Clips du moisMUSIQUE

LES CLIPS DU MOIS – Juillet #2

Deux fois par mois, la rédaction vous offre une sélection de dix clips qui ont fait l’actualité musicale. Pour cette deuxième vague du mois de juillet, un karaoké californien avec Clara Luciani, une ride fluorescente avec joanna et une prière hors du temps avec Ichon.

Meryl – Billets par ADY&MATT

Ramener l’argent à la maison pour combler une maman adorée : on ne peut s’empêcher de songer au tube Villa de Shay qui promet monts et merveilles à sa génitrice, c’est au tour de Meryl de déclarer sa flamme à sa mère. Quelques mois après la sortie de sa première mixtape Jour Avant Caviar sorti en février, la révélation martiniquaise dévoile un clip lumineux pour son morceau Billets. 3 minutes dans un décor fortement inspiré de la série Narcos où l’on peut voir des moments de complicité entre la rappeuse et sa mère entrecoupés d’affaires mafieuses. Couleurs chaudes, nature foisonnante et tenues remarquables, la vidéo réalisée par ADY&MATT met en parallèle le business professionnel de l’artiste, à savoir la musique, et celui du narcotrafic. Un clip qui dépose du soleil et des montagnes de billets sous nos pieds qu’on ne refuserait pour rien au monde.

Pauline Pitrou

joanna – Viseur par BleuNuit TV

Baignade fluorescente dans le grand bain sensuel de joanna. Quatre mois après son dernier single Maladie d’Amour, la rennaise au charme fou revient avec Viseur et explore les prémices de la passion. Lasers verts, cheveux oranges et nonchalance séduisante, l’artiste nous offre une vidéo où volutes de fumées et nuages de désir s’entremêlent. Réalisé une fois de plus par BleuNuit TV, le clip installe une atmosphère sulfureuse et nocturne entre ultra-modernité et effets vintage qui sied à merveille avec l’ambiance trap-érotique du titre. Une énième preuve du talent dense de celle qu’on avait déjà dans le viseur à la sortie de son premier EP Vénus paru plus tôt cette année.

Pauline Pitrou

Felixita – Nunuages par Pauline Sanderre & Felixita

C’est en rouge et bleu, en plein été que la chanteuse Felixita choisit de livrer son tout premier single Nunuages. Un premier saut doux et romantique sous forme de balade qu’elle accompagne d’un clip turquoise co-réalisé avec Pauline Sanderre. Une aventure maritime hédoniste entre les rochers et les bateaux en plein coeur de la Méditerranée. Multipliant les clins d’oeil à la nouvelle vague et à l’âge d’or de la French riviera, la vidéo s’approprie les codes visuels du cinéma de l’époque comme le zoom et dezoom qu’on peut apercevoir dans Le Mépris de Godard. De sa voix fragile et sensuelle, Felixita nous conte la magie du soleil, la pureté des émois et signe un titre estival où l’on se jette la tête la première.

Pauline Pitrou

Ichon – Litanie par Louis Lekien

Quelques temps après la sortie du clip de Noir ou Blanc, l’artiste rappeur originaire de Montreuil livre un nouvel extrait de son prochain disque à paraître le 11 septembre prochain. Court mais intense, Litanie prend des airs de prière sacrée. Quasi acapella, submergée d’échos et de paroles sages, Ichon médite sur les méandres de l’existence et la puissance de la foi. Pour mettre en image cet interlude, il fait appel une fois de plus aux talents de Louis Lekien (déjà aux manettes du clip de Noir ou Blanc) qui filme le chanteur seul, au bord d’une piscine, comme transcendé par la nature et retranscrivant les paroles du morceau en langage des signes. Deux minutes hors du temps qui se clôturent par un saut dans les profondeurs de l’eau, pour laver le corps, se débarrasser des impuretés, se sauver et tout recommencer.

Pauline Pitrou

Amaurie – Puisque tu reviens par Amaurie

Un fruit coloré de plus du confinement dans le paysage musical français. Six mois après son premier single Exaltation, la chanteuse Amaurie revient nous dicter le retour de l’amour avec Puisque tu reviens. Auto-réalisé avec les moyens du bords, le clip nous emmène dans les champs lumineux des sentiments. La chanteuse joue avec les fleurs et découpent les images, les superpose et se met en scène tout de violet vêtue en compagnie d’un lapin blanc complice. Une identité musicale et visuelle pop qui peut nous rappeler timidement celle de la chanteuse à succès Yelle. Affirmant un style singulier sur la scène électro-pop, Amaurie semble déjà s’afficher sous son meilleur jour.

