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Rencontre avec Marco Porsia, réalisateur de « Swans : Where Does A Body End ? »

© Where Does A Body End ?

À l’occasion de la première nationale du documentaire lors du festival Musical Écran à Bordeaux dernièrement, couvert par notre rédaction, et de sa projection ce dimanche 4 octobre lors de la première édition du festival à La Rochelle : nous avons échangé avec Marco Porsia, créateur de ce film sur le mythique groupe de rock expérimental, Swans, et sur son meneur, Michael Gira.

Où un corps finit-il  ? Que ressent votre corps maintenant  ? Où votre corps commence-t-il  ? Ces questions, Michael Gira, meneur du groupe Swans, se les pose sans cesse, et c’est lui que ce documentaire suit, durant tous ses combats, du débuts des années 80 dans la lenteur d’une no wave industrielle particulièrement abrasive, jusqu’à aujourd’hui même, dans des sommets de volume et d’arrangements orchestraux de noise rock expérimental.

D’autres tentent d’y répondre, de la large part de ce que Swans était jusqu’à la fin des années 90, Jarboe, incantatrice aussi déterminée qu’un corps et un esprit peuvent être, jusqu’à Thurston Moore, membre de feu Sonic Youth, groupe de noise rock compagnon de Swans pendant une bonne partie de son existence.

Ce que nous présente Marco Porsia avec Where Does A Body End ?, c’est une véritable armada de femmes et d’hommes et d’archives, pour dresser un portrait des plus complets de l’histoire du groupe à ce jour. Une histoire de succès, d’échecs assommants, d’un acharnement sans cesse renouvelé, sans concessions, et sans peur d’explorer de nouveaux mondes, toujours en quête d’une certaine vérité humaine face à une indifférence toujours plus féroce de notre univers.

© Where Does A Body End ?

Bonjour Marco. Pour commencer, d’où venez-vous ? Quand avez-vous commencé à réaliser des films ?

Marco Porsia : Salut ! Je suis italien, originaire de Rome, mais je suis à Toronto depuis longtemps maintenant. J’ai commencé à monter en réalisant des clips à l’université, en tournant en Super 8 avec mes amis. J’en ai donc fait quatre ou cinq, avant de venir au Canada, pour des groupes comme Pankow, un groupe italien, ou encore un pour le groupe suisse The Young Gods, et pour The Wedding Present.

Comment tout cela est-il arrivé ?

The Wedding Present, ils ont lancé un appel aux cinéastes amateurs pour réaliser une série de vidéos à petit budget. Je leur ai donc écrit et ils ont accepté mon idée.

Vous étiez donc assez libre de faire ce que vous vouliez ?

Oui ! Pour The Young Gods, j’en ai filmé un moi-même, je leur ai envoyé, et ils ont aimé. J’ai donc fait beaucoup de petits clips, une douzaine à peu près. Mais toujours à petit budget, juste moi et ma caméra, avec du Super 8. Et j’aime toujours en faire.

Comment cela vous a-t-il conduit à Swans ?

C’était assez similaire, j’ai toujours voulu faire quelque chose pour Swans. Quand ils se sont séparés en 1997, je pensais que c’était fini, mais ensuite, quand Michael jouait avec Angels of Light, j’ai filmé certains de leurs concerts, et c’est comme ça que j’ai appris à le connaître.

Vous connaissiez Swans depuis longtemps ?

J’écoutais beaucoup Swans depuis 1985 ou 1986. Je me souviens de la première fois où j’ai entendu Swans, à l’université. Je lisais les journaux musicaux britanniques comme Melody Maker, et il y avait une critique de, je crois, Holy Money ou Greed, et rien qu’en lisant la critique, j’étais très intrigué. C’était mon point d’entrée dans Swans.

© Where Does A Body End ?

Vous saviez donc déjà plutôt bien comment le groupe avait évolué avant de réaliser le documentaire, et vous aviez une idée de ce qui pouvait être raconté ?

