MUSIQUE

Rencontre avec Grand Parc – « Composer ça donne l’impression de mettre du sens. Et quand tu mets du sens à quelque chose, t’as pas envie de t’arrêter »

Grand Parc c’est d’abord un quartier, dans la banlieue de Caen. Mais il y a tout juste un an, en avril 2015, Annie, Nicolas, Charles-Antoine et Jean-Baptiste sortent leur premier album. Grand Parc devient alors une jolie balade planante, pleine de style. Sélectionné parmi les meilleurs jeunes groupes français 2016, Grand Parc s’est produit sur la scène du Printemps de Bourges, dans le cadre des iNouïs, le 14 avril dernier.

Pouvez-vous vous présenter ?

Nicolas  : Alors, Annie qui est à ma gauche. Elle fait de la guitare, elle chante et elle compose. Ensuite il y a moi, Nico, je fais de la guitare, je chante et je compose. Et il en manque deux…

Annie : Ils foutent rien c’est pour ca ! (rires) Il manque Charlie, ou plutôt Charles-Antoine qui est à la batterie et puis Jean-Baptiste qui est au clavier.

Qu’est-ce que ça représente pour vous de faire partie des iNouïs du Printemps de Bourges cette année ?

Annie : C’est une surprise. Déjà, on ne savait pas qu’on allait s’inscrire. On s’est auto-surpris à s’inscrire, c’est notre bookeur qui nous a guidé. C’était pas du tout prémédité, on s’est inscrit deux semaines avant la fin des sélections, un peu comme ça… En fait on s’est dit que le format de notre musique était un peu trop une pop bizarre… On ne pensait pas aller à Bourges. On pensait que c’était un autre monde Bourges mais finalement on est là, au milieu de toute cette programmation complètement différente.

Comment est-ce que Grand Parc a commencé ?

Nicolas : Ca a commencé dans une cave (rires)

Annie : Non mais c’est pas faux…

Nicolas : Ca a commencé chez nous, au sous-sol. Les compositions sont venues un peu de chacun de notre côté à la base. Annie faisait des trucs et moi je faisais d’autres trucs. Et à un moment on a rassemblé tout ça et on a commencé a construire les choses ensemble. Ça a pris du temps. Il a fallu aller au bout des morceaux, les arranger, les étendre à une formule live et trouver les gens pour les jouer avec nous sur scène.

Annie  : Du coup on a appelé les copains… et ça c’est fait comme ça. C’était pas du tout prémédité.

Donc c’est carrément une belle surprise, non ?

Annie : Oui totalement ! Nico fait de la musique depuis l’age de 15 ans, il avait des projets. Moi je reprenais un peu la musique. Enfin pour composer de la musique j’ai commencé tard, à 30 ans seulement. Même si je suis plus âgée que la plupart des groupes ici, je suis un peu un bébé de la musique. Du coup on s’est pris au jeu et on a composé. Créer c’est un truc qui te permet de transformer ta vie, ça te fait rencontrer des gens, ça te fait penser, ça change ta vision des choses… C’est comme créer une recette, ça donne l’impression de mettre du sens. Et quand tu mets du sens à quelque chose, t’as pas envie de t’arrêter.

Vous êtes un groupe plutôt discret, c’est une impression ou une volonté de votre part ?

Nicolas : C’est une nature. C’est vrai qu’on n’est pas un exemple de communication et de plan de carrière musicale…

Annie : Enfin on n’est pas un bon exemple par rapport a la temporalité actuelle d’un groupe. C’est vrai qu’on attend que notre bookeur nous pousse, nous dise « aller faut faire des interviews ». Pascal Dickens, qui est un ami à nous, nous a beaucoup aidé à sortir de la cave en nous disant de faire des cafés conférence. On est un peu timide, c’est vrai.

Nico : Oui voilà on prend notre temps, on va à notre rythme, on laisse les choses arriver, venir, aller. On se laisse porter…

Quelle est votre présence sur les réseaux sociaux ?

Annie : Bah justement, pas beaucoup. Enfin on aime bien Facebook. Par contre Twitter je crois que c’est pas fait pour Grand Parc. Moi bizarrement j’aime pas communiquer mais j’adore l’image et Instagram pourrait bien nous correspondre. Ça pourrait m’intéresser moi qui aime beaucoup la photo. C’est un média qui me parle pas mal… On va y venir je crois.

Quelles sont vos influences musicales ?

Nicolas  : Il n’y a pas que des influences musicales. Moi j’ai tendance à dire la vie. La vraie influence elle est dans l’existence sans déconner. C’est compliqué de circonscrire ça à un domaine. Finalement le film que tu as vu la veille, la personne que tu as rencontrée dans ta journée, ça joue.

Annie : Ouais tu sais les discussions profondes, quand tu parles avec un pote, ton amoureux, ta chérie… Après, bien sûr, on a eu nos influences de jeunesse. Moi les Pink Floyd, les Beatles… la grande pop !

Nicolas : Puis on a des gens avec qui on s’accompagne, et ça nous inspire.

Comment se passe la composition de vos morceaux ?

Annie : On fait tout à deux avec Nicolas. On fait des trucs dans notre coin, après on partage, on met en commun… il critique ce que je fais et vice versa. Dans Grand Parc sur scène on est quatre, en live on passe par un son à quatre mais en amont c’est Nico et moi. On fait ça à deux, même les arrangements de batterie, de basses…

Quels sont les projets de Grand Parc ?

Nicolas : Refaire un album.

Annie : Enfin là déjà pour ce soir c’est de faire un bon concert. Essayer d’aller au-delà de la pression et d’être sincère. Ensuite, oui, écrire des nouveaux titres. On a perdu pas mal de temps cette année à faire certaines choses. En fait, on a passé du temps à comprendre comment il fallait qu’on parle de nous. Du coup on a un peu délaissé l’écriture. Là ça commence a être acquis dans nos tètes, on a compris qu’on pouvait faire de la communication sans se vendre. Enfin je veux dire en étant sincère. On a un bookeur, il y a des gens, comme Ugo Tanguy, qui nous aident à la promotion. Maintenant qu’on a l’impression d’avoir une équipe complète, on peut retourner à une écriture complète

Nicolas : Faut écrire, il n’y a que ça qui permet de se sentir bien. Même si tu vends pas de disques, si chez toi tu écris des nouvelles compos, tu es bien.

Dernière question maintenant, absolument pas musicale…

Nicolas : Je connais la réponse ! Je connais la réponse ! (rires) Du vin, de la bière, du calva et du sirop de cassis je crois…

Exactement, j’allais demander la vraie recette de l’embuscade.

Annie : La question normande… Ce qui est sûr c’est qu’il y a beaucoup de trucs là dedans. Peut être qu’il y a des spécialités, mais il faut du calva ça, c’est sûr ! (rires) [YouTube https://www.youtube