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Retour sur nos moments forts au Hellfest

Cette douzième édition du Hellfest aura été particulièrement savoureuse : de très belles découvertes sur les scènes secondaires et les shows les plus attendus ont été à la hauteur ! Le tout dans la bonne humeur et le respect propre au festival. Retour sur les découvertes et concerts qui nous ont marqué cette année (présentation non-exhaustive) !

De la performance live, assurer le spectacle

Quand on s’appelle Aerosmith et qu’on est l’une des principales raison de la venue d’une part des festivaliers, mais qu’on a pas sorti de nouvel album depuis presque dix ans, il faut savoir redonner de la fraîcheur à ses plus gros hits, prouver qu’ils n’ont pas pris une seule ride ! Du haut de sa belle carrière, Steven Tyler a fait bien plus que ça, il a mis des milliers de festivaliers sous le charme. Parmi les concerts très attendus, on peut notamment citer celui de Prophets of Rage. Jusque là dépourvu de chansons originales, ce “supergroupe” composé de Chuck-D et DJ Lord (Public Ennemy), B-Real (Cypress Hill) et des trois musiciens de Rage Against the Machine a enchaîné les classiques de chacun de ces anciens groupes. Leur passage a même donné lieu à une petite parenthèse dans ce weekend de metal lorsque B-Real a demandé au public s’il voulait entendre un peu de hip-hop, ce à quoi les clameurs ont témoigné de l’enthousiasme général. En passant de Bullet in your Head à Jump Around, Prophets of Rage a assuré un spectacle varié, plein d’enthousiasme et d’humanité.

En attendant l’arrivée de Devin Townsend Project. – © Adam Garner

Si vous vouliez entendre vos classiques préférés assaisonnés de solos qui vous font vite comprendre l’intérêt de la musique live, il fallait être devant Blue Oyster Cult à la Valley. On ne veut pas trop en dire mais on a aperçu quelqu’un les larmes au yeux à la fin de l’incroyable solo de guitare de (Don’t) Fear the Reaper.

Cette douzième édition du Hellfest a été la plus chaude que le festival ait connu. Les lances à incendie et la crème solaire se sont rendues indispensables. – © Adam Garner

Originaire de Nantes, Ultra Vomit a été très bien reçu à Clisson cette année pour l’un des concerts les plus fous du festival. Bien qu’ils soient passés à 12h50, la mainstage était pleine à craquer. Jouant à domicile, Nicolas “Fetus” Patra a sûrement gagné le concours du plus grand wall of death des trois jours avec sa chanson Pipi VS Caca.

On saluera aussi les performances d’Alestorm et d’Avatar qui nous ont personnellement plu.

L’univers du Hellfest ne s’arrête pas à la musique metal, son imagerie infernale est l’une des raisons de son succès. © Adam Garner

On ne manque de rien sur le site du festival, pas même de barbiers ! © Adam Garner

De la curiosité des néophytes

Dans notre continuelle découverte du vaste univers qu’est la musique metal, le Hellfest apparaît comme le meilleur moyen de refaire le plein sur nos bibliothèques musicales. Cette année, voici quelques uns des noms qui faisaient partis de la longue liste de groupes ou d’albums à réécouter à la maison.

New Bermuda (2015) – Deafheaven

C’est dans la nuit du samedi soir, au Temple, que nous avons eu l’occasion de découvrir ce groupe de black metal originaire de San Francisco. Le dernier album de Deafheaven s’écoute (ou plutôt se vit) comme une véritable traversée. En effet, New Bermuda est composé de cinq chansons toutes relativement longues (pour une durée totale d’environ 45 minutes) qui se dirigent les unes après l’autres vers cette “désintégration” finale mentionnée dans le titre Gifts for the Earth. Ce qui fait ressortir Deafheaven du lot au sein de ces trois jours de festival c’est très certainement la noirceur mélancolique qui ressort de leur mélange doux-amer entre une instrumentale relativement douce, dont les caractéristiques la rapproche davantage au rock, et le death growl (technique vocale propre au black metal, donnant à la voix une sonorité caverneuse et diphonique).

Savage Sinusoid (2017) – Igorrr

On l’avait annoncé avant de se rendre au Hellfest, on était curieux de voir ce que le groupe d’Igorrr avait à nous offrir sur scène. Son dernier album, Savage Sinusoid est dans la poursuite de ses recherches expérimentales, de sa quête de destruction des genres. Sur scène, c’est sous la forme d’un trio déjanté, dont les extrêmes parviennent à se compenser étonnamment bien, qu’Igorrr fait jouer de ses variations entre la voix gutturale de Laurent “Öxxö Xööx” Lunoir et l’énergie de Laure Le Prunenec. Voir Igorrr sur scène c’est partager ses expériences en direct, on recommande !

Binge & Purgatory (2017) – Deez Nuts

C’était à coup de “Cheers, cheers” que JJ Peters, chanteur de Deez Nuts, faisait la transition entre ses chansons et laissait quelques secondes aux pogoteurs de la Warzone pour respirer entre deux bouffées de poussière. Du fucking hardcore, tout droit sorti de leur mélange entre rap et punk, voilà ce que Deez Nuts a à proposer et ça vaut le détour.

Une organisation prête à passer la barre des 200.000 festivaliers ?

Avec la venue d’un groupe comme Motörhead dès sa première année, le Hellfest se prédestinait à l’évolution qu’il a connu depuis. Passant de 22.000 festivaliers en 2006 à 180.000 onze ans plus tard, les organisateurs ont su faire face à cette forte augmentation du nombre de visiteurs. Cette année, différentes mesures ont été prises afin d’améliorer le confort des festivaliers : la file d’attente devant la fameuse cathédrale qui sert d’entrée au site des concerts a été considérablement réduite, des bornes wifi ont été mises en place pour recharger les cartes cashless. Aussi, face à la chaleur de cette édition, c’est dans la bonne humeur que les bénévoles ont sorti lances à incendie et sprays pour nous rafraîchir. On salue également la dimension écologique du festival avec son système de tri ainsi que la mise en place de toilettes sèches.

Extrait du diagramme – Capture d’écran via touslesfestivals.com

A l’année prochaine !

Au Hellfest on ne se quitte pas sans se dire “à l’année prochaine” et si vous n’y êtes pas encore allé, metalleux ou pas, on espère vous y voir à la prochaine édition. Et si certains des hellbangers de longue date se plaignent de l’augmentation des déguisements de licorne, l’ouverture du festival à de nombreux non-initiés est une véritable aubaine pour la musique metal.

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