Oui ! Exactement, à l’époque je suis immédiatement devenu fan, j’ai acheté tout ce qu’ils avaient fait, et quand Children of God est sorti alors que j’étais à l’université, c’était l’époque où la musique était vraiment tout pour moi. Je me souviens quand The Burning World est sorti, je l’ai tout de suite acheté, et j’ai été vraiment fasciné par sa différence par rapport aux albums précédents, mais ils étaient tous incroyables. Il y avait aussi la première fois où j’ai vu Swans en concert, lors de la tournée pour The Burning World.

Les chansons étaient incroyables. Ce disque était vraiment très produit (premier et dernier album de Swans produit par un label majeur), et plus doux, alors qu’en concert, ces chansons étaient si intenses, je me souviens encore de leur puissance. J’ai adoré cette tournée, et cette période. Puis, bien sûr, je suis vraiment tombé amoureux du groupe quand ils ont sorti White Light from the Mouth of Infinity, Love of Life, The Great Annihilator et Soundtracks for the Blind. C’est probablement mon époque préférée, les années 90.

En écoutant tant de musique, il y a toujours une poignée de groupes qui sont vraiment importants pour vous, et Swans était celui qui signifiait vraiment quelque chose, avec Einstürzende Neubauten et Nick Cave. Angels of Light était aussi vraiment fantastique, avec des albums vraiment superbes, et c’est dommage qu’ils aient été relativement peu connus.

Cela a aidé de connaître toute l’histoire du groupe. Je ne pense pas qu’un cinéaste qui ne serait pas un fan aurait pu le faire. C’est un groupe avec une longue histoire, mais rien n’avait été fait sur eux, ou très peu.

© Where Does A Body End ?

Je crois que récemment, il y a eu le livre Sacrifice and Transcendence (de Nick Soulsby) ?

Il est sorti juste avant le film, il écrivait le livre en même temps que je faisais le film. Michael avait dit « Il y a quelqu’un qui écrit un livre sur Swans, tu devrais le contacter ». Nous avons donc discuté plusieurs fois pendant la création du film, parce que nous avions tous les deux du mal avec tant de matière, lui pour réduire la longueur du livre à cent mille mots, et moi pour monter le film en gardant une longueur correcte, parce qu’au début j’avais un premier montage de quatre heures et demie.

J’ai eu la chance d’avoir accès à toutes ces incroyables archives. J’avais beaucoup de photos mais pas beaucoup de vidéos, jusqu’à ce que Michael trouve une boîte d’archives. Cela m’a vraiment aidé.

J’aurais aimé pouvoir en mettre encore plus dans le film. Dans la version longue, le film dure 2 heures et 40 minutes, et les scènes bonus sont à peu près de la même durée, 2 heures et 37 minutes de plus. Tout ensemble, ça fait plus de 5 heures. J’ai enlevé quelques éléments pour le montage final qui n’avaient pas besoin d’être là pour raconter l’histoire. Il y avait tellement de contenu, c’était trop.

Je voulais que ce soit long, mais les festivals ne vont pas montrer quelque chose qui dure plus de deux heures. J’ai demandé à un ami de m’aider parce que je devenais fou avec tant de bon contenu à enlever. Même couper 40 minutes était difficile. J’ai dû faire deux versions. C’était un cauchemar parfois, et il fallait faire tout le mixage audio pour les deux versions.

© Where Does A Body End ?

Comment avez-vous abordé la réalisation du film pour le rendre accessible à la fois aux fans et aux personnes ne connaissant pas du tout le groupe ?

Je voulais raconter l’histoire de Swans, mais surtout celle de Michael. Je ne voulais pas la rendre traditionnelle et parler de chaque album, de chaque chanson, tout ça. Swans, c’est vraiment la vie de Michael. Je savais qu’il fallait comprendre qui il est pour comprendre la musique. Faire un film qui puisse être compris sans être un fan est ce à quoi je tenais, afin que chacun puisse en sortir avec une nouvelle appréciation du groupe, ou quelque chose que vous ne connaissiez pas. Faire un film juste pour les fans ne m’intéressait pas, je voulais que d’autres personnes en apprennent plus sur eux.

