CINÉMA

« Avengers Endgame » : le top 10 des films Marvel

Avengers – Endgame va mettre fin à la première phase du Marvel Cinematic Universe. Onze ans et vingt-deux films plus tard, Maze présente son top 10 des meilleurs films de cette grande mosaïque du genre.

Onze années écoulées, vingt-deux films réalisés, une quarantaine de super-héros créés… Le Marvel Cinematic Universe, qu’on le veuille ou non, est unique dans l’histoire du cinéma. En termes de quantité, la saga se hisse plus haut que Star Wars, Batman, La Planète des Singes… C’est une franchise qui a créé, et pesons nos mots, la première série de l’histoire du cinéma. Amorcée par Kevin Feige, cette entreprise est calquée sur le mode opératoire des comics qui, épisode par épisode, étaient capable de faire converger différentes trames et rassembler différents héros. Désormais sur les écrans, cet imaginaire symbole d’un âge d’or dont on ignore encore la perspective d’un déclin a su rassembler les foules, fonder une fan base encore plus solide désormais que celle de la saga Skywalker et quantifier des bénéfices historiques dans l’histoire du cinéma.

Sur le plan esthétique et symbolique, le “MCU” comme on l’appelle a connu des remous et certains rejets, mais aussi des pics d’intensité que l’on a cherché à sonder au sein de notre rédaction. Dix films sont alors apparus – et de manière plutôt nette – dans un ordre précis et presque indiscutable, dix films que nous considérons comme les meilleurs jamais réalisés depuis l’arrivée de Iron Man en l’an 2008. Alors, afin de mieux se préparer avant Endgame, voici pour nous les dix films immanquables, classés par ordre de préférence, du Marvel Cinematic Universe.

10. Thor Ragnarok (2017) de Taika Waititi

S’il fallait choisir un épisode de la franchise Thor dans ce classement, ce serait bien le Ragnarok de Taika Waititi, sans hésitation. Le réalisateur néo-zélandais, qui s’est déjà fait remarqué par le passé avec son détournement du film de vampires (Vampires en toute intimité), fait littéralement exploser l’imaginaire sérieux et shakespearien autour du dieu d’Asgard. À grands renforts de punchlines bien senties et de seconds rôles plus fous les uns que les autres – la revancharde cool Valkyrie et le zèle de Jeff Goldblum –, Ragnarok est aussi un grand déballage stylistique dans le Marvel Cinematic Universe.

Le film s’assume comme une pure et vraie comédie et comprend une direction artistique assez unique, parsemée de couleurs saturées, de costumes et de décors plus réalistes les uns que les autres. C’est un épisode précieux pour le personnage, qui se voit assez maltraité – marteau cassé, œil griffé, cape déchirée – mais trouve ici une nouvelle voie, certes plus fun, mais plus en accord avec les attentes autour d’un dieu qui, enfin, ne se prendrait au sérieux tout en découvrant les pouvoirs qui bouillonnent en lui.

9. Captain America : Civil War (2016) de Joe et Anthony Russo

Attendu de pied ferme par les fans les plus ardu.e.s de la saga, Civil War est considéré, avant d’arriver sur les écrans, comme l’un des points de passages les plus importants des comics Marvel. Sans copier le récit d’origine, les frères Russo, qui rempilent dans le MCU après The Winter Soldier (2014), parviennent à saisir des enjeux différents qui font de ce film l’un des plus réussis de l’univers. Sur un plan large, une lutte fratricide entres les membres récurrents des Avengers, divisés en deux – team Iron Man, team Captain America – suite à la signature d’accords introduisant la supervision gouvernementale du groupe de super-héros. Sur un plan intime, des conclusions jusqu’à ce stade jamais vues dans l’univers lors d’un duel inattendu et violent, motivé par un twist familial plutôt bien senti.

Civil War est aussi connu et surtout pour sa célèbre scène d’affrontement à l’aéroport au cours de laquelle les frères Russo déploient leur goût pour l’action millimétré, haché et très chorégraphié. Du fun au service de l’un des films les plus dramatiques de l’univers  ; ou comment trouvé l’équilibre le plus juste pour tout le monde.

8. Avengers (2012) de Joss Whedon

Premier opus du MCU à réunir tous les super-héros des films solos précédemment développés, l’enjeu commercial d’Avengers, réalisé par Joss Whedon, était important. Avec une recette au box-office mondial de plus de 1,5 milliard de dollars, le film fait clairement rentrer le MCU dans la cour des grands. La force de cet opus réside dans l’action et le spectacle offert. Mention spéciale à la baston générale se déroulant à New-York, point culminant du film et illustrant que Joss Whedon est capable d’offrir une action lisible, parfaitement chorégraphiée et mettant en scène, grâce à un subtil équilibre ainsi qu’une grande cohésion, tous les Avengers en action. Au sol, au sommet d’un gratte-ciel ou même dans les airs, la caméra nous balade sans répit d’une explosion à l’autre, telle une montagne russe.

