrailles du métro. Jeux de regards, électricités réciproques et tendresse des premières fois, la vidéo réalisée par Roxanne Gaucherand (Odezenne, Oklou, François & The Atlas Mountains) nous porte dans une atmosphère crépusculaire et romantique. On y suit la chanteuse assister à cette histoire d’amour manquée comme il en existe des centaines chaque jour dans les souterrains. Un clip qui fait du bien aux yeux et un pas de plus vers la banalisation des amours lesbiens à l’écran – l’artiste a d’ailleurs souhaité faire appel à une équipe de femmes lesbiennes pour réaliser sa vidéo.

Pauline Pitrou

PAINT – Impressions par Laura-Lynn Petrick

Pedrum Siadatian, alias PAINT et guitariste du groupe surf rock californien Allah Las nous offre Impressions, un clip planant à travers les États-Unis. La réalisatrice Laura-Lynn Petrick nous fait voyager avec son caméscope rétro hi8 apportant un côté nostalgique au clip. La balade psychédélique de PAINT y rajoute de la mélancolie et nous transporte dans ce monde étrange que peut être l’Amérique. Filmé comme une vidéo de vacances, nous sommes comme charmés par ces paysages ensoleillés et ces moments de détente. Les solos de guitare coulent doucement comme une pluie chaude et agréable sur notre peau, puis ce sont des notes de synthétiseur qui viennent à leur tour danser dans ces décors désertiques et bucoliques. Une chanson instrumentale qui vous berce et vous emmène loin de tout, un échappatoire au monde réel qui aujourd’hui nous paraît si absurde.

Thomas Soulet

Adam Carpels – Ulysse par Sofian Hamadeïne-Guest

Barbès. Boulevard de Rochechouart. Cinq lettres interpellent : V I E N S. Bienvenus dans ce Paris urbain. Après Thérèse, Lexa Large et Lucius, le discret producteur lillois Adam Carpels sort ici un son en solo : Ulysse. L’Odyssée peut commencer. Les voix des migrants de Calais s’élèvent et se mélangent aux sonorités électroniques/hip-hop. Pour l’accompagner dans ce projet, Panorama, Adam Carpels donne carte blanche à des vidéastes avec pour seule contrainte l’utilisation du plan-séquence. Sur Ulysse, Sofian Hamadaïne-Guest prend les rênes du clip. Il filme ici le fourmillement citadin au pied de Barbès, entre la bouche de métro qui engloutit les parisiens, les voitures bloquées dans les bouchons parmi lesquelles bus, ambulances et policiers essaient de se faufiler. Alors que les images se superposent, tournoient, voyagent ; que les mots « stress » ou « bascule » s’échappent du kiosque ; les voix appellent à l’aide. Par cette musique onirique au titre mythologique, Adam Carpels fait se confronter deux mondes avec une seule idée en tête, l’humanisme au centre du dispositif. Comme pour fermer la boucle, la caméra insiste de nouveau sur le message : VIENS.

Diane Lestage

BRNS – Familiar par Marco Zagaglia

Après l’album Sugar High sorti en 2017, le groupe belge BRNS et leur rock-pop-électro reviennent en force avec l’ultra-tonique Familiar. La composition riche en synthés et pimentée par guitare, trompette et tuba nous offre ce cocktail acidulé et survitaminé. Le clip réalisé par Marco Zagaglia est à l’image du groupe, éclatant et décalé. Les musiciens tanguent et trémoussent leur chorégraphie sur fonds colorés. Mains géantes, distorsions et déformations des plans ajoutent une touche de dérision et de légèreté à Familiar. On s’attarde également sur ces corps qui s’enlacent, et ces fragments de peau traversés par les basses. On vous l’assure, la bonne humeur de BRNS est contagieuse !

Leelou Jomain

Grand Soleil – Alma par Valere Amirault and Lili des Bellons

Quoi de mieux que le nouveau clip de Grand Soleil pour célébrer l’arrivée du printemps ? Quatre jours après le changement de saison, les frères du duo électronique ont dévoilé le quatrième et dernier single de leur album à venir le 9 avril (Human Error), Alma. Le clip animé, superbe et coloré, n’est pas sans rappeler ceux de Gorillaz. Les réalisateurs Valere Amirault et Lili des Bellons mettent en scène la folle confrontation d’un personnage-robot-être mystérieux et d’un power-ranger en pleine ville. Si le clip ne dure qu’une minute dix-neuf, il nous offre un shot express de couleurs et de bonne humeur. 