© Where Does A Body End ?

Quels ont été vos échanges avec Michael Gira durant tout ce processus ?

Dès le début, Michael m’a laissé faire ce que je voulais vraiment, j’ai pu les suivre en tournée pendant quelques jours, pour documenter les spectacles, autant que je le pouvais. Parfois, j’ai pu voyager avec eux, les filmer en coulisses. J’ai essayé d’organiser autant d’interviews que je pouvais, à Londres, New York, Los Angeles… Michael m’a essentiellement laissé faire ce que je voulais jusqu’en 2018, quand j’ai eu mon premier montage prêt. Et je lui ai donc envoyé.

J’avais vraiment peur de ce qu’il pourrait dire, le montage était encore un peu cru et très long. Il m’a dit que c’était bien mais… vraiment trop long. Il s’intéressait surtout à la musique que je choisissais et s’assurait que j’avais la meilleure qualité audio. Parfois, je filmais un spectacle que je trouvais vraiment bon, mais peut-être qu’il n’aimait pas vraiment la façon dont ils jouaient, alors nous avons essayé de faire des compromis.

© Where Does A Body End ?

Il avait des suggestions, mais ensuite je suis parti, j’ai tout fait moi même, je l’ai réduit et je lui ai montré à nouveau. Parce qu’après tout, c’est sa vie. J’ai pensé qu’il pourrait avoir un problème avec la dispute dans la salle de répétition. Mais il n’a rien dit.

Il n’a pas peur de ce qu’il peut avoir l’air. Même à propos de son alcoolisme. C’était délicat à aborder, mais une partie importante de l’histoire, et donc des moments pour lesquels j’étais prêt à me battre, mais il n’avait aucun problème avec ça. L’interview que j’ai faite avec lui a duré environ 6 heures et s’est déroulée sur 2 jours. C’était épuisant.

La dernière interview que j’ai faite était avec Jarboe. Avant cette interview, j’avais beaucoup de gens qui parlaient du groupe d’un point de vue extérieur, mais j’en ai retiré beaucoup, et j’ai demandé à Michael de raconter l’histoire de son point de vue. J’ai interviewé une cinquantaine de personnes, je crois.

© Marco Porsia

Comment s’est déroulée votre interview avec Jarboe ? Elle est une part très importante de Swans, mais elle reste discrète.

C’est génial de pouvoir l’écouter. Elle m’a vraiment soutenu dès le début, et elle m’a donné tant de belles photos, d’archives, et m’a beaucoup aidé. Nous parlions beaucoup avant que je puisse faire l’interview avec elle. Elle voulait juste s’assurer que les gens connaissent sa part de l’histoire du groupe. Elle voulait montrer certaines de ces performances incroyables qu’ils ont faites.

C’était l’un de mes plus grands défis, de m’assurer qu’elle était vraiment une personne clé dans le film comme elle l’était dans le groupe. Swans était encore un sujet très délicat pour elle, à cause de leur histoire personnelle avec Michael Gira. Je sentais qu’il était très important de raconter leur histoire, leur relation.

Êtes-vous satisfait de ce que vous avez pu faire ?

Oui, même si j’ai dû enlever un moment en 2014 quand Michael lui a fait jouer une chanson sur scène à Atlanta, qui était une scène importante. Mais ça reste un sujet assez sensible pour elle, je ne sais pas si elle a vu le film elle-même.

Compte tenu du nombre de personnes et de ce que chacune d’entre elles voulait voir dans le documentaire, j’ai vraiment dû suivre mes sentiments et me concentrer sur l’histoire générale. C’était délicat de garder l’équilibre, de se concentrer sur ce qui est dit et non pas qui le dit.

© Where Does A Body End ?

