Tous les quinze jours, la rédaction “Art” de Maze vous propose une sélection d’événements culturels à ne pas manquer. Au programme cette semaine : on réfléchit à la Fondation Ricard, on vit une passion suspendue au théâtre, et on se laisse bercer par les narrations photographiques de deux artistes suisses.
© Delphine Schacher, Petite robe de fête – Galerie du Théâtre du Crochetan
Exposition/ photo – En résonance à la Galerie du Théâtre du Crochetan, à Monthey
Jusqu’au 7 février 2020 est présentée l’exposition photo En Résonance à la Galerie du Théâtre du Crochetan à Monthey, en Suisse. Entrer « en résonance » signifie se sentir touché, affecté voire bouleversé par autrui, un paysage, un éclairage, une atmosphère. Sur le mode du dialogue et de la réciprocité, l’exposition fait ainsi entrer en résonance les images des deux artistes : la série Roots de Sarah Carp et Petite robe de fête de Delphine Schacher. Totalement mêlés au point de se confondre, leurs clichés dénotent leur aptitude à se laisser interpeller semblablement par le monde. Partant de l’intime, elles élaborent des narrations photographiques atemporelles propres à toucher chacun de nous. À travers leurs images au caractère pictural manifeste et teintées d’une suave mélancolie, elles parviennent à saisir avec une grande délicatesse les émotions qui passent sur un visage, la particularité des corps ou la douceur de la lumière. Travaillant toujours à la clarté naturelle, elles cherchent toutes deux dans le quotidien le plus simple le moment où quelque chose de mystérieux paraît susceptible d’advenir.
Jusqu’au 7 Février 2020, En résonance. Sarah Carp & Delphine Schacher à la Galerie du Théâtre du Crochetan, 9 avenue du Théâtre, 1870 Monthey en Suisse. Ouvert du lundi au vendredi de 14h à 18h. Plus d’infos
Exposition – Études sur l’empathie à la Fondation d’entreprise Ricard, à Paris
Pour la Fondation d’entreprise Ricard, l’historienne de l’art Charlotte Laubard propose une exposition autour de la notion d’empathie. L’empathie est la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu. Considérée comme compétence sociale, l’empathie est recherchée par les directeurs de ressources humaines. Pourtant, cette qualité humaine semble aussi faire profondément défaut face à la crise migratoire ou écologique. La notion d’empathie se redouble aujourd’hui de l’approche des sciences cognitives : en reproduisant à l’identique les émotions observées chez autrui qu’une personne pourrait comprendre et agir dans une situation sociale. L’approche d’autrui en serait sensiblement modifiée. Ainsi, réfléchir et tenter de statuer sur une émotion si ambivalente est une expérience plus que bienvenue. Parmi, les travaux des élèves de la HEAD-Genève, la réflexion autour de la place de l’empathie dans l’entreprise menée par Lou Cohen (Si ce n’est pas toi ce sera une autre ou Si ce n’est pas toi ce sera un autre, 2019) à travers une performance vidéo est à noter tout comme le travail d’Anne Le Troter (Les ami.e.s à louer, 2019). L’artiste présente une approche schizophrène et troublante de l’expression des sentiments par le langage.
Du mardi 3 décembre au 25 janvier 2020 à la Fondation d’entreprise Ricard 12 rue Boissy d’Anglas, 75008 Paris. Entrée gratuite, ouvert de 11h à 19h du mardi au samedi. Fermeture : dimanche, lundi et jours fériés
Mathilde Cassan
Théâtre – La passion suspendue au Théâtre de l’Œuvre à Paris
Après Hiroshima mon amour l’année passée, c’est avec La Passion suspendue que nous retrouvons cette fois-ci Fanny Ardant, incarnant à tout jamais les mots de cette femme qu’elle aime tant, Marguerite Duras. De nouveau sous la direction de Bertrand Marcos, cette pièce est le fruit d’une adaptation d’entretiens qu’à mené entre 1987 et 1989 la journaliste italienne Leopoldina Pallotta della Torre avec l’auteure de L’Amant. Habituée depuis quelques mois à s’y produire seule, Fanny Ardant partage ici les planches avec son metteur en scène qui la questionne « Quels sont vos cinéastes préférés ? ». Le plus troublant dans tout cela, c’est de ne pas savoir distinguer le faux du vrai, le joué, du pensé, l’apprit de l’acquit. Que pense Fanny, que dit Marguerite ? En raison du grand succès de la première édition en Septembre dernier, 10 dates exceptionnelles ont été ajoutées : du 26 décembre 2019 au 06 janvier 2020 au Théâtre de l’Œuvre. Courez !
