Clips du moisMUSIQUE

LES CLIPS DU MOIS – Septembre 2019

© Fancy – Isaac Delusion (clip)

Septembre s’achève et les artistes s’affairent en terme de productions musicales. Pas de doute, c’est bien la rentrée. Coup d’oeil sur les clips qui ont attiré l’attention de la rédaction ce mois-ci.

Malik Djoudi – A tes côtés (ft. Etienne Daho) par Antoine Carlier

Un duo comme on les aime. Pour son titre À tes côtés, Malik Djoudi s’offrait sur son dernier album, Tempéraments, un featuring avec le roi de la pop Étienne Daho. Les deux artistes se sont réunis pour le clip, histoire de doubler notre plaisir. Si le clip est minimaliste – face à face, Djoudi et Daho échangent à travers des micros, tous les deux en costumes noirs et assis derrière un bureau – il s’avère efficace. Le tout dans un studio insonorisé à l’air hypnotique. 

Manon Michel

Marble Arch – Today par Jeanne Lula Chauveau

Après avoir mis en lumière le tube Gold et plus récemment Moonstruck, Marble Arch continue d’illustrer son deuxième album Children Of The Slump sorti en mars dernier et dévoile le clip fantasmagorique de Today. Jamais très loin du trip cosmique, la vidéo aux allures vintage nous transporte dans un monde nocturne et sensuel où l’on suit une jeune strip-danseuse et son amie sous les flash aveuglants d’une fête foraine. Bercée par les airs vaporeux shoegaze du quintet parisien, on se laisse porter dans une rêverie flirtant entre l’insouciance des jeux d’enfants et l’angoisse constante de la vie d’adulte. Entre auto-tamponneuses et montagnes russes, Today évoque métaphoriquement les multiples peurs auxquelles on peut faire face et les remèdes pour s’en libérer. Un essai mélancolique et planant signé Jeanne Lula Chauveau qui se sied à merveille dans le paysage automnale de cette fin de septembre.

Pauline Pitrou

Tomasi – Menteur menteur par Nicolas Garrier

Pour annoncer son futur EP Somnambule à paraître le 3 octobre prochain, le rappeur parisien se la joue mythomane au grand coeur dans son nouveau clip Menteur, menteur. Pour la vidéo, il fait appel à son ami Nicolas Garrier qui lui offre un plan séquence sur pellicule remarquable où l’on voit Tomasi dans son peignoir rouge fétiche déambuler devant divers décors confectionnés à la main pour l’occasion. A la croisée du monde enfant et du monde adulte, il nous raconte ses mensonges, en toute sincérité, de la malice plein les yeux. Un conte coloré et touchant sur une musique à mi-chemin entre rap et pop. Entre nous, on va pas se mentir, un bel artiste en devenir.

Pauline Pitrou

Vincent Delerm – Vie Varda par Vincent Delerm

29 mars 2019, Agnès Varda nous quitte. Cinq mois plus tard, Vincent Delerm place ses pas dans ceux de la réalisatrice. Au Cap-Ferret, il filme des plans de trois secondes comme des photographies animées. Plans larges de plages abandonnées, de chemins solitaires, « une vie hors-compétition » où on marche sur les rails interdits. Hommage de Vie Varda aux Plages d’Agnès. Il livre un clip contemplatif parsemé de détails, comme il le fait dans ses chansons : une main dans le sable, la peau d’une femme, une ombre, le clin d’œil d’une chaise renversée. Lui, apparait comme un promeneur déambulant à travers les paysages vides, marchant dans le sable en se demandant “Si on peut vivre une vie Varda. Marcher sur le sable comme ça. Faire une vie hors compétition” La réponse est oui.

Diane Lestage

Pomme – Je sais pas danser par Hugo Pillard

Près de trois ans après son premier album A Peu Près (2018), Claire Pommet révèle Je sais pas danser, premier extrait de Les Failles, son prochain disque à paraître le 1er novembre. Mis en scène par Hugo Pillard, fidèle acolyte audiovisuel de Tim Dup (Une Envie Méchante, Soleil Noir…), Pomme fait danser ses cauchemars en robe de chambre. Entre angoisse fiévreuse et tendresse nocturne, elle nous offre une vision de ses nuits où elle préfère se souvenir plutôt que de s’oublier sur une piste de danse. Un clip poétique et mélancolique où il fait bon valser avec les fantômes qu’importe si l’on sait danser ou non.