Avengers premier du nom est donc un blockbuster américain à succès avec un relief à relativiser, mais terriblement efficace et ludique. Cet opus donne également naissance à l’impressionnante fresque cinématographique du MCU telle qu’on la connaît aujourd’hui. Clin d’œil à la scène post-générique, introduisant Thanos, bad guy ultime de cet univers, qui reviendra six ans plus tard pour semer le trouble dans Avengers : Infinity War, preuve que Marvel avait construit un plan cohérent pour la franchise dès ses débuts.

7. Doctor Strange (2016) de Scott Derrickson

Pour les fans de Inception ou de Matrix, peut-être que Doctor Strange pourrait leur servir de parfaite introduction au Marvel Cinematic Universe tant ce film entretient des correspondances fascinantes avec les effets spéciaux très inclinés – au sens propre – du film de Nolan et les mondes, croyances et dimensions parallèles des sœurs Wachoswky.

Porté par un Benedict Cumberbatch au summum de sa forme, Doctor Strange est en quelques sort(e)s le virage mystique du Marvel Cinematic Universe. Ses effets et son histoire – centrée sur la reconversion d’un homme et l’affirmation d’un héros en devenir – font tout le charme de cette œuvre à mi-chemin entre la science-fiction et le récit d’apprentissage. A noté également un dernier segment original et anti-spectaculaire qui, à contre-courant d’un Iron Man ou un Captain America, deux films très préoccupés par leur pyrotechnie, parvient avec minutie à faire entrer de plein pied un nouveau personnage essentiel également pour la suite des événements…

6. Captain America : The Winter Soldier (2014) de Joe et Anthony Russo

The Winter Soldier est peut-être le film tournant dans le Marvel Cinematic Universe. Avant lui, une première phase couronnée par un mashup réussi (Avengers) mais trop inégal pour encore être pris au sérieux. L’arrivée dans l’univers des frères Russo à la réalisation pour ce second épisode des aventures de Captain America est remarquée avec panache  : film d’action urbain doublé d’un thriller politique passionnant, caméra libre, montage convulsif, scènes d’action bien senties et magistrales…

On y retient énormément d’éléments, que ce soit l’introduction du Soldat de l’Hiver, l’évolution du Captain face au bouleversement subi par le SHIELD, l’apport de Black Widow, du Faucon et même de Robert Redford en chef de clan de HYDRA, célèbre déclinaison du parti nazi dans l’univers Marvel… En bref, The Winter Soldier conditionne et réglemente toute la chorale de l’univers qu’offriront tous les films suivants. C’est comme un phare, un tournant stylistique et, à certains égards, une prise de risque (et de conscience) à ce stade du MCU et ses films formatés qui étaient majoritaires.

5. Spider-Man Homecoming (2017) de John Watts

Avec Homecoming, l’homme-araignée voit devant lui un nouvel avenir dans les salles obscures. Après être passé dans les mains de Sam Raimi pour une trilogie somptueuse et qui ringardise à elle seule presque tous les films de super-héros, puis ensuite dans celles un peu moins talentueuses de Marc Webb, Spider-Man s’offre un vent d’air frais satisfaisant, avec cette fois-ci le jeune et dynamique Tom Holland pour tenir le personnage. Si Ragnarok est une comédie, Les Gardiens de la Galaxie un space-opera cool, Homecoming quant à lui est un teen movie pur et dur.

Très référencé, le film s’exécute à merveille sur le plan de la mise en scène mais aussi sur la focalisation, encrée de naïveté mais aussi d’une certaine croyance propre aux super-héros, de l’homme araignée. Sans faire oublier les précédents opus, Homecoming est incontestablement un film différent, cool, peut-être le plus drôle du MCU et comporte là aussi un récit d’initiation réussi en plus d’être touchant, notamment dans l’ambivalente relation père-fil qu’entretiennent Peter Parker et Tony Stark, lequel cherche à oublier le traumatisme de son éducation et sa relation tumultueuse avec son père. Tout compte fait, Homecoming est aussi un jeu de miroir entre plusieurs déclinaisons de l’homme araignée, mais aussi entre le costume de super-héros et l’homme, ou plutôt le jeune homme, qui le revêt.

4. Black Panther (2018) de Ryan Coogler

Pour bien préparer Infinity War qui devait sortir à la fin avril 2018, le MCU décida de consacrer un film à un tout nouveau super-héros déjà introduit dans Civil War  : Black Panther. Réalisé par Ryan Coogler, le film fait oublier toutes les angoisses habituelles autour d’une nouvelle origin story et s’est dressé comme un phénomène mondial durant sa carrière en salles – laquelle s’est soldée sur le milliard de dollars. Premier long-métrage dont le casting est majoritairement composé d’interprètes noir.e.s, Black Panther est peut-être le film phénomène du MCU  : gros succès au box-office donc, mais aussi une course aux oscars avec plusieurs nominations et trois statuettes à la clé.