Du 26 décembre 2019 au 06 Janvier 2020, La passion suspendue, adaptation d’Interviews/d’Entretiens de Marguerite Duras, mise en scène Bertrand Marcos au Théâtre de l’Œuvre, 55 Rue de Clichy, 75009 Paris. Tarifs : 1ère catégorie 30 € au lieu de 37 € ; 2ème catégorie 24 € au lieu de 27 € – le 31/12/2019 : 1ère catégorie 38 € au lieu de 45 € ; 2ème catégorie 30 € au lieu de 35 €. Infos et réservations
Léïna Jung
Exposition – Portraits de Lyon au Musée d’Histoire de Lyon
Le 4 décembre dernier ouvrait la nouvelle exposition permanente Portraits de Lyon imaginée par le Musée d’Histoire de la ville. À travers un parcours synthétique, une scénographie – de l’agence scenorama – épurée et la juste dose d’informations, cette première partie apporte les clés de compréhension du sujet de l’exposition, objet mouvant et en perpétuelle réinvention que constitue la ville de Lyon. Le visiteur y découvre ainsi ses emblèmes, ses aires géographiques et sa progressive urbanisation dans le temps. Au fil des salles que l’on traverse, on est accompagnés de personnages dont l’habit témoigne de différentes périodes historiques, métiers et classes sociales, photographiés et installés là comme des symboles de l’histoire de la ville, des “passeurs spacio-temporels qui feraient le lien avec le public” selon les mots du duo de scénographes. Objets, livrets ou encore système de vidéomapping permettent ainsi de créer une introduction interactive, accessible et pédagogique à l’ensemble du parcours d’exposition qui ouvrira progressivement jusqu’en 2022.
Portraits de Lyon, au Musée d’Histoire de Lyon, Musées Gadagnes 1 place du petit Collège 69005 Lyon. Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h30. Tarifs : de 4 à 8€
Marie Crabié
Théâtre – Le Tour du monde en 80 jours à la Gaîté Montparnasse à Paris
« Passe-Partout, faites vos bagages ! Nous partons pour le tour du monde ! »
Tout le monde, grand ou petit, connaît les grands classiques de Jules Verne et les reprises théâtrales en sont nombreuses. Celle-ci en vaut vraiment le coup. Depuis quelques années cette mise en scène de Sébastien Azzopardi et Sacha Danino séduit les salles de la France entière, et elle compte bien continuer durant ces deux prochaines semaines ! Cinq acteurs pour une dizaine de personnages, un seul décor pour un tour du monde, et une heure et demi de bonheur et de rires. Cette reprise de l’une des plus célèbres œuvres de Verne, Le Tour du monde en 80 jours, allie classicisme à actualité, et transforme ce qui était jusque-là un roman à succès en une pièce actuelle, et même parfois engagée, aux rythmes de théâtre, de comédie, de chants et de danse. On en sort enchanté, un sourire scotché au lèvres, et avec une seule envie : y retourner dès le lendemain ! La sortie idéale pour entrer dans la période de fêtes ou bien pour entamer la nouvelle année avec bonne humeur !
Le Tour du monde en 80 jours jusqu’au 4 janvier 2020, au Théâtre la Gaîté Montparnasse 26 rue de la Gaîté, 75014 Paris. Tarifs : 1° cat. 35€, 2° cat. 29 €, 3° cat. 19 € ; Jeune -26 ans 10 €
Giulia Lisi