Aujourd’hui, aucun blockbuster ne peut se passer des effets spéciaux créés numériquement. Derrière la grande majorité de ces pixels se cache un seul logiciel : Renderman.
Plus de 90 % des nommés aux Oscars des meilleurs effets spéciaux l’utiliseraient. Après son arrivée en 1999 chez Pixar, Dylan Sission a développé le logiciel pour les besoins du studio. À l’occasion du Festival d’Annecy, il est venu présenter son utilisation.
Le logiciel Renderman permet d’animer les éléments les plus complexes. Une fois les données rentrées par les animateurs, le mouvement, les textures, l’éclairage : tout est pris en charge. Par exemple, pour Le Monde de Dory, il a permis de créer toutes les manifestations de l’eau comme les vagues ou les éclaboussures.
L’effet recherché
S’il est aussi utilisé par l’ensemble des sociétés d’effets spéciaux, c’est pour sa facilité d’utilisation, sa puissance et son rendu sans faille, même pour les éléments les plus subtils. Dans le prochain Disney Pixar, Coco, on a eu recours à ses services pour animer les innombrables lanternes présentes dans le film et gérer la lumière délicate qu’elles émettent. C’est pourquoi dès les débuts du studio avec Toy Story, Renderman a été utilisé.
Prenons un cas particulier qui aura mis à l’épreuve le logiciel : le court-métrage Piper, qui a reçu l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2017. L’histoire est racontée à hauteur d’oiseau, ce qui induit irrémédiablement des gros plans sur le sable. Or la difficulté avec cet élément est que chaque grain a une taille et une couleur différentes des autres. Cela va avoir une incidence sur la lumière qu’il va laisser passer : certains sont opaques, d’autres transparents ou brillants. Ajoutons à cela que ces grains doivent interagir les uns avec les autres lorsqu’ils sont mis en mouvement par les personnages. Imaginez que toute cette complexité doit être appliquée à des millions de grains de sable…
Une animation manuelle serait impossible ; il faut donc que tout soit géré automatiquement. C’est ici qu’intervient Renderman. Il va être capable avec rapidité, et un rendu confondant de réalisme, de gérer tous ces impératifs.
L’effet renouvelé
Ce logiciel est en constante évolution et cherche sans cesse à se perfectionner. Ainsi la version 21 permet une réalisation encore plus rapide, mais surtout enlève le flou de mouvement. Sur un film comme Cars 3, cela s’est avéré précieux.
Mais les effets spéciaux n’ont pas nécessairement vocation à être réalistes. C’est pourquoi une nouvelle version du logiciel est en préparation pour permettre la réalisation d’animations abstraites. Il peut s’agir d’une abstraction des formes comme de la lumière.
Quoi qu’il en soit, cela ne doit pas faire oublier que derrière chaque effet visuel se cache non pas une machine, mais un artiste qui sait l’utiliser.