CINÉMAFestival de Cannes

CANNES 2019 – « Summer of Changsha », songe d’ennui d’été

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SÉLECTION OFFICIELLE – UN CERTAIN REGARD – Le réalisateur chinois ZU Feng peint dans LIU YU TIAN (Summer of Changsha) le portrait d’un policier au bord de la crise de nerfs, un récit intriguant au premier abord qui déçoit par une écriture scénaristique inachevée.

Bin (ZU Feng) est policier à Changsha, celui-ci remet sa démission, mais le temps de la procédure il est chargé d’une nouvelle enquête liée à un mystérieux meurtre, suite à la découverte d’un avant-bras coupé sous un pont. Dans le cadre de ses recherches, il rencontre Liu Xue (HUANG Lu), une femme mystérieuse qui l’attire irrémédiablement. Bin se retrouve ainsi immergé dans un passé trouble qui les rassemblera tous deux, et réveillera des souvenirs douloureux.

Les premiers balbutiements du long-métrage de ZU Feng ont l’allure d’une belle promesse sur le papier. L’intrigue se dessine habilement, on projette alors une enquête policière hors-norme pleine de rebondissements et d’inattendu, et une individualité sincère. Nos espoirs sont rapidement bafoués par un développement simpliste et fade, l’issue de l’enquête, n’aboutissant qu’à des faits dénués d’une quelconque analyse, qui ne fait que mener les personnages dans leurs retranchements, faisant face à leurs faiblesses. La seconde moitié de Summer Of Changsha, loin d’être haletante, plonge donc le spectateur dans l’incompréhension la plus totale. Où veut-on nous mener ? Pourquoi construire une enquête basée sur un meurtre furieux, pour ne strictement rien en faire ? Celle-ci ne fait que se focaliser sur la psychologie, des personnages, dessinant une psychanalyse insuffisante et grossière. Aucune émotion n’est accordée, le film ne parvient définitivement pas à susciter de sentiments marqués lors du visionnage de celui-ci, transposant sur le spectateur le caractère détaché de ses différents personnages, pourtant bousculés par leur passé. L’onirisme souhaité, et très expressif des débuts s’évapore et ne parvient définitivement à prendre, malgré toute la volonté esthétique placée dans ce dernier long-métrage.

Du cinéma et de la musique - Master Métiers de la Culture

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