ART

Eva Gregorieff : le réalisme se modernise chez IGDA 2.0.

« Valentin » par Eva Gregorieff Crédits photographiques : Eva Gregorieff
« Valentin » par Eva Gregorieff Crédits photographiques : Eva Gregorieff

Tandis que les espaces culturels ouvrent peu à peu, se présente l’occasion de mettre en lumière les artistes de demain. La galerie IGDA 2.0. sert ainsi d’écrin, en juillet, à l’univers acidulé de la jeune Eva Gregorieff, à travers l’exposition « Études ». Une révélation estivale haute en couleur et en douceur, à découvrir très vite dans le centre-ville de Caen. 

Le lieu d’exposition de la rue des Croisiers, réputé pour mettre en avant de jeunes artistes prometteurs, accueille actuellement Eva Gregorieff, diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art et Design du Mans. L’artiste cherbourgeoise y présente ses peintures récentes où elle allie figuratif, artificiel et personnel. C’est en effet en 2017 lors de la rétrospective événement David Hockney au Centre Pompidou, qu’elle a un véritable coup-de-coeur pour la peinture et s’oriente dès lors vers cette technique picturale. 

Eva Gregorieff donne à voir au cœur de ses toiles hybrides les portraits de ses proches, réalisés d’après des photographies, entourés de mille et uns objets familiers tels un kitchissime pichet perroquet ou encore un petit coffret rempli de pierreries. Ses compositions frontales, fortement empreintes d’intimité, esquissent une atmosphère nostalgique et poétique, où se conjuguent habilement les genres, entre nature morte et culture vivante.

« Autoportrait » par Eva Gregorieff © Eva Gregorieff

Eva Gregorieff s’approprie et reconfigure une réalité par des « manipulations, assemblages d’images », créant librement et de toute pièce un imaginaire à retranscrire à l’aide du pinceau. Elle s’affranchit également de tout cadre spatial et temporel, osant mettre à l’honneur d’anodines oranges sanguines, une tranche de saumon sous plastique tout comme un steak au romarin. 

La modernité des production d’Eva Gregorieff se joue également dans le rendu minutieux des textures et dans les gammes de couleurs sélectionnées avec soin. Celles-ci, tant pastelles qu’acides et tranchantes, confèrent cette chaleur, cette proximité si singulière à ses ensembles picturaux. Qui ne sont pas sans nous évoquer les travaux de Chloe Wise, notamment pour la marque Jacquemus.

« Saumon frais » par Eva Gregorieff © Eva Gregorieff

L’exposition « Études » constitue définitivement une belle note de fraîcheur dans le milieu artistique caennais, qui plus est accessible à tous.tes. Pour les curieux et les amateurs de la première heure, d’autres œuvres d’Eva Gregorieff sont visibles, et ce durant tout l’été, dans le bar associatif Le Lézard au Mans. Une opportunité supplémentaire d’en apprendre plus sur une peintre talentueuse, tout en sirotant un bon verre.

Exposition « Études » par Eva Gregorieff, du 17 au 31 juillet 2020 à la Galerie IGDA 2.0, 16 rue des Croisiers 14 000 Caen. Ouvert du mercredi au samedi de 15 h à 19 h, Entrée libre. Contact : @evagregorieff / gregorieff.e@gmail.com. Pour plus d’informations

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