Chaque semaine, la rédaction vous résume l’actualité du cinéma. Festivals, cérémonies, tournages et autres événements, vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant.
Le Daim de Quentin Dupieux à l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes
Après Au poste !, huis-clos bavard et délirant sorti l’an dernier, Quentin Dupieux ouvrira la Quinzaine des réalisateurs en mai prochain avec son dernier film Le Daim. Le Daim c’est l’histoire de Georges qui quitte sa banlieue pavillonnaire pour accomplir son souhait le plus cher, s’acheter un blouson 100 % en daim…blouson qui entrainera le personnage dans un délire criminel et apparemment sanglant. On retrouve Jean Dujardin dans ce personnage tragi-comique après sa prestation burlesque dans I Feel Good de Benoît Delépine et Gustave Kervern continuant ainsi sur une lignée décalée et un retour au cinéma français. Au casting également, Payanotis Pascot ou encore Adèle Haenel, incontournable sur le tapis rouge depuis quelques années. Le Daim signerait le retour au gore pour le réalisateur de Rubber, présenté pour sa part à la Semaine de la critique en 2010.
Carla Bernini
Joker de Todd Phillips a sa bande-annonce
Attendu comme une “origin story” sur le pire ennemi de Batman, le prochain film du réalisateur de Very Bad Trip montre ses premières images après plusieurs mois d’attente frénétique depuis le premier cliché coloré du génial Joaquin Phœnix qui avait fait sensation sur la toile. Très dualiste, oscillant entre la noirceur névrotique et l’exultation festive, le film semble annoncer un Joker plus humain avant une possible descente aux enfers. Exit le malfrat dans un bain d’acide, ici le personnage semble mener une vie banale en tant que clown de spectacle, tout en s’occupant de sa mère. Les fans n’auront pas laissé échapper les références comme l’asile d’Arkham ou encore une possible apparition du jeune Bruce Wayne. Jusque-là assez silencieux sur son rôle, Joaquin Phœnix revient après un You were never really here où il apparaissait en vétéran du Vietnam mutique et trapu. Dénué du fameux sourire de Glasgow mais accompagné de sa cicatrice naturelle sur la lèvre supérieure, le visage émacié, le corps famélique, son interprétation laisse présager ici des instants cathartiques puissants. Il est encore difficile de savoir dans quelle direction ira l’histoire, mais l’atmosphère néfaste de Gotham semble être comme toujours concomitante à l’évolution psychologique de ses habitants. Ici, le Joker semble subir son existence et la cruauté qui en découle : la folie en hibernation du clown explosera face à la violence de la société. À la frontière entre Taxi driver et Orange mécanique, Joker semble promettre une histoire originale et touchante du génie criminel qui mettra des bâtons dans les roues au justicier masqué. Joker est prévu pour le 9 octobre en salles.
Anthony Yvart
Festival de Films de Femmes
La 41e édition du Festival de Films de Femmes a rendu vendredi dernier son palmarès. L’invitée d’honneur de cette édition était la cinéaste martiniquaise Euzhan Palcy, notamment connue pour ses films Rue Cases-Nègres et Une saison blanche et sèche, qui fait d’elle la première femme noire produite par un studio hollywoodien.
Cette a année le Grand Prix du Jury a été décerné à la réalisatrice mexicaine Marta Hernaiz Pidal pour son film La caotica vida de Nada Kadic qui suit le quotidien de Nada, mère célibataire qui découvre l’autisme de sa petite fille. Le Prix du Public dans la catégorie fiction a quant à lui été attribué à Back Home de Magdalena Lazarkiewicz, un drame qui évoque le retour d’une jeune fille dans sa famille conservatrice après une fugue amoureuse. Pour le volet documentaire c’est le film de Callisto Mc Nullty, Delphine et Carole, insoumuses, qui retrace la rencontre entre la comédienne Delphine Seyrig et la vidéaste Carole Roussopoulos, aboutissant à la création du collectif féministes des Insoumuses. Le Prix Scam du Jury Anna Politikovskaïa, qui porte le nom de la journaliste et activiste des droits de l’homme russe assassinée en 2006, a quant à lui été remis à la cinéaste Stéphanie Wang Breal pour son documentaire Blowin’ Up qui traite du combat des femmes américaines face aux défaillances de la justice américaine.
