Clips du moisMUSIQUE

LES CLIPS DU MOIS – Décembre #1

Visuel © Guillaume Lacoste

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection de dix clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette première sélection du mois de décembre un bain de tendresse avec Alice Phoebe Lou, une virée mystique avec Mansfield. TYA et un amour déchu avec Thx4Crying.

Alice Phoebe Lou – Dusk par Tacky Posh Productions

Alice Phoebe Lou revient avec un clip intime rose bonbon et débordant de passion. Son nouveau single Dusk, une ballade pop soyeuse et féline, annonce la sortie de son troisième album Glow pour le 13 mars 2021. Filmé au caméscope pour donner un coté vintage à la vidéo, la chanson est une ode à l’amour où l’on est pris de tendresse entre cette baignoire et ce lit qu’on aimerait ne jamais quitter. On est plongé dans l’intimité de la chanteuse où la camera joue presque le rôle de second amant tellement on se sent proche de ces deux femmes qui s’aiment. Un slow délicat, un peu marshmallow, où l’on se câline et se dit des mots doux. La sud-africaine parle de son nouvel album comme étant un « crooner, un album rempli de charme parsemé de numéro punk/grunge par ci et par là ». Vivement la suite afin de rendre nos nuits moins solitaires.

Thomas Soulet

Thx4Crying – Le Concert par Florian Salabert

L’obscurité lumineuse et la promiscuité chaleureuse des salles de concerts, celles où l’on danse, où l’on pleure, où l’on vit pour de vrai : cela fait bien longtemps que ces moments de grâce ne se sont pas produits dans nos vies. Pour son dernier single Le Concert, le prince triste Thx4crying nous offre des souvenirs stroboscopiques de live capturés au smartphone. Réalisée par Florian Salabert, la vidéo entremêle des story instagram de fans et des plans solitaires du chanteur sous boule à facettes. Larmes paillettes, douce nostalgie et émojis skyblog au programme de cette fête triste numérique. Une chanson à l’esthétique très eighties qui nous conte une romance déchue sous autotune qu’on repasse en boucle en attendant les jours meilleurs.

Pauline Pitrou

Mansfield. TYA – Auf Wiedersehen par Nicolas Medy

Auf Wiedersehen Kompromat, retour au projet Mansfield. TYA pour Rebeka Warrior. L’artiste retrouve Carla Pallone et convoque une nouvelle fois leur formation, près de cinq ans après l’album Corpo Inferno. Elles appellent dans ce clip une esthétique sacro-sainte, entre idoles et transes frénétiques – donnant ainsi à voir une esthétique toute à la fois sombre et éblouissante. L’image mobilise ici des figures et des personnages aux allures exigeantes ; chevalières badass, maquillages scintillants, sensualités évidentes. Un premier morceau murmuré, et le début d’une nouvelle histoire avec un retour nécessaire annoncé pour 2021 avec l’album Monument Ordinaire qui sortira chez WARRIORECORDS. Un label queer, transfeministe, antiraciste et résistant fondé par le groupe, qui promet plus que jamais de très belles perspectives artistiques.

Caroline Fauvel

Rone – Esperanza par Virginie Kypriosis

Le 8 décembre, Rone – Erwan Castex de son vrai nom – nous dévoilait le clip d’Esperanza, troisième single et temps fort de son album Room With A View. « Je voulais faire un morceau qui soit solaire et optimiste, qui vous élève, vous encourage à vous battre, à voir les choses sous un jour positif », explique notamment l’artiste pour le communiqué de presse. Réalisée et désignée par Virginie Kypriotis, la vidéo nous offre un voyage à travers le temps, de la naissance de la Terre et de l’Humanité vers une société futuriste au bord de l’effondrement. Si l’homme y apparaît comme destructeur, il porte aussi en lui l’espoir de sauver la nature qui l’entoure. « Esperanza est mon hommage à cette armée de sauveurs, à tous ceux qui se battent pour un monde meilleur », rajoute l’artiste. Une bouffée d’espoir bienvenue.

Manon Michel

Kaytranada – Look Easy feat. Lucky Daye par Xavier Tera

Le Dj producteur Kaytranada nous présente son nouveau clip poignant et rempli de suspens Look Easy. En featuring avec le chanteur américain Lucky Daye, le montréalais décide de jouer les gangsters japonais pour ce court métrage plus que bluffant. Réalisé par Xavier Tera, nous traversons un Tokyo sombre, interlope où l’on découvre l’enlèvement d’une femme mystérieuse jouée par l’artiste et actrice nippone Luli Shioi. Ambiance très « Yakuza » dans un style mélangeant du Wong Kar Way et du Park Chan-Wook, nous restons en haleine face à ce personnage charismatique aux yeux vairons. À l’allure d’un thriller bien ficelé, les prises de vue aériennes entremêlées de jeux de regards dans le rétroviseur et autres miroirs, nous embarquent dans le destin de cette femme. On se laisse balader sur cette musique électronique bien connue du producteur montréalais et la voix délicate de Lucky Daye. Un beat qui s’emballe tels des battements de cœur tant la pression du court métrage est grande. Un clip qui nous donne qu’une seule envie, c’est de savoir la suite.

