CINÉMA

« La Promesse » bafouée

L’adaptation au cinéma du roman culte de Romain Gary (lire par ailleurs) n’est malheureusement pas à la hauteur de l’événement…

Adaptation prometteuse du roman de Romain Gary, une grosse production française, un casting du tonnerre – le jeune virtuose Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg la confirmée – le film destiné à être un succès se révèle ne pas être à la hauteur de sa bande-annonce. Avec La Promesse de l’Aube on nous promettait une oeuvre épique, romanesque, une histoire tant saluée, un hommage à toute les mères… Eric Barbier ne se montra pas à la hauteur de ses espérances.

« Avec l’amour maternel, la vie nous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. »

Lorsque cette phrase résonne de la bouche du faiblard Niney, le film se dit qu’il est peut-être temps de commencer à émouvoir : nous sommes à trois minutes de la fin. Le fait que cette phrase – du livre – réussisse à faire poindre l’émotion confirme la portée et la puissance de cette histoire. L’histoire d’une mère seule s’étant démenée de la Pologne à la France pour tout apporter à son fils, lui promettant tout ; l’histoire d’un fils s’étant démené jusqu’à être à la hauteur des ambitions que sa mère avait pour lui. À quoi bon faire de cette histoire un soi-disant romanesque, en réalité mi-drôle mi-laid ? Pour plaire au public peut-être… ?

Rien que le fait d’entendre cette phrase – du livre ! – après deux heures – de film – d’une médiocrité banale suffit à nous faire pleure sur le sort de cette histoire. Quel hommage… Quelle adaptation… Quelle oeuvre…

« On est ensuite obligé de manger froid jusqu’à la fin de ses jours. »

Au menu : une lumière blafarde aux couleurs passées, une musique conventionnelle dénuée de saveur, des gags convenus, anticipés, commentés et mal réglés. Des acteurs faiblards – Pierre Niney – mal dirigés par leur réalisateur, franchissant sans vergogne la limite de la caricature burlesque – Charlotte Gainsbourg… Des scènes inutiles et étirées – la chasse du moustique au pistolet – ou grossièrement gâchées et vidées de toute sensibilité – la jeune bonne de ménage. En bref les goûts et les saveurs sont très mal mariés, on veut vous faire ressentir quelque chose mais pas trop fort, son contraire tout en étant drôle… Raté.

« Après cela, chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. »

Condoléances à l’oeuvre de Romain Gary, à sa mère, au cinéma, à la littérature, et à toutes les mères. Le cinéma peut faire bien mieux que ça.

 

 


 

Photo : Pathé Distribution

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