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Carnet de voyage : trois jours en Andalousie

Fraîchement diplômée du lycée, quoi de mieux que de commencer mon année de césure par un voyage dans la province la plus caliente d’Espagne, remplie de vestiges arabes et de flamenco, l’Andalousie ? En route pour un périple à travers trois villes fascinantes  : Malaga, Séville et Grenade.

Jour 1 : Malaga, la vacancière

Après avoir profité d’un magnifique coucher de soleil à travers mon hublot – et oui, l’avantage d’être située côté fenêtre – j’atterris à Malaga aux alentours de minuit. La première mélodie qui m’accueille lorsque je pose un pied dans le centre-ville est celle d’un guitariste interprétant le morceau Romanza, “un vieil air espagnol dont l’auteur est inconnu”, m’explique-t-il. Après une première errance nocturne à travers Malaga, il est l’heure de se reposer à l’auberge de jeunesse réservée au préalable (ou du moins, d’essayer).

Les auberges de jeunesse… Parlons-en ! Selon moi, c’est la meilleure manière de rencontrer du monde quand on voyage. Bien sûr, vos nerfs sont mis à rude épreuve par la voisine qui ronfle ou les tourtereaux qui ont décidé que le lit au-dessus du votre était le meilleur endroit pour copuler… Mais, mis à part ça, vous rencontrerez des gens merveilleux (une courageuse argentine de 50 ans qui habite dans l’hostel depuis 3 mois) et vivrez des choses incroyables (des soirées endiablées sur le rooftop ou une histoire d’amour de quelques heures avec le réceptionniste). Donnez-leur une chance ! Ma bonne adresse : la Alcazaba Premium Hostel.

Malaga est sans aucun doute la meilleure ville pour passer des vacances chill sur la Costa del Sol. Elle possède tout ce qui pourrait plaire aux apprentis vacanciers (un peu trop nombreux à certaines périodes de l’année) : la plage, le shopping, les monuments et les musées. D’ailleurs, le premier Centre Pompidou à avoir été construit en dehors de France est celui de Malaga ! ( il n’a bien sûr rien à envier au Pompidou parisien, beaucoup plus grand). Niveau monuments, l’Alcazaba – terme arabe signifiant “citadelle”–, à la fois un palais et une forteresse datant du XIe siècle, vaut le détour, tout comme le quartier bohème de Malaga – le Soho Malaga – un véritable coup de coeur. Par contre, le musée de la ville est à proscrire, sauf pour prendre un bain de soleil dans sa magnifique cour intérieure, où vos moindre faits et gestes sont scrutés par deux vigiles menaçants.

L’Alcazaba de Malaga © Sania Mahyou

Jour 2 : Séville, reine de l’architecture

Un trajet en covoiturage plus tard, me voici arrivée dans la capitale de l’Andalousie, Séville, ville réputée comme étant la plus chaude d’Espagne. Pas de mer ici, juste une architecture à tomber et de quoi s’émerveiller à chaque coin de rue. La Plaza de España, située dans un immense parc, vaut bien sa renommée : une impression d’être minuscule envahit quiconque se tient au centre de celle-ci. La chance devait sûrement être avec moi, une danseuse de flamenco offrait justement un spectacle plein de grâce aux abords de la place : un moment magique.

Cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville © Sania Mahyou

Coin de rue sévillan © Sania Mahyou

Jour 3 : Grenade, la féministe

Mais aussi belle que soit Séville, je ne pouvais pas revenir dans ma Belgique natale sans réaliser mon rêve de collégienne : voir l’Alhambra ! Poussée par un pressentiment, Grenade, ville universitaire qui n’était à la base pas prévue dans mon itinéraire, a su se montrer digne de ma visite impromptue.

Une liste détaillant les choses que je devais absolument voir – faite par la conductrice de mon covoiturage – en poche, je suis à la lettre l’itinéraire concocté par cette adorable granadina et, dès le début, quelque chose m’interpelle. Partout, je peux remarquer à quel point le combat contre le sexisme est important pour la ville et ses habitants : l’abondance de slogans féministes sur les murs ( “El miedo va a cambiar de bando” ; “Ninguna ley nos obligará a parir” ), d’affiches contre la violence misogyne sur les devantures des magasins et, plus étonnant encore, la présence de deux poteaux énormes situés dans la rue principale de Grenade sur lesquels on peut lire ” No violencia machista ” m’indiquent qu’ici, on est conscient.e.s de ce qu’implique le fait d’être une femme. Cet aspect de l’Andalousie est celui qui m’a le plus conquis : la sécurité qu’on y ressent en tant que jeune femme voyageant seule est optimale !

Pas de violence machiste, Puerta Real de España © Sania Mahyou

Je ne serai pas très subversive en disant que l’Alhambra est magnifiquement impressionnante, que la vue qu’on en a depuis le Mirador de San Nicolas l’est peut-être encore plus et que le parc Carmen de Los Martires ainsi que son palais sont les plus belles choses que j’ai vues durant ma petite existence… La phrase la plus connue sur cette ville aux mille vestiges n’est-elle pas celle de Francisco Icaza, qui a un jour écrit ” Il n’y a rien de tel comme la peine d’être aveugle à Grenade ” ?

Parc Carmen de los Martires © Sania Mahyou

Durant ces trois jours à la découverte de l’Andalousie, j’ai été époustouflée par la beauté des villes, mais aussi par la gentillesse des gens. Et sur le tarmac de l’aéroport de Bruxelles, c’est encore à une citation à laquelle je pense, mais cette fois-ci signée Marcel Proust : ” Le véritable voyage ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.

Community Manager Instagram, rédactrice dans les rubriques Actu, Musique, Littérature et Cinéma, passionnée par la région MENA, les femmes et les luttes sociales

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