Pour jeter un oeil à la suite du palmarès et découvrir les films primés, dont la diffusion sera programmée courant 2019 sur Arte, c’est par ici.
Laurine Labourier
Javier Bardem au Festival du cinéma espagnol de Nantes
Ce mardi 2 avril, à l’occasion de la 29e édition du festival du cinéma espagnol de Nantes, s’est tenue la masterclass de Javier Bardem. Cette année la ville s’offre l’acteur de renommée internationale pour jouer l’invité d’honneur. Et pendant presque une heure et demi il a pu parler de son métier (et plus encore) sous l’imposante fresque ornant le plafond du Théâtre Graslin. Parmi les nombreuses anecdotes hilarantes, on retiendra celle où il a rédigé des louanges pour remettre un prix honorifique à Robert De Niro qui n’a visiblement pas du tout apprécié le discours de Bardem et qui, en venant chercher son prix sur scène, c’est simplement fendu d’un « thank you » avant de partir en coulisses. On en a également appris plus sur le tournage le plus attendu de l’année puisque qu’il s’agit du Dune de Villeneuve. À l’heure où nous écrivons ses lignes Javier Bardem a du écourter son séjour nantais pour partir en tournage dans le désert jordanien. Pour préparer son rôle de guerrier Fremen, il ne se nourrirait exclusivement que de bananes et de poissons grillés. Visiblement ravi de tourner avec Denis Villeneuve, il se dit aussi fou qu’un enfant entrant dans un magasin de jouet et va retrouver Josh Brolin (qu’il a « tué dans No Country For Old Men ») avec lequel il échange par messages depuis quelques jours pour lui dire : « J’arrive en Jordanie, NE ME PARLES PAS ! ». L’acteur définitivement cool et sans prise de tête, ne se sentant pourtant pas à l’aise dans les rôles comiques, nous a fait rire jusqu’à la fin. Avant de repartir, Javier Bardem a confessé qu’il adorerait tourner avec Isabelle Huppert et Juliette Binoche.
Guillaume Ménard
Le Livre d’image de Jean-Luc Godard diffusé sur ARTE le 24 avril prochain
Présenté à Cannes l’an dernier et à l’issue duquel Jean-Luc Godard est reparti avec une Palme d’or « spéciale », Le Livre d’image trouve enfin une diffusion officielle, sur ARTE, le 24 avril prochain. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui ont loupé ce nouveau chapitre expérimental de la carrière de l’iconoclaste et grande figure de la Nouvelle Vague. Et une bonne occasion aussi pour constater tout le génie du cinéaste. Avec Le Livre d’image, Godard fait la part belle à la pratique des images et du son : entre milles collages et variations sonores, c’est un torrent de créativité qui se dresse sous nos yeux. Objet dérivé de Adieu au langage (chef-d’œuvre annonciateur de ce nouveau film) et sorte de nouvel épisode de ses Histoire(s) du cinéma, Le Livre d’image redéfinit le cinéma en même temps de lui rendre hommage. Vous pouvez retrouver notre critique ici.
Quentin Billet-Garin
Joel Coen prépare une adaptation de Macbeth sans son frère
Le site Deadline a donné l’information cette semaine, « le réalisateur à deux têtes » en perdra bientôt une. Joel Coen réalisera et écrira pour la première fois un film sans son frère Ethan. Après La ballade de Buster Scruggs réalisé par les deux frères et produit par Netflix, le prochain film signé Coen sera une adaptation de la pièce de William Shakespeare, Macbeth. Shakespeare a été à de multiples reprises adapté au cinéma par de grands réalisateurs allant de Orson Welles, Roman Polanski, Akira Kurosawa jusqu’à plus récemment Justin Kurzel avec un casting mettant en scène Michael Fassbinder et Marion Cotillard. Le début du tournage étant prévu pour la fin de l’année, le film produit et distribué par la société américaine A24, qui aura soutenu bon nombre de grands cinéastes comme Francis Ford Coppola ou Harmony Korine, prépare un casting étonnant avec à l’affiche Denzel Washington et Frances McDormand. On ne sait pas encore si les deux acteurs formeront le couple tragique à l’écran mais on a hâte de voir du Shakespeare à la sauce Coen.
Carla Bernini