Pauline Pitrou

Philippe Katerine Stone avec Toi par Edie Blanchard

Après l’annonce de la parution de son nouveau disque (Confession, avec la participation de noms aussi éclectiques que Camille, Chilly Gonzales, Gérard Depardieu, Lomepal, Dominique A, Oxmo Puccino, Clair, Léa Seydoux ou encore Angèle) le 8 novembre prochain, l’ovni pop que tout le monde semble désormais adorer vient de publier Stone Avec Toi, premier extrait clippé par…sa fille. Une histoire de famille qui dévoile les coulisses imaginaires d’une séance photo -celle de la pochette du disque- qui tourne mal, à base de filtres instragram, pénis olfactif ( !), amourette et voyage dans un jardin d’Eden forcément surréaliste. Jubilatoire.

Camille Tardieux

Will Samson – Ochre Alps par Lily Marks & Eren Kaplan

Performance de danse contemporaine en forme d’hymne à l’amour et son innocence, aux rapports à la nature, la lumière, l’eau et le cécité fortement symboliques, ce nouveau titre de Will Samson, sublimé par les images de Lily Marks et Eren Kaplan, laisse rêveur. Une narration onirique, entre corps physiques et émancipations spirituelles, qui porte ces somptueux arrangements et cette voix touchante à des sommets d’émotions. De quoi nous faire espérer un cinquième album de haute volée ; Paralanguage sera dévoilé le 6 décembre.

Camille Tardieux

Pléthore – Allez par Jameson Pepper

Non loin des Daft Punk d’Electroma ou des machines amoureuses du I’m Here de Spike Jonze, Pléthore dévoile un troisième clip (après Late et Lonosphère) pour accompagner la sortie du premier EP, L, paru le 20 septembre dernier. Si l’aspect visuel semble primer sur le scénario, simple exercice de style de polar futuriste, c’est pour mieux dévoiler les accents et subtilités de sa musique chargé en électronique et volutes vocales. De quoi danser tout l’automne.

Camille Tardieux

Namdose – Shelter par Thibaut Charlut

Prenant lieu dans un cadre aussi agréable et hédoniste que sa musique, le supergroupe NAMDOSE (association des formations BRNS et Ropoporose) pose ses caméras et ses instruments dans les serres du jardin botanique de Liège pour un nouveau titre inédit, Shelter, le premier depuis la parution du disque S/T en début d’année. Une performance simple, au plus près des artistes, qui retranscrit de façon assez brillante la chaleur et la sympathie dégagé par le groupe en live comme en studio. Et cela tombe bien : ils viennent d’annoncer une nouvelle série de dates entre la France et la Belgique pour cette fin d’année. A ne pas manquer.

Camille Tardieux

Orbel – Itzulera // Hegan par Grégoire Orio

A la fois expérimentale et captivante, la mise en image de deux titre du premier disque d’Orbel (Hegan, sortie le 19 septembre) est une réussite esthétique totale ; et pour cause, c’est Grégoire Orio (Oiseaux-Tempêtes, La Colonie de Vacances) qui s’en est chargé. Naviguant entre shoegaze, post-rock, folk, doom et ambient, le groupe livre une partition somptueuse, toute en nuance de noir et ici aquatique. Car c’est bien une musique des éléments, organique et mouvante, que dessine la formation basque, n’hésitant pas utiliser cette langue pour s’affranchir des codes du genre en délivrant des sonorités et des textes très personnels. Après Lisabö, la relève des terres de la frontière franco-espagnole est assurée.

Camille Tardieux

Isaac Delusion – Fancy par Zite & Léo

La surprise de ce mois est venue de la formation made in mircroqlima Isaac Delusion, qui livre un des plus beaux singles de septembre. Sur un plateau au décor de carton pâte en tout en technicolor les corps se mouvent, se meuvent, se touchent et se coordonnent pour livrer un résultat exaltant. La vidéo joue avec nos sensations ainsi que sur des alternances claires obscures assumées, la musique englobe paisiblement un couple qui sort ici du lot et prend les devants d’un amour naissant. Une mise en bouche pop qui introduit subtilement la sortie de leur troisième album Uplifters prévue pour pour le 8 novembre prochain.