Manon Michel

JUNGLE – KEEP MOVING par J Lloyd & Charlie Di Placido

Les britanniques de Jungle annoncent leur grand retour avec un clip bluffant chorégraphié et en plan séquence sur le nouveau single Keep Moving. Ce nouveau projet du groupe Néo-Soul s’inspire du film West Side Story. Ils nous promettent donc un clip pour chaque morceau du nouvel album Loving in Stereo prévu pour le 13 août. Réalisé par l’une des têtes pensantes du duo J Lloyd et le réalisateur récurrent Charlie Di Placido, nous découvrons ce clip dansant et enivrant d’énergie. Portée par les danseurs londoniens Nathaniel Williams et Cece Nama, la chorégraphie millimétrée nous laisse bouche bée par ce sublime lâcher-prise. Envolée de violons, basse et rythmes disco, chant en voix de tête bien connu du groupe, c’est vers la disco et la soul des années 70 que Jungle nous emmène. Ils nous demandent de vivre, danser, chanter, « de continuer d’avancer », un vrai message d’espoir qui nous promet un album dit « d’ode à tout ce qui rend la musique joyeuse ». Un antidépresseur puissant à écouter en boucle.

Thomas Soulet

Order 89 – Gangster par Order 89

Prenez la route avec Order 89. Le groupe parisien de french wave revient avec le clip de Gangster, extrait de leur album L’Été des Corbeaux (sortie prévue le 2 avril). Entre images d’archives, fragments vidéo, apparitions du groupe ou écriture des mots prononcés, la vidéo nous entraîne durant trois minutes dans l’univers du groupe. Ces derniers n’ont pas chômé ces derniers mois, ayant profité du confinement pour explorer leur créativité musicale et composer leur album (réussi) à distance. Un opus avec «  plus de finesse dans le songwriting, plus d’arrogance dans le chant et plus de nervosité  ». Un état d’esprit ressenti à la perfection dans ce clip à ne pas rater.

Manon Michel

BUNGALOW DEPRESSION – Hold Me par Simon Fréger

De l’obscurité à la lumière. Le clip de Bungalow Depression, Hold Me, nous entraîne dans 4min19 d’énergie (à la limite de l’épilepsie). Le titre, sorti sur leur récent album Blank Slate (label SoZa), a été mis en image par Simon Fréger et performé par l’artiste circassien Edward Aleman. L’illusion des apparences, le sentiment amoureux et le combat intérieur y sont mis en scène, dans une danse effrénée. Enchaîné, en cage, Edward Aleman se débat contre ses démons intérieurs. Si ce n’est pas forcément visible de prime abord, le titre Hold Me n’est autre qu’une chanson d’amour.

Manon Michel

Victor Solf – How Did We ? (featuring ZéFIRE) par LISWAYA

L’artiste Victor Solf sort How Did We ? , un petit tube exécuté en collaboration avec ZéFIRE (artiste avec lequel il avait déjà travaillé sur son précédent projet Her) et subtilement illustré par LISWAYA. Nouvelle production soutenue par le CNC, le clip est impeccablement modelé et exécuté, le grain de l’image pastel se veut sensible, tangible. On y retrouve l’artiste esseulé dans une voiture – ou plutôt ce qu’il en reste – au milieu d’un lac. Cette même voiture dans laquelle l’artiste se crashait, dans une poésie planante en slow motion, dans son précédent clip, I Don’t Fit. Le ton est ici beaucoup plus soul et groovy, les voix se multiplient, les rythmiques aussi. Victor Solf se laisse aller à quelques pas de danse, fixant parfois la caméra, avant de se jeter définitivement à l’eau. Un ensemble suggérant un certain apaisement, qui trace un peu mieux les contours de son album, There’s Hope, à paraitre le 30 avril prochain.

Caroline Fauvel

Fervente prêtresse de la pop française et de tout ce qui s'écoute avec le coeur.

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