Adeptes de rock, de pubs et de vie estudiantine, cette escale européenne est faite pour vous. Il est temps de poser vos valises à Dublin pour quelques jours, afin de découvrir une ville atteinte du syndrome de Peter Pan ; tout le monde y est physiquement adulte mais mentalement, chacun·e reste un·e éternel·le adolescent·e qui prend la vie du bon côté.
Berceau du rock de U2 et des Cranberries, lieu d’inspiration pour quelques un·e·s des plus grand·e·s écrivain·e·s de leur époque -Oscar Wilde, Samuel Beckett, Bram Stoker ou encore James Joyce- Dublin est un foisonnement continu d’idées. Qu’elles soient bonnes et mènent à un éclair de génie, ou mauvaises et finissent dans une bagarre alcoolisée, traditionnelle en Irlande, elles ont au moins le mérite de puiser leur fondement dans l’atmosphère féerique que leur procure la merveilleuse capitale irlandaise. Dublin est une ville qui ne dort jamais, où on ne vieillit jamais. Tout le monde a l’air d’être un peu jeune et un peu vieux à la fois, comme si tout le monde refusait de grandir pour maintenir le plus longtemps possible la candeur enfantine qui rend le monde plus facile à vivre.
The future trip better hurry up
L’avantage et l’inconvénient de la capitale irlandaise est qu’on peut – et qu’on doit – y aller sur un coup de tête, en préparant son voyage quelques jours voire quelques heures avant le départ. En effet, pour profiter pleinement de tous les trésors naturels et autres écrins de verdure qui font la fierté des irlandais, il faut impérativement que le soleil soit de la partie. Autrement, la pluie gâche tout. C’est impossible de se promener en montagne et dans les vallées quand le ciel décide de déverser toute son eau d’un seul coup.
Il y a pléthore de billets d’avion low-cost qui relient à peu près toutes les capitales d’Europe à Dublin, le tout pour moins de cinquante euros aller-retour. Voilà donc une bonne raison de s’envoler outre-manche un vendredi soir où l’on ne sait pas vraiment comment occuper son week-end.
Sunday Sunny Sunday
Il suffit de quelques rayons de soleil pour faire briller Dublin. L’architecture irlandaise garde des traces de la vie ouvrière qui a marqué son passé. Par quelques pirouettes d’aménagement urbain, la capitale a très vite su faire entrer ses bâtiments dans une ère hipster avant l’heure. Les briques rouges typiques des corons révèlent tout leur éclat dès la plus petite exposition à la lumière du doux soleil irlandais. Cette couleur brute si particulière est encore plus mise en valeur par les ornements floraux qui grimpent librement sur tous les murs des bâtiments, tous plus accueillants et charmants les uns que les autres.
En banlieue, beaucoup de petites maisons offrent chacune un charme singulier et se suffisent à elles-mêmes pour attirer le regard. Dans le centre-ville en revanche, les rues sont composées de superpositions d’édifices imposants qui semblent marquer leur territoire face à quiconque oserait défier leur grandeur. Du très célèbre Trinity College, en passant par la lugubre prison de Kilmainham Gaol ou encore la Cathédrale Christ Church, toutes les constructions semblent avoir été placées à des carrefours stratégiques de la ville pour en rappeler sa magnificence.
Summer rain
Malheureusement, avec 120 % d’humidité et quatre cents jours de pluie par an, Dublin ne peut pas toujours offrir ses belles lumières aux touristes qui lui rendent visite. Heureusement, les activités intérieures sont nombreuses et très originales. Outre la célèbre usine Guinness, visitée chaque année par des milliers de personnes, il existe bien d’autres musées insoupçonnés qui méritent toute notre attention.
Si vous ne deviez retenir que trois musées à visiter en priorité, rendez-vous tout d’abord à la National Gallery of Ireland. L’édifice tout en longueur abrite les œuvres les plus inattendues qui soient. Les salles d’exposition se succèdent en alternant subtilement art irlandais et maîtrise européenne. Van Gogh, Goya et le Caravage tiennent par la main les célèbres Leech et O’Conor dans un tourbillon de styles et d’influences défiant toute mixité culturelle existante.
Après ce gros morceau de culture picturale, il serait bon de vous rendre dans une plus petite structure mais tout aussi intéressante. Le National Museum of Ireland, section archéologie, est tout indiqué si vous aimez les détails. Des robes, des poignards, des céramiques, des bijoux de toutes origines sont réparti·e·s dans une structure circulaire époustouflante, presque plus impressionnante que la collection qu’elle héberge.
Enfin, le coup de cœur de la tournée des musées revient à la Science Gallery de Dublin. Affilié au Trinity College, cet endroit propose en ce moment une exposition intitulée Sound Check et ce serait une grande erreur de ne pas y entrer. Le son est par définition entendu, parfois écouté quand l’attention de l’auditeur est au rendez-vous. Sound Check s’est lancé le défi de vivre le son avec d’autres sens que la traditionnelle ouïe. Les visiteurs créent leurs partitions, inventent leur musicalité en touchant, en parlant, en cognant, en soufflant sur des inventions tout droit sorties d’un film de Georges Méliès. Tirer sur des cordes, parler à une mangeoire à oiseaux, s’asseoir sur une balançoire, pédaler sur un vélo ; tous ces gestes banals sont à la base de découvertes sensorielles inédites, à expérimenter en exclusivité à la Science Gallery.
En bref, Dublin est une ville de passage pour quiconque souhaite se déconnecter de sa réalité le temps d’un weekend. L’atmosphère festive et la chaleur humaine qui se dégagent de cette ville la rendent irrésistible aux féru·e·s de voyage. On ne peut que vous conseiller de sauter le pas et de vous plonger dans une douche irlandaise le plus vite possible.