Le film lui-même mérite une telle reconnaissance  : réminiscences du Roi Lion, antagoniste charismatique (Michael B. Jordan) et réalisation inspirée grâce aux plans-séquences et images nouvelles. Si la progression du héros, quant à elle, s’avère aussi facile qu’un jeu vidéo réglé au niveau amateur, on retiendra aussi l’univers foisonnant du Wakanda, nouvelle terre d’accueil d’un Marvel Cinematic Universe plus diversifié que jamais. Un virage inclusif conclu un an plus tard, en mars 2019, avec l’arrivée de Captain Marvel, la première super-héroïne à décrocher un premier rôle dans l’univers.  

3. Iron Man (2008) de Jon Favreau

Difficile d’oublier le premier film à travers lequel tout, ou presque, a commencé. Quand Iron Man arrive sur les écrans en 2008, personne n’est sûr de savoir quelle sont les véritables intentions de Jon Favreau, le réalisateur, ou de Marvel Studios. Après X-Men, la trilogie Spider-Man et les Batman, Iron Man ouvrira malgré les doutes une nouvelle ère des films de super-héros. Si on lui doit beaucoup de ce qui fait la réputation du MCU aujourd’hui, c’est aussi grâce à l’introduction maîtrisée, pleine de panache, de Tony Stark, milliardaire excentrique et philanthrope qui par sa prise de conscience des activités réelles de son entreprise décide de protéger autrement le monde qui l’entoure en revêtant une armure ultra-technologique et indestructible.

Ce que l’on oublie souvent, c’est que Iron Man est aussi un formidable film post-Seconde Guerre du Golfe  : ses engagements hypocrites, ses conséquences irréversibles, sa violence, mais aussi le devoir de vérité qu’elle exige (et qui nous manque encore)… Pour un super-héros dont la création s’est réalisée au moment de la Guerre Froide, on peut dire que cette réhabilitation, en plus d’être réussie, est ultra-contemporaine, à l’image du MCU dans son intégralité.

2. Avengers : Infinity War (2018) de Joe et Anthony Russo

Dans ce 19e long-métrage du MCU, Marvel applique de nouveau sa recette à succès : de l’humour, de l’action, du spectacle et un peu de fan service. En bref, du divertissement minutieusement calibré. Cependant, ce film, aboutissement d’une trame narrative globale développée en trois phases, permet d’insuffler un vent nouveau à une franchise ultra-productive.

Les héros, que l’on croyait invincibles dans les précédents opus, sont ici mis à mal. La notion du sacrifice est développée, ce qui permet de donner de la consistance au bad guy ultime du MCU : Thanos. Point fort du film et teasé depuis le premier Avengers, le titan fou a de véritables motivations. Personnage charismatique, il offre une menace nuancée et moins manichéenne, comparativement à la majorité des antagonistes des volets précédents. Il est le personnage principal du film. Infinity War est donc un film sans temps mort qui, dans sa globalité ainsi que grâce à son cliffhanger inattendu, relance l’intérêt du spectateur et marque le début de la fin d’une époque pour Marvel. Ambitieux et surprenant, cet opus permet d’élargir la monumentale fresque cinématographique, construite depuis une dizaine d’années et réussi à offrir une nouvelle jeunesse à la franchise.

1. Les Gardiens de la Galaxie (2014) de James Gunn

On a beau parlé d’air frais dans la représentation de Thor dans le MCU, ou d’un personnage tel que Spider-Man sur les écrans de cinéma, ou encore du tournant stylistique amorcé par The Winter Soldier… N’empêche que l’image greffée au Marvel Cinematic Universe, celle qui vaut plus que toutes les autres parce que rentrée dans notre inconscient collectif, est celle des Gardiens de la Galaxie. Sorte de doublon ultra-pop, maladroit, vulgaire et spatial des Avengers, ce groupe de personnages, originaux et plus différents les uns que les autres, nous font rire et danser en même temps qu’on les regarde se jacter à tout bout de champ.

Mais ce que l’on retient aussi de ce groupe, c’est leur capacité à s’unir. A ce titre, la dernière séquence du film où l’on voit les personnages se prendre la main dans ce tourbillon provoqué par la pierre du Pouvoir est un formidable plaidoyer à la naissance d’un héroïsme collectif, réflexion primaire du Marvel Cinematic Universe en plus de le parcourir à chaque instant. On ne doute pas non plus que vos postes radio ou vos lecteurs mp3 – si vous la jouez aussi vintage que Star Lord – ont été squattés par le charisme et la teneur “so eighties” de la bande sonore. A cela s’ajoute une réalisation délirante de James Gunn, peut-être l’auteur N°1 du MCU. Ca tombe bien, son film arrive en tête de notre classement, à l’unanimité.

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