Quel est le cœur de l’histoire que vous vouliez raconter ?

Quand tu commences un film, tu ne sais pas vraiment où il va aller. Je savais simplement que je voulais faire un documentaire sur Michael Gira et Swans. C’est comme un grand puzzle, j’ai commencé à rassembler les pièces, et j’ai dû ensuite les assembler. L’histoire m’a en quelque sorte mené elle-même.

Pour moi, c’est l’histoire de la vie d’un artiste, à travers Michael, qui ne fait aucun compromis, qui fait tout ce qu’il faut pour obtenir sa vision, sa musique. Tout le monde connaît Nick Cave, Lou Reed, David Bowie, ce sont tous des artistes incroyables, et je pense que Michael Gira devrait être élevé à ce niveau.

Il me rappelle un peu Werner Herzog, il a ce genre d’attitude que seul l’art compte et qu’il faut aller jusqu’au bout, car c’est ainsi que les choses sont, il faut le faire.

Seul l’art compte et il faut le faire vraiment, j’ai eu ce genre d’impression en faisant le film, j’ai senti qu’il fallait le faire à tout prix, même si je perds beaucoup d’argent, je m’en fiche.

Vous avez beaucoup investi dans ce film ?

Oui, en terme d’argent, mais aussi pendant la réalisation, il y a eu beaucoup de problèmes, mais il faut toujours continuer. J’ai ressenti beaucoup de parallèles avec ce que Micheal disait devant la caméra.

J’ai cherché si quelqu’un pouvait financer le film, mais au final je ne voulais pas que quelqu’un d’autre interfère, alors je l’ai fait avec mon propre argent, et avec l’aide de Kickstarter pour faire plus de prises, pour la coûteuse post-production, et les scans des archives. Mais je savais que ce n’était pas suffisant.

Au final, j’ai investi beaucoup de mon argent, ce même avec l’aide d’amis, notamment pour le mixage audio et les effets vidéo. Je ne sais pas si le film sera rentable, ou du moins si les dépenses seront épongées, mais ce n’était pas une question d’argent.

© Where Does A Body End ?

Êtes-vous fier de tout cela ? Est-ce que le film est complètement fini ?

Oui ! Il sort en ce moment. Même s’il a reçu beaucoup de bons retours de la part des gens, des fans, j’étais un peu terrifié par sa sortie. C’est génial de voir les commentaires des fans qui sont reconnaissants que quelqu’un ait raconté cette histoire. Parce qu’en grandissant avec Swans, on a toujours l’impression d’être la seule personne à connaître ce groupe, sans savoir qu’il y a cette grande communauté.

J’ai pu prendre mon amour du groupe et mes compétences pour faire quelque chose qui, je l’espère, était « utile et fort », comme dit Michael. Je suis donc assez fier de ce que j’ai fait, et même si les gens l’apprécient, c’est parfois un peu dur de simplement… accepter les compliments.

Je suis vraiment heureux d’avoir pu faire quelque chose qui en valait la peine. C’était un peu comme mon premier film. J’ai senti que j’étais la personne qui pouvait le faire, j’étais vraiment engagé, il fallait aller jusqu’au bout. Toute ma carrière a consisté à monter des documentaires, mais je n’avais rien fait d’aussi long.

C’est un travail difficile. Avez-vous l’intention d’en faire plus ?

Il y a beaucoup de groupes dont j’aimerais pouvoir raconter l’histoire, aussi. J’ai commencé à travailler sur l’idée d’un documentaire sur un obscur groupe qui n’a eu qu’un seul single sorti en 1980, et qui a été redécouvert récemment. Ils se sont juste séparés et ont fini par être oubliés. Peut-être une histoire sur ce groupe, et sur l’importance de la musique.

© Marco Porsia

Cela me rappelle ce groupe, Death (from Detroit), un documentaire a été réalisé sur eux (A Band Called Death).