Caroline Fauvel

Girl In Red – Bad Idea ! par Girl In Red

Retomber dans les draps d’une ancienne amour ? Mauvais idée selon la sensation indie-rock du moment Girl In Red. Peu de temps après la sortie de Chapter 2, Marie Ulven passe du micro à la caméra et réalise le clip sensuel et mélancolique de bad idea ! Un bain de désir rouge vif où l’on suit les émois torrides et compliqués de deux jeunes femmes amoureuses. Comme à son habitude, Girl In Red prend plaisir à mettre en scène ce qu’elle aime : les filles et c’est sublime.

Pauline Pitrou

Arlo Parks – Second Guessing par 33bound

À seulement 18 ans Arlo Parks est la révélation équivoque de cette année 2019. Le clip Second Guessing réalisé par le collectif d’artistes londonien 33bound vient illustrer une musique à l’esthétique éperdument mélancolique. La musique est vaporeuse, posée librement sur des plans fixes sobrement cadré, convoquant délibérément des esthétiques qui poursuivent la structure de cette musique : des bleus nuageux, des gris veloutés, comme des réponses au ton régulier de ce dernier single. Après un passage remarqué au Coconut Music Festival à la mi-septembre, il vous sera possible de découvrir Arlo Parks le 4 octobre prochain à La Maroquinerie à Paris.

Caroline Fauvel

Pablo Alfaya – Sad Night, Dancing par Permanent Makers

La recette est simple  : des images assemblées et montées à la chaîne, en stop-motion, à la manière d’un collage. Au programme  : polaroids, magazines érotiques vintages, fonds d’écrans de mac… Un résultat parfait pour illustrer la ballade pop Sad Night, Dancing de Pablo Alfaya, finaliste du prix Société Ricard Live 2018. 

Manon Michel

Saint DX – Prime Of Your Life par David Luraschi

Réalisé par David Luraschi, artiste émergeant du label Cracki Records, Saint DX fait son retour avec le single Prime of Your Life. Teintes pastels et danse décomplexée s’entremêlent ici. Le clip tourné à Hong-Kong enchaine des plans incessants sur un trio fascinant de danseuses, puis sur le chanteur. La musique funk et lascive se prête à merveille et s’inscrit dans la lignée des précédents singles de l’artiste qui se fait durablement attendre, après des compositions marquantes comme Regrets, I Still Care ou First Fantasy ; rendez-vous le 12 décembre au Point Éphémère pour en découvrir (sans doute) plus.

Caroline Fauvel

Angel Olsen – Lark par Ashley Connor

Mi-septembre, Angel Olsen dévoilait le clip de Lark, extrait de son album à venir le 4 octobre. Et le rendu est tout aussi beau que le titre, signé Ashley Connor.  Véritable mini film de 6 :23min, on y suit le parcours de la chanteuse suite à une dispute. De sa rue sombre jusqu’au lever du soleil sur une colline, l’errance se fait en crescendo, jusqu’à la résurrection. La chanteuse est une habituée des productions visuelles réussies, notamment All Mirrors, titre éponyme du nouvel album, ou Sister il y a trois ans. 

Manon Michel

Isha – Durag par Guillaume Héritier

“J’suis juste un rappeur de plus Destiné à être éducateur de rue ou régulateur de flux”. C’est en 2017 avec son EP La vie augmente vol.1 que le rappeur bruxellois sort de l’ombre avec des paroles crues, violentes et un débit lent mais brut. Ce qui marche chez ISHA c’est son honnêteté sur son passé (problèmes d’argent, d’alcool, de cœurs), et l’idée de ne jamais embellir ou romancer la réalité qu’elle soit belle ou dure. DURAG annonce la venue de La vie augmente vol.3 , EP très attendu qui devrait arriver fin 2019. Le clip en noir et blanc s’inscrit parfaitement dans le style particulier du rappeur, des plans larges et lents le suivant dans un trajet accompagné d’un chien et d’une mallette et arborant sur son crâne un durag noir, seul objet méritant toute sa confiance du à son élasticité (le tissu ne craquant jamais, il permet de tout contenir, passé comme idées).

Pablo Pasinato

Fervente prêtresse de la pop française et de tout ce qui s'écoute avec le coeur.

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