Autrement ditSOCIÉTÉ

AUTREMENT DIT – Union européenne, “séparatisme”, Idlib, et XV de France

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

© European Union

Chaque lundi matin, les infos que vous avez loupées, celles que vous n’avez pas comprises, et celles dont vous vous foutez : autrement dit, l’actu de la semaine résumée.

Vote pour le budget d’une nouvelle Union européenne à 27

Comme tous les 6 ans l’Union européenne doit élaborer un nouveau budget pluriannuel pour la période 2021-2027. Ratifié par le Parlement et le Conseil de l’Union européenne, la particularité de ce budget est qu’il doit maintenant prendre en compte le départ de la Grande-Bretagne, soit l’absence d’une des contributions les plus élevées au budget (proportionnelle à la puissance économique du pays).

A peine les négociations commencées entre les différents chefs d’Etat, les difficultés se font ressentir. La PAC (Politique agricole commune) reste un point de tension puisqu’il est envisagé de couper son budget pour compenser le Brexit. Certains pays bénéficient également de rabais, point fortement critiqué par les autres pays puisqu’ils coûtent cinq milliard d’euros par an. Charles Michel, président du Conseil européen, a loupé son pari puisque le sommet du 21 février marque le refus de ses membres du projet. Une seule certitude, seul le temps et les compromis permettront un accord.

C’est officiel, l’ENA c’est fini

Mardi 18 février, le premier ministre Edouard Philippe dévoile les 5 axes de travail autour desquels Matignon devra travailler pour la réforme de la fonction publique. La réforme principale est celle de la sélection et donc des concours. De nouvelles classes préparatoires sont prévues afin d’intégrer le plus d’étudiants différents. L’objectif est d’inclure des individus de milieux modestes pour lesquels serait envisager un concours spécial. Aussi pour permettre le décloisonnement des corps de la fonction publique, l’ENA devient l’EAP soit l’Ecole d’administration publique. Finalement, l’objectif principal est de former des fonctionnaires plus représentatifs de la société face aux fonctionnaires actuels issus pour la majorité des classes supérieures.

Une des pires crises humanitaires en cours dans la région d’Idlib

Dans le nord-ouest de la Syrie, la situation empire de jour en jour face aux bombardements de l’armée syrienne. Les habitants fuient par milliers, ils se retrouvent à devoir dormir dehors, faute de trouver refuge, où certains meurent de froid. Les humanitaires se retrouvent démunis face au nombre d’arrivants qui dépasse largement les moyens dont ils disposent. Pourtant, les ONG et l’ONU alertent depuis plusieurs mois sur cette crise humanitaire imminente. La communauté internationale peine à se mobiliser à cause des conflits politiques et de raisons diplomatiques. Un véritable cessez-le-feu semble être la seule solution à ce désastre.

Macron veut combattre le “séparatisme islamiste

On a souvent entendu parler du séparatisme corse ou basque, voici désormais le séparatisme islamiste, théorisé par Emmanuel Macron. Le président de la République s’est longuement exprimé la semaine dernière à Mulhouse, pour tenter d’apporter ses réponses à la radicalisation. S’efforçant à raison de ne pas pointer du doigt l’ensemble des musulmans, Emmanuel Macron a pourfendu l’islam politique qui “n’a pas sa place” en France, et a préféré la notion de “séparatisme islamiste“, plutôt que de communautarisme. Il entend ainsi viser celles et ceux qui voudraient placer les lois religieuses au-dessus des lois de la République. Sur les propositions concrètes, le président de la République veut mettre fin au système dit des “imams détachés“, ces imams étrangers qui viennent prêcher en France, dont la formation n’est pas toujours connue ; mieux contrôler le financement des mosquées venus de l’étranger, pour ainsi selon lui limiter les influences étrangères, dont celle des Frères Musulmans ; enfin la suppression des enseignements en langue et culture d’origine à l’école.

Un discours critiqué par l’ensemble des oppositions, pour des raisons différentes. A droite, on estime que le Président parle beaucoup, mais fait peu : “y’a-t-il ce soir un seul islamiste qui ce soir est inquiet des annonces d’Emmanuel Macron ? La réponse est non“, tweete ainsi le patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. A gauche, Jean-Luc Mélenchon s’est lui placé sur le terrain de la laïcité, et a dénoncé “une perte de temps une fois de plus“, estimant que “tous les sujets évoqués par le président de la République ressortent déjà de la loi en France“.

Enfin, commentateurs et opposants se sont étonnés du moment choisi par le président de la République pour évoquer ce sujet, alors que le débat sur les retraites fait rage en ce moment à l’Assemblée nationale, et que les élections municipales, qui s’annoncent mal pour la majorité, arrivent dans un mois.

Le XV renait

Dix ans que ça n’était plus arrivé. Grâce à son succès face au Pays de Galles à Cardiff 27-23, le XV de France masculin de rugby remporte trois victoires d’affilée pour la première fois depuis 2010, et sa dernière victoire dans le tournoi des Six Nations. De quoi remettre à leur place les étoiles qui semblaient avoir quitté les yeux des supporters. Avec un groupe rajeuni par le sélectionneur Fabien Galthié (24 ans de moyenne d’âge contre les Gallois) et des petits nouveaux qui prennent peu à peu de véritables responsabilités, à l’image du demi d’ouverture Romain Ntamack ce week-end, les Bleus sont après des années de disette plus que dans la course pour remporter le trophée. D’autant que l’Angleterre a eu la bonne idée de battre l’Irlande dimanche, les Bleus sont donc seuls en tête du classement. Et pourquoi pas maintenant rêver d’un Grand Chelem ? Tout le monde y pense, mais du côté des joueurs personne n’en parle, histoire sûrement de pas se porter la poisse. Il faudra pour ça battre l’Ecosse à Murrayfield dans 15 jours, et surtout remporter ce qui s’annonce comme une finale face à l’Irlande, au Stade de France le 15 mars.

You may also like