Oui, j’en ai entendu parler, c’est un peu comme ça. C’est un long processus d’accumuler ce genre de contenu. Quand je pense à quand j’ai commencé avec Swans, en 2014 je crois, cela a pris environ 5 ans. Mais en fait, j’ai commencé avec Swans en 2010, j’ai simplement commencé à filmer une grande partie de leur spectacle après leur reformation. Même à l’époque, je savais que je voulais documenter le groupe. J’ai donc commencé à monter des concerts ensemble, pendant quelques années.

Et quand The Seer est sorti, un de mes films de concert a été inclus dans le DVD. C’est alors que j’ai eu l’idée, en rassemblant tous ces films de concerts, de raconter leur histoire, parce que j’avais maintenant cet accès unique au groupe et à Michael. J’avais envie d’en dire plus.

© Marco Porsia

Pourquoi la musique est-elle si importante, qu’est-ce qui vous a amené au fond à raconter l’histoire de ces gens ?

Pour moi, la musique a toujours été la chose la plus importante dans ma vie. Je crois que Nietzsche a dit : « Sans musique, la vie serait une erreur. ». Je croyais vraiment que, surtout en voyant un groupe en concert, il n’y a rien d’autre qui puisse te transporter, ou te permettre de plonger en toi-même comme ça. C’est aussi pour cela que j’ai pensé que c’était l’histoire, le projet que je devais faire.

Je ne voulais pas faire un film où tout semblait fantastique et génial, je devais montrer toutes les facettes de Michael, de l’artiste. C’était important à raconter. C’est difficile quand on fait un film sur quelqu’un, on se met à sa place, que penseraient les gens de moi ? D’avoir toute sa vie étalée ainsi.

Savoir que le film est là, c’est un peu effrayant, mais j’en suis fier. Je suppose que c’est quelque chose auquel je dois m’habituer. Cela m’a rendu assez anxieux quand j’étais entrain d’essayer de le préparer pour sa sortie.

© Swans / au Sonic Ranch

Je pense que le fait que vous ayez eu cette réelle volonté, et cette pulsion de vouloir l’existence de ce film, signifie qu’il doit effectivement être partagé.

Comme le dit Michael dans le film « Existons-nous vraiment ? ». J’y ai beaucoup pensé en faisant ce film. Si le film existe, cela signifie que j’existe. Il faudrait que je pense à ces moments existentiels, quand je me suis battu pour finir ce film. Mais je suis content qu’il existe, je savais qu’il fallait continuer.

C’était important, c’est sûr, de faire et de remettre en question des limites en le faisant. Le plus important était probablement de créer un lien, une connexion avec d’autres personnes, que ce soit avec des anciens ou des nouveaux fans, des gens pour qui la musique est une partie importante de leur vie, et cela signifie beaucoup d’entendre les commentaires des gens sur le film.

Swans est un nom qui grandira avec le temps. Ils ont déjà grandi lentement, mais sûrement, et ils ont obtenu la reconnaissance qu’ils méritent. Je devais faire connaître le groupe à plus de gens, tel qu’il est vraiment. Je crois qu’une autre citation que j’ai enlevé du film était « Michael appartient à ce panthéon d’artistes vraiment engagés, ne faisant aucun compromis. ».

Ils l’ont fait, ils ne se foutaient pas de votre gueule, ils allaient le faire quoi qu’il arrive. Et le film vous montre suffisamment du groupe, pour que vous puissiez y plonger vous-même.

Where Does A Body End ? est disponible à l’achat sur le site de Swans younggodrecords.com, ainsi qu’à la demande sur vimeo.com, en plus des séances de cinéma existantes. Critique du dernier album de Swans ici-même sur Maze.

CINÉASTE AMATEUR, ÉTUDIANT EN COMPOSITION ÉLECTROACOUSTIQUE ET EN INFORMATIQUE À BORDEAUX. SERVITEUR DES IMAGES, DES SONS, ET DU MÉLANGE SINCÈRE ET IMMANENT DES DEUX.

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