Dans les années 1990 naissait au Nigeria la deuxième plus grande industrie du cinéma derrière Bollywood. Un lieu de production encore assez méconnu mais qui connaît un succès certain.
C’est dans les rues de Lagos, la capitale nigériane, qu’est né Nollywood. Dans les années 1990, la répression est forte dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Le régime dictatorial de Sani Abacha censure la presse et le milieu de la télévision. Nombreux sont les techniciens de l’audiovisuel qui sont renvoyés à cette période. Vendant d’abord des VHS à la sauvette, nombre de ces hommes décident finalement de produire eux aussi des films. Inspirés par l’industrie hollywoodienne de l’époque, ils dépeignent malgré tout la société nigériane avec ses problématiques et ses ambitions.
Un industrie prolifique au rayonnement international
Populaire, le cinéma nigérian ne touche pour le moment que des publics africains, mais a pour ambition de toucher le monde entier. Transmettre le mode de vie nigérian et la réalité du quotidien au Nigéria à travers le médium cinématographique est une des ambitions premières de ces réalisateurs. La culture nigériane ayant son fonctionnement et ses symboles propres, Nollywood peine à convaincre des publics trop éloignés culturellement. Le jeu d’acteur, par exemple, est assez éloigné de ce que nous avons l’habitude de voir en tant que public français. Il nous convainc peu, mais correspond à la manière d’envisager le monde du public nigérian, mais aussi des publics des pays limitrophes.
Populaire, le cinéma nigérian ne touche pour le moment que des publics africains, mais a pour ambition de toucher le monde entier.
Néanmoins, Nollywood possède un rayonnement international grâce aux diverses langues de tournage. Ces films sont tournés en yorouba, en haoussa, mais aussi et surtout en anglais, ce qui est censé ouvrir largement les possibilités de diffusion de Nollywood. Il est également possible de relever que l’ouverture de chaînes télévisées dédiées au cinéma nigérian à travers le monde aide à sa diffusion internationale. En France par exemple, NollywoodTV propose 750 heures de fictions nigérianes par an et un nouveau film tous les soirs. Pas étonnant lorsque l’on voit la quantité annuelle de films produits à Nollywood.
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Nollywood, une niche à nanars ?
Nollywood, c’est aussi et surtout une industrie très pauvre. Les films y sont réalisés en deux ou trois semaines seulement et le budget de production dépasse rarement les 10.000 euros. De quoi s’interroger sur la qualité du contenu des films nollywoodiens. Mais l’éternelle question est : navet ou nanar ? La différence réside en l’effet que le film produit sur son téléspectateur. Si vous riez devant le mauvais film que vous regardez à l’insu de son réalisateur, vous êtes devant un nanar. Si vous restez impassible, vous ennuyez à mourir et avez pitié du film que vous regardez, vous êtes devant un navet. Selon cette logique, un nanar pour l’un peut se révéler être un véritable navet pour l’autre. Le cinéma nigérian est un cinéma plein de bonnes intentions mais qui peine parfois à convaincre de par les faibles moyens de production. La définition même du film nanardesque. Les images parlent d’elles-mêmes.
Tout Nollywood ne peut pas être nanar, certes, mais dans la masse de films produits, comment en déceler un bon. Sur Youtube pullulent des films nigérians aux scénarios et effets spéciaux plus fous les uns que les autres. Voilà qui devrait ravir et occuper les amateurs de nanars pour encore quelques années.