CINÉMA

« La veillée » – Recueillement au coeur des montagnes

Jusqu’ici documentariste, le réalisateur Jonathan Millet signe ici son premier moyen métrage de fiction.  La Veillée est une réflexion sur la mort et le rapport qu’entretiennent les vivants avec elle, le tout dans un petit chalet en montagne lors de trois jours au chevet d’un défunt.

La Veillée est une de ces oeuvres qui emporte dès le plan d’ouverture : face aux montagnes bleutées, un clarinettiste joue et nous plonge instantanément dans l’atmosphère plutôt douce qui demeurera tout le long du film. Les montagnes, quant à elles, décor de l’action, entourent les personnages de cette veillée mortuaire d’un petit village des Alpes.

Durant trois jours, une famille se recueille et veille le père de famille, dans une coutume propre à la région. Porté par des actrices principales au jeu tout en finesse – Sylvie Granotier dans le rôle de la grand-mère, Joana Preiss, Natacha Liniger dans ceux des filles,  mais aussi la comédienne Maud Wyler- le film touche par sa sensibilité. Il aborde le thème du deuil avec beaucoup de justesse : tout un chacun peut en effet se retrouver dans cette famille, à travers les tensions, les rapprochements, les souvenirs, les rires et les larmes. Mais au delà du deuil, le réalisateur s’intéresse à ceux qui restent, à la nécessité de continuer, dans cette maison paradoxalement pleine de vie.

Tout au long des cinquante minutes, La Veillée est portée par un regard humble et touchant, qui donne d’autant plus d’émotions aux scènes. La musique diégétique, signée du compositeur Yom présent lui-même à l’écran, ajoute encore au réalisme du film.

Auteur de nombreux documentaires et court-métrages (dont Et toujours nous marcherons et Ceuta, douce prison), Jonathan Millet réussit ici son passage à la fiction à travers un moyen-métrage touchant. Présent aux projections du St André des Arts, il éclaire le public d’anecdotes de tournage ; ainsi par exemple, l’homme incarnant le père décédé est un acteur non professionnel, venant de Haute-Savoie où le film a été tourné. Même lui a droit aux retours positifs des spectateurs, car, semble-t-il, “ce n’est en fait pas facile du tout de jouer un mort !”.

La Veillée est projetée au St André des Arts dans le cadre du cycle “Les découvertes du St André” jusqu’au 17 décembre. Il sera ensuite au cinéma Le Zola à Lyon début janvier 2019, suivi par plusieurs salles de la région Rhône Alpes tout au long du même mois.

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