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Test du Shadow, le PC du futur

Avoir accès à un ordinateur permettant de pouvoir jouer à de nombreux jeux sans compromis est quelque chose d’assez rare. Et il faut le plus souvent y mettre le prix. L’achat d’un ordinateur performant est relatif à l’usage que l’on en fait. Shadow est peut-être la solution.

Blade a eu l’idée en 2015 de créer l’ordinateur du futur : l’ordinateur dématérialisé. Avec l’évolution technologique qui va de plus en plus vite et la volonté de faire plus (meilleure performance, autonomie,) avec moins (ordinateurs portables plus légers, donc moins de composants), on se rend compte qu’un problème se pose. Comment concilier performances et mobilité ? Shadow va alors tenter de répondre à cette problématique en proposant des solutions plus ou moins adaptées. Intrigant, nous avons enquêté sur les limites de ce remède miracle.

Si l’on parle un peu technique, on retrouve des caractéristiques classiques de PC haut de gamme. Avec un système d’exploitation en Windows 10 (64 bits), un processeur Intel Xeon avec 8 threads dédiées et 12 GB DDR4 de mémoire RAM. Le tout a un stockage de base fourni de 256 GB de mémoire en SSD. Enfin, une carte graphique NVIDIA dernière génération équivalente à une GTX 1080.

©Shadow

Cloud Computing, Kesako ?

Le service que fourni Shadow n’est donc pas la vente PC physiquement accessible mais bien une machine virtuellement dédiée à votre usage propre. Concrètement, l’ensemble des composants se trouvent dans les datacenters de l’entreprise. Il faut alors passer par internet afin d’accèder au Shadow.

Ce qu’il faut retenir, c’est que Shadow est accessible depuis n’importe quelle plateforme (iOS, Android, ou autre) à une seule et unique condition : une connexion internet stable. A son lancement, une connexion par fibre optique était obligatoire. Aujourd’hui, une bonne connexion ADSL suffit. En effet la connexion au Shadow s’effectue par un streaming vidéo qui permet d’avoir la main sur le PC à distance, mais pour cela, une stabilité inconditionnelle est requise.

En clair, on cherche à bénéficier des avantages d’un ordinateur haut de gamme, toutes les contraintes en moins.

Voici la promesse vendue par Shadow. Sur le papier, il faut l’avouer, c’est plus qu’intéressant. L’idée de pouvoir jouer sur votre smartphone pendant votre pause déjeuner à un bon vieux Dead Space semble prometteuse. Mais qu’en est-il de l’étendue des possibilités qui nous sont offertes ?

Pour quels usages ?

On peut dire que l’utilisation du bijou de Shadow n’est pas vraiment limitée. Si vous avez un penchant pour le gaming, cela vous permet de jouer aux derniers jeux sortis avec les meilleures caractéristiques graphiques sans que cela n’impacte les performances de votre expérience, ce qui est vraiment plaisant.

Attention cependant, son usage n’est pas fait pour tous les jeux vidéos. En effet, du fait de la latence, les FPS (Fist Person Shooter) comme CS:GO (Counter Strike : Global Offensive) ou Call Of Duty ne peuvent pas vraiment être joués dans de bonnes conditions.

Bien que les gameurs ne soit pas le seul public de Shadow, sa communauté est bien présente au sein du service. Il est vrai que les ressources mises à disposition peuvent également servir à faire du dessin 3D ou d’autres activités gourmandes en ressources.

© Shadow

Des limites dans son utilisation

Tout n’est pas rose, il nous a fallu constater les différentes limites du Shadow.

La latence peut vraiment peser lourd, en fonction de l’utilisation que l’on a du Shadow. La latence correspond au temps de réponse d’un événement donné. Typiquement, le contrôle de votre souris sera soumis à un petit délais. Celui-ci n’est absolument pas dérangeant pour des jeux-vidéos solos ou bien pour d’autres activités. Par contre, les jeux-vidéos ou applications demandant de la réactivité ne sont donc pas en adéquation avec ce service.

La seconde limite est celle de la connexion internet. En effet, une connexion suffisamment importante et stable est indispensable. On peut partir du constat qu’un nombre important de personnes qui habitent en campagne n’ont pas une connexion internet suffisamment solide, permettant d’avoir une expérience satisfaisante avec Shadow.

Les réseaux mobiles sont également une solution pour se connecter au Shadow. Cependant, l’infrastructure française actuelle 4G ne permet pas d’avoir une expérience vraiment satisfaisante. On pourrait uniquement se le permettre dans les grandes métropoles de l’Hexagone.

A quel prix ?

Le but étant de pouvoir concurrencer les PC hauts de gammes, Shadow mise sur la fidélité. 3 offres sont proposées :

  • 44,95 € par mois, sans engagement
  • 34,95 € par mois, engagement de 3 mois
  • 29,95 € par mois, engagement de 12 mois

Si l’on choisit un engagement de 12 mois, cela revient à 359,4 € par an. Considérant qu’un PC offrant les mêmes caractéristiques que celles proposées par Shadow coûte facilement entre 1500 et 2000 €., on peut donc aisément dire qu’un abonnement à Shadow sur 4 ans peut concurrencer un PC haut de gamme. Ceci est d’autant plus vrai que ses composants seront à changer au bout de quelques temps.

L’offre est donc plutôt compétitive, elle permet d’éviter un investissement important pour un PC portable, par exemple, qui ne pourra pas durer éternellement. La mobilité proposée par Shadow est vraiment intéressante. Cela révolutionne complètement l’utilisation des PC que nous avons aujourd’hui. Il est bon de rappeler que Shadow peut être utilisé depuis n’importe quelle plateforme sans condition de ressources au préalable.

Le plus difficile est la marche à franchir lors de l’achat d’un nouvel ordinateur, qu’il soit fixe ou portable. Si vous hésitez, il faut absolument vous poser la question de l’usage que vous voulez en faire. En effet, le Shadow n’est pas fait pour les personnes souhaitant jouer à des jeux demandant de la réactivité, ou pour les personnes n’ayant pas de connexion internet stable ou avec un débit assez important. Cependant, si vous êtes un grand amateur de jeux solos, que vous bougez beaucoup et que vous n’avez pas envie d’avoir un PC fixe : le Shadow est une vraie opportunité à prendre en compte.

 

Rédacteur de la rubrique écrans de Maze. Je m'intéresse essentiellement aux nouvelles technologies en tout genre ainsi qu'aux jeux vidéos.

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