Thomas Soulet

COUR DE RÉCRÉ – Vice Et Werther par Simon Néaumet & Sandra Besseas

Revoilà Cour de récré, le groupe préféré du Club Dorothée (du moins on imagine). Après son premier EP réussi, Eponyme, porté par les tubes Giscardpunk, Coeur cruel, et Soleil Levant, le trio revient avec Vice et Werther, nouveau clip en prévision de leur premier album à paraître. Dans Vice et Werther, il est bien évidemment question du jeune Werther, sauf que cette fois-ci, Albert prend un peu trop de place et Charlotte en a marre alors elle s’en va. Dans ce clip léché aux accents baroques tourné dans un château, Simon Néaumet & Sandra Besseas, derrière la caméra, soignent les costumes et n’oublient pas de distiller des objets et références kitschs et enfantines, comme ce téléphone à clapet rose bonbon ou un château en plastique. Cour de récré ne dévie ainsi pas de la route qu’il s’était tracé, délivrant une « datée pour gens modernes » sucrée à souhait, toujours efficace et entraînante.

Victor Costa

Timothée Joly – Un Coeur par Kevin Elamrani-Lince

Toujours habité par une vive tristesse, Timothée Joly dévoile Un Coeur et son clip fou à l’esthétique émo-fluo. Entre lit d’hôpital abandonné et errances stroboscopiques multicolores, l’artiste nous offre une pépite visuelle et musicale dans cette vidéo signée Kevin Elamrani-Lince. Un clip d’une beauté numérique presque gothique où les fleurs poussent dans les écrans, où les néons phosphorescents remplacent le soleil. Une vidéo qui illustre à merveille ce genre d’histoire d’amour intense et passionnée qui prend trop de place. On y croise Timothée Joly emmêlant les looks vintages et modernes se noyant dans la lumière artificielle. Les images et les cœurs vibrent et grésillent au son des basses de la chansons et nous emportent dans une rêverie mélancolique et numérique inoubliable.

Pauline Pitrou

Superparka – brain freeze ! par Sébastien Rabaste

Le duo Superparka, anciens membres de We Are Match, sort son nouveau single brain freeze !. Après la sortie de leur deuxième Ep Sushi Boubou 2 en juillet, les deux compères nous balancent une track à la production toujours aussi enivrante. Cette chanson, mélangeant rythmes trap et jungle, est accompagnée d’un clip d’animation énigmatique réalisé par Sébastien Rabaste. La vidéo nous fait découvrir une scène colorée, constituée de coraux, illuminant les fonds marins obscures qui l’entourent. Une plage sous-marine qui y abrite un être étrange, une mutation entre le Pokémon Mew et une libellule. Une créature hypnotique et éblouissante à l’image de la musique composée par Paco et Simon. Dans un style que l’on pourrait désigner de hip-hop lo-fi, ces fans de jeux vidéo et de sushis nous gèlent littéralement le cerveau avec ce nouveau morceau entêtant et mordant.

Thomas Soulet

Goat Girl – The Crack par Molly Ann Pendlebury

Le quatuor féminin de Londres nous propose un nouveau single, l’étrange substance nommée The Crack. Quelque peu comique et absurde au premier abord, ce clip surréaliste s’avère finalement être profondément signifiant. Le groupe expose ici son engagement et sa révolte face à l’humanité qui pille et réduit en poudre notre précieuse Terre-mère. Les images capturées par Pendlebury sont vibrantes et d’une admirable beauté, elles rentrent pourtant en contradiction avec ce qu’elles représentent  : des êtres ayant fuient leur maison pour une nouvelle et fraîche planète. Depuis Sad Cowboy, Goat Girl aborde un nouveau registre, les sonorités post-punk s’entrelacent de plus en plus à la synth-pop. Au milieu de cette biosphère, le bal onduleux d’êtres costumés se connecte, se lie, pour ne former qu’un, mais surtout trompe l’œil. Le propos, bien qu’implicite, reste bien présent ; ce tube est d’une telle frénésie qu’il ne risque pas de se perdre dans la nuit. Vivement le prochain opus, On All Fours, prévu pour le mois de janvier !

Leelou Jomain

IDLES – Kill Them With Kindness par James Carbutt et Pip Williamson

Nul besoin de les présenter, les punks de Bristol ont gagné leur place parmi les plus grands. Ce dont on a besoin, encore et toujours plus de bons coups de gueules et revendications : Idles, grands partisans et rois en la matière. Ils livraient néanmoins, début du mois, une animation en noir et blanc pour illustrer un tendre message… Kill Them With Kindness. Sous forme de BD, ces images absurdes et comiques, dessinées par Pip Williamson, défilent. Le groupe y figure, aux côtés des marguerites et castors qui se dandinent. Dans un pub, ils répandent l’amour sur scène, un succès assuré par la « gentillesse ». Joe Talbot et ses compères « tuent (littéralement) avec la gentillesse ». Curieuse formule, n’est-ce pas ? Comme le rappelle Idles, il serait tant d’en faire usage. Si vous n’avez toujours pas tendu l’oreille vers le brillant Ultra Mono, il est l’heure d’y remédier !

Leelou Jomain

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