ARTCINÉMA

Le Brussels Videonline Festival à suivre depuis chez vous

Brussels Videonline Festival
©Central for contemporary art

© Central for contemporary art

Envie de découvrir de nouveaux univers artistiques mais en restant installé sur son canapé  ? Pendant 5 jours, en ligne et totalement gratuit, le festival Brussels Videonline est accessible à tout le monde et pas besoin d’être en Belgique  !

Depuis un peu moins d’un an, la culture est en berne partout en Europe. Pour les nouveaux diplômés des écoles d’art, l’arrivée dans la vie active est encore plus incertaine et difficile que d’habitude. Pour cette raison, la CENTRALE, le centre d’art contemporain de Bruxelles propose depuis l’été 2020 une collaboration avec 6 écoles supérieures d’art pour promouvoir le travail des jeunes diplômés.

Cette semaine s’ouvre ainsi la seconde édition de Brussels Videonline Festival du 22 au 28 février 2021. Ce festival met en compétition 18 films sélectionnés par chaque école d’art (l’Académie royale des Beaux-Arts, l’école Nationale Supérieure des Arts Visuels, l’ERG (l’école de recherche graphique), l’INSAS (l’Institut national supérieur des arts du spectacle), LUCA (School of Arts) ou bien, le RITCS (Royal Institute for Theater, cinema and Sound)). 

L’événement apporte aux artistes sélectionnés une visibilité nationale, voire internationale grâce à sa mise en ligne gratuite sur la plateforme Vimeo. En plus de cette visibilité, c’est aussi une reconnaissance du travail effectué grâce au vote du public. Le 1er mars prochain, deux lauréats seront ainsi sélectionnés et leur film sera projeté à la CENTRALE le 24 avril 2021 à 16h.

Une pluralité des formats

Les formations et expériences différentes des artistes offrent au festival un grand nombre d’histoires aux supports multiples. D’ailleurs, le bal s’ouvre sur le film animé de Mathieu Georis, Un kilomètre à pied, où un enfant joue à «  un, deux, trois piano  », le nom belge pour «  un, deux, trois soleil  », avec une limace. 

Certaines histoires demandent plus de temps. Comme le film Sanfins de Bruno Oliveira qui se divise en 4 parties de 17 minutes, alors que d’autres histoires se racontent en moins de 2 minutes pour Ethel Lilienfeld et Entre Rita et mes yeux, un lit de porcelaine. Les histoires ne sont pas toutes fictives et la réalité s’invite souvent dans les films afin de mettre en avant des moments de vie. Un salon de coiffure est souvent un lieu d’histoires, de potins et d’échanges entre les gens. C’est ce que nous révèle Jeanne Dubé dans son reportage Papy BarberShop

©Jeanne Dubé – Trailer Papy Barbershop from Jeanne Dubé on Vimeo.

Il existe d’autres instants de vie plus rares à capturer. À l’instar du court-métrage documentaire Autour d’eux, la nuit par Vassili Schémann. Il présente des mineurs polonais qui pendant leur temps libre hors de la mine de cuivre se rassemblent pour chanter dans une chorale. Le réalisateur a voulu mettre en avant cette culture ouvrière du partage qui prend forme dans le chant et non uniquement dans celui du travail à la mine. «  La nuit  » y est un clin d’œil à la pénombre du lieu de travail, où le tournage a été le plus difficile à réaliser.

«  La plus grande difficulté du tournage, a été de tourner dans une mine à un kilomètre sous terre, parce qu’on avait très peu de temps, on avait trois heures, on ne pouvait rien prévoir en avance, tout était du feeling, mais il fallait être très précis très organisés  »

Vassili Schémann – Réalisateur d’Autour d’eux, la nuit.

Une diversité de thèmes

L’amour, la mort et la sexualité sont également des thèmes très courants dans les films car ils font partie de notre quotidien et chaque histoire est différente. C’est, d’ailleurs, ce que Play Me, I’m Yours nous démontre. Lorsque les amitiés se mélangent aux relations amoureuses et que les interactions entre homme et femme peuvent se rapprocher ou se diviser. Les Accords perdues de Charlotte Cristin, nous questionnent sur l’importance que l’on accorde à la sexualité dans notre société. Quand devons-nous perdre notre virginité  ? Est-ce qu’il y a un âge  ? Et surtout, comment affronter le regard des autres lorsque les rapports sexuels ne nous intéressent pas  ? Ce questionnement autour de la sexualité tient une place importante dans Oh oui mon amour. D’ailleurs, la réalisatrice Jade Debeugny nous explique que cette question est une des bases du film

« Cela fait longtemps que je m’intéresse à des thèmes tournants autour du corps et de la féminité. Dans Oh oui mon amour, j’ai souhaité mettre en évidence les paradoxes de cette période, une oscillation récurrente entre la curiosité et la gêne, l’excitation et la honte. Mais il y a aussi la légèreté qui peut accompagner ces moments de découverte, pour mettre en scène les bouleversements intimes d’une petite fille comme les autres. »

Jade Debeugny – réalisatrice de Oh oui mon amour.

Les personnages des films ne sont pas toujours des êtres humains. Un paysage peu devenir le centre de l’histoire, comme dans Borne to be free d’Alizée Loubert. La nature devient le personnage principal et prend toute la place dans le décor.

© Alizée Loubet – Borne to be free from Ali Loubet on Vimeo.

Pour d’autres artistes, le parti pris est celui de filmer des lieux comme si on filmait des personnages. Ainsi Drift de Marie Dubus et Lila Poimboeuf jouent sur le son, l’image et la lumière pour donner aux objets une âme vivante. 

Il n’y a pas forcément besoin de mots pour parler au public. Une photographie vivante comme dans Schèmes Urbains de Nasrine Khettent peut sublimer une ville industrielle dans le déclin sans avoir besoin de mots. Et qui a dit qu’un film devait nécessairement être en mouvement pour être compris  ? Les images peuvent défiler plus lentement et apporter autant de sensibilité et d’explication que si elles étaient fluides. C’est d’ailleurs l’enjeu du film House for two d’Eva Maria Bouillon où nous sommes confrontés à des images statiques qui défilent.

Brussels Videonline Festival permet une ouverture vers une diversité cinématographique où chaque réalisateur exprime sa vision du monde qu’il perçoit. Et bien que le festival ait déjà commencé, il n’est pas trop tard pour visualiser les premiers films en compétition.

Brussels Videonline Festival #2, en ligne sur vimeo.com , du 22 au 28 février 2021 à partir de 17h. Gratuit et accessible à tout le monde – lien vers le programme.

You may also like

More in ART