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Agendart – Théâtre et Bauhaus

Electre/Oreste d’Ivo Van Hove © Jan Versweyveld coll. Comédie-Française

Un dimanche sur deux, la rédaction “Art” de Maze vous propose sa sélection d’évènement culturels à ne pas manquer.

Théâtre – Electre/Oreste d’Ivo Van Hove à la Comédie-Française et au Cinéma

On a finalement peu l’occasion de voir Ivo Van Hove au prise avec des textes classiques. Hormis les reprises de Kings of War et des Tragédies romaines, deux montages de pièces de Shakespeare programmés à Chaillot en 2016 et 2018, le public français est plus habitué à le voir s’emparer de textes modernes, de romans ou de scénarios. Pour sa deuxième création avec les acteurs du français, le metteur en scène néerlandais s’attaque toutefois à un ultra-classique du théâtre : la tragédie grecque d’Electre et Oreste d’Euripide. Reprenant une partie des acteur des Damnés (Christophe Montenez, Elsa Lepoivre, Loïc Corbery notamment) et sur un plateau recouvert de boue – qui n’est pas sans évoquer le Sacre du printemps de Pina Bausch – Ivo van Hove propose une vision particulièrement noire et violente du mythe dans lequel Electre et Oreste commettent le crime ultime : le matricide de Clytemnestre, leur génitrice et sœur de la fameuse Hélène de Troie. Comme d’habitude chez Van Hove, il y a une certaine débauche de moyens, chaque effet est maitrisé, millimétré et rythmé par le son des percussionnistes présents sur scène. Menée au pas de charge et prenant parfois des aspects quasi militaires, cette mise en scène parvient toutefois à acquérir une dimension charnelle et émotive qui, dans ses meilleurs moments, rappelle agréablement le travail de Van Hove sur Vue du pont de d’Arthur Miller.

Electre/Oreste, mise en scène d’Ivo Van Hove d’après Euripide. A la Comédie-Française jusqu’au 3 juillet 2019 et en diffusion live dans les cinémas Pathé le 23 mai à 2015. Durée : 2h sans entracte.

Le bâtiment du Bauhaus à Dessau (Allemagne) – © Mewes in de-Wikipedia (travail personnel)

Documentaire – Les 100 ans du Bauhaus

Le Bauhaus n’en finit plus de fêter ses 100 ans. Après une exposition (un peu en avance) aux Musée des Arts décoratifs de Paris en 2017 et l’inauguration d’un Musée du Bauhaus à Weimar en février 2019, un documentaire diffusé sur Arte et un ouvrage reviennent sur l’histoire de cette institution sans nul autre pareil fondée en 1919 et qui a influé sur toute la production artistique du XXème siècle. En deux épisodes, L’Esprit Bauhaus revient sur cette institution pluridisciplinaire à la fois école d’art, d’architecture, de design mais aussi de scénographie et de peinture qui a incarné tous les utopies et tragédies de son siècle. Bien que définitivement fermée en 1933 avec l’arrivé au pouvoir des nazis, le documentaire de Thomas Tielsch et Niels Bolbrinker montre que les préceptes du Bauhaus ont perduré et continué d’exister dans de nombreuses créations tout au long du XXème siècle, notamment à la faveur de la dispersion des membres et élèves de l’école dans le monde entier (aux États-Unis, en France, en Amérique du Sud mais aussi en Israël et en particulier à Tel-Aviv). Dans Bauhausmädels. A tribute to pioneering women artists, sans remettre en cause l’importance de l’école, les éditions Taschen reviennent toutefois une de ses limites : son sexisme et son paternalisme qui a conduit à l’invisibilisation d’une partie des élèves femmes. En allemand mais réunissant de nombreuses photographies, cet ouvrage réhabilite donc ces femmes passablement oubliées telles que Marianne Brandt, Gertrud Arndt et Lucia Moholy qui ont aussi fait le Bauhaus et dont les noms ne sont pas passés à la postérité.

L’Esprit Bauhaus, réalisé par Thomas Tielsch et Niels Bolbrinker. Disponible en replay sur Arte.tv jusqu’au 7 mai. Rediffusion le 12 mai à 5h10. Durée : 2x 55 min.

Bauhausmädels. A Tribute to Pioneering Women Artists de Patrick Rössler. Editions Taschen. 30€. En Allemand.

Extrait de Dans le nom de Tiphaine Raffier © Simon Gosselin

Théâtre – Saison 2019/2020 de l’Odéon

La saison sera officiellement présentée lundi 13 mai à 19h30 par le directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe Stéphane Braunschweig mais elle a déjà été expédiée ces jours derniers par voie postale aux plus chanceux (et abonnés de l’année précédente). Les abonnements 2019/2020 ouvriront dans la foulée, il reste donc quelques jours pour cocher les spectacles (et nombreuses reprises) les plus alléchants. La saison ouvrira avec une successions de grands noms du théâtre contemporain mondial : l’allemand Falk Richter (I am Europe), la britannique Katie Mitchell (Orlando d’après Virginia Woolf) et la brésilienne Christiane Jatahy (pour le deuxième volet de Notre Odyssée). Début 2020, on pourra découvrir l’adaptation par Julie Deliquet du scénario d’Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin, un projet qui donne très envie après sa réussite sur Fanny & Alexandre de Bergman (en ce moment à la Comédie-française). Seront également au rendez-vous Ivo Van Hove (La ménagerie de verre de Tennessee Williams), Stanislas Nordey (Berlin mon garçon de Marie Ndiaye) et Christophe Honoré (séance de rattrapage en juin 2020 pour ses Idoles créées cette année). Enfin, signalons la présence de Dans le nom et France-fantôme, les deux premiers spectacles de la jeune dramaturge et metteuse en scène Tiphaine Raffier . Ces pièces ont déjà été présentées à Lille et Marseille et on se réjouit que le public parisien puisse les découvrir à son tour.

Informations et ouverture des réservations prochainement sur le site de l’Odéon-Théâtre de l’Europe.

Rédactrice "Art". Toujours quelque part entre un théâtre, un film, un ballet, un opéra et une expo.

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