Alex Kapranos et Clara Luciani – Summer Wine par Ryder The Eagle

Après de premières expérience sur scène, le couple Alex Kapranos – que l’on connaît essentiellement pour sa place de leader de Franz Ferdinand – et Clara Luciani se (re)forme sous nos yeux dans Summer Wine. Un duo amoureux réuni dans un désert autour d’un karaoké langoureux, c’est la recette cliché mais réussie choisie par ces deux complices qui partagent ici une reprise de la musique de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood – en français et en anglais. Tous deux se fixent, chantent, tourbillonnent, le temps d’une chanson au « Karaoke del Desierto » – une partition et une thématique habilement appropriée révélant une sobriété impeccable.

Pauline Pitrou

Darius x Wayne Snow – EQUILIBRIUM par Alice Kong

Un nom qui commence à résonner dans le milieu de l’audiovisuel, et à raison. Vendredi sur Mer, Bon Entendeur ou encore Lewis Ofman, la française Alice Kong n’en est pas à son premier coup d’essai. Déjà aux manettes chez Roche Musique pour la réalisation du clip de Dune et Crayon, Pointless, on la retrouve aujourd’hui pilote de la nouvelle collaboration du label, entre le français Darius et le Nigérian Wayne Snow, Equilibrium. Au travers d’une image très analogique, aux tons pastels, rétro, comme elle les aime, la réalisatrice redéfinit l’équilibre. “Imaginez resté collé physiquement avec quelqu’un que vous détestez”, disait-elle à Holrmagazine dans une interview. Le clip se fait métaphore de la société mettant en opposition des individus qu’à priori rien ne lie mais que par un certain hasard, si. Et que dans une certaine utopie, l’équilibre serait l’idée qu’on reste uni malgré nos différents. Etat d’esprit que la réalisatrice met en scène au moyen de chorégraphies saccadées mais maitrisées, gardant ses protagonistes liés, quelques soient les actions des uns et des autres. Pour finalement ne former plus qu’un, d’une manière quelque peu… inattendue.

Guillaume Lacoste

Zinée – Tour de Magie par Mimoun EL Halba

Membre du collectif parisien la 75ème Session qui a vu passer un beau nombre d’artistes rap comme Népal, Georgio ou encore Di-Meh, Zinée choisit l’été pour dévoiler son premier projet solo. Après Personne, un premier clip coup de poing sorti au début du mois, elle dévoilait dans la foulée son single Tour de Magie le 24 juillet dernier. Déjà surnommée “la princesse des ténèbres” , clin d’oeil à son univers sombre et presque mystique, Zinée assume fièrement un autotune prononcée qui entête dès les premières notes. Pour accompagner sa sortie, elle livre un clip à l’imagerie obscure signé Mimoun EL Halba. Trafics et néons, plans tremblant au son des beats : le clip dessine l’univers noir de l’artiste qu’il faudra désormais suivre de très près.

Pauline Pitrou

Iliona – Moins joli par Iliona

Ce piano-voix baigné de mélancolie, bouleverse par son esthétisme. Du noir, du blanc, un grain d’antan. Si peu de choses, qui sont pourtant si prenantes. C’est faire revenir la chanson à son essence-même. La beauté des paroles, se mélange à celle de la réalisation, au travers d’une voix angélique chantant la nostalgie d’une amertume de jeunesse rappelée, convoquée, passée. Ecrite, composée et interprétée par Iliona, artiste belge de 20 ans, cette belle balade est son troisième titre. Déjà pour J’ai du mal, elle écrit elle-même la trame du clip, qu’elle co-réalise. Ici de nouveau, la pureté de ses plans nous suspend à son travail. Tel un film de la nouvelle vague, ce clip contraint l’auditeur à se pencher sur l’essentiel : la beauté de cette ode au premier amour, qui trouve fin alors que l’on aimerait le garder à tout jamais intact. Iliona, dont la beauté méduse, nous rappelle toutes ces muses qui de façon intemporelle, fascinent.

Leïna Jung

Janie – Nino ou Rose par Elisa Baudoin

Janie n’est plus à présenter. Espoir de la variété française, l’EP nous était promis pour l’été.L’épidémie en a voulu autrement. Finalement ce n’est pas plus mal, car après ses deux premiers singles (Discothèque et La Bibiz) voilà que Julie nous offre des bribes d’elle-même dans ses Cahiers deVacances mélo-piano-voix. Eternelle romantique, elle nous ravit en collaborant une seconde fois avec Elisa Baudouin à la réalisation de ses clips. Après les toits de Paris, c’est la plage corse qui accueille son piano, qui la suit partout. Des fleurs, le ciel, du tissus, et une certaine mélancolie sont les maîtres mots de son style qui s’affirme. Le sujet du titre (la perte d’un enfant), peu abordé en musique, est amené de façon subtile et raffinée, si bien qu’on s’y projette. Une confession gracieuse sur un sujet délicat, comblée d’une mise en scène pleine de douceur. Et si l’on avait fait d’autres choix, quel aurait été l’avenir ?

Leïna Jung

Fervente prêtresse de la pop française et de tout ce qui s'écoute avec le coeur.

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