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LUNDI SÉRIE – « The Marvelous Mrs Maisel », cocktail d’humour vitaminé

© Amazon Studios

Deux fois par mois, la rédaction se dédie entièrement au « petit écran » et revient sur une série pour la partager avec vous. Toutes époques et toutes nationalités confondues, ce format pourra vous permettre de retrouver vos séries fétiches… ou de découvrir des pépites. Cette semaine, The Marvelous Mes Maisel.

Depuis 2017, la série The Marvelous Mrs Maisel étonne et enchante. Acclamé par la critique, cet OVNI du petit écran a déjà trois saisons excellentes à son actif, et une quatrième en route qui saura sans aucun doute se montrer à la hauteur. Attendue pour décembre 2020, celle-ci devrait sortir courant 2021, la production ayant été mise en pause en raison de l’épidémie de COVID-19. L’occasion de redécouvrir les débuts de la série et de se mettre à jour pour le retour de Mrs Maisel à l’écran.

Une comédienne pas comme les autres

Miriam Maisel est une jeune mère au foyer juive, vivant dans le confort de l’Upper West Side. Son mari, qui tente de se faire un nom en tant que comique, lui fait découvrir les clubs de Greenwich Village où elle l’accompagne régulièrement. Sa vie sans accroc est chamboulée lorsque que Midge apprend que Joel la quitte pour sa secrétaire, une femme banale et sans humour. Après une performance de stand-up ivre qui lui vaut d’être arrêtée par la police, Midge décide de tout quitter pour se lancer dans la comédie. Ce changement de vie va avoir l’effet d’une bombe dans son petit monde bien rangé.

The Marvelous Mrs Maisel est un cocktail explosif d’humour, de classe, d’intelligence, le tout parsemé de dialogues délicieusement irrévérencieux. Au rythme enjoué de grands morceaux de jazz, la série nous entraîne dans une danse enivrante. Mrs Maisel est un personnage féminin fort, résolument moderne qui mort la vie à pleine dents, avec la naïveté désolante d’une jeune femme privilégiée aux prises avec le monde, le vrai. Imaginé par Amy Sherman-Palladino, à qui l’on doit notamment Gilmore Girls, voici un rôle féminin très bien écrit comme il en existe toujours trop peu.

© Amazon Studios

À travers la scène comique new-yorkaise des années 50, Mrs Maisel aborde avec brio les préoccupations d’une époque qui se cherche : le racisme, l’antisémitisme, la misogynie et l’homophobie mais aussi la philosophie et la musique. Des thématiques qui, on ne le répétera jamais assez, confèrent à la série un ton résolument moderne. Encore un peu timide parfois, celle-ci trouve sa voix au fil des épisodes, pour s’affirmer avec plus d’assurance. En plus d’être une immersion dans la société d’après-guerre, The Marvelous Mrs Maisel est une lettre d’amour à New York. Midge Maisel est ce pont inattendu entre ses quartiers chics et ses clubs de jazz miteux, deux faces d’une même identité américaine.  

Des acteurs au sommet de la comédie

Amy Sherman-Palladino et Daniel Palladino se sont entourés d’une ribambelle de talents pour créer un ensemble mémorable, largement salué et récompensé par la critique. On retrouve tout d’abord l’incroyable Rachel Brosnahan. Si on ne la présente plus à présent, on la connaissait à l’époque surtout pour des rôles sombres dans House of Cards et Blacklist. Brosnahan est la Mrs Maisel idéale, drôlissime et exhaltante dans un rôle qui semble fait sur mesure pour révéler les aspects multiples de son talent comique. À ses côtés, on trouve Alex Borstein, excellente en gérante de bar cynique qui s’improvise agent de comédiens. Tony Shalhoub (Mank) tient le role d’Abe Weisssman, père totalement dépassé de Midge, qui s’accroche à ses traditions sans rien comprendre au monde nouveau dans lequel sa fille le plonge malgré lui. Tous les seconds rôles sont excellents, et entourent l’éclatante Rachel Brosnahan avec brio.

Pour sublimer ce casting de luxe, les Palladinos ont imaginés une farandole de costumes sublimes, qui apportent à la série un charme inégalé. C’est Donna Zakowskan, diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, qui s’est donné un malin plaisir à créer ces tenues chics et colorées. Souvent, on y discerne des clins d’œil enjoués aux costumes d’Edith Head, qui habillait les stars d’Hollywood dans les années 50. D’Audrey Hepburn à Grace Kelly en passant par Elizabeth Taylor, Edith Head a collaboré avec les plus grands, son nom devenant synonyme d’élégance dans l’histoire du cinéma. Donna Zakowskan est en route pour faire de même. Son travail lui a déjà valu les récompenses les plus prestigieuses. Plusieurs des costumes de Mrs Maisel ont d’ailleurs rejoint la collection du Musée National d’histoire américaine du Smithsonian.

Renouvelée pour une saison 4 une semaine seulement après la sortie de la saison 3 sur Prime Video, The Marvelous Mrs Maisel est un délice de comédie. Couronnée de nombreux Emmies, trois Golden Globes, cinq Critics’ Choice Awards, et un Peabody (entre autres), Mrs Maisel a su trouver son public, et recueillir les éloges des critiques les plus sceptiques. Après ses mésaventures new-yorkaise, Midge s’envolait pour Miami puis Las Vegas dans la saison 3. La saison prochaine devrait la propulser vers des paysages nouveaux. Les trois premières saisons sont à voir et à revoir sur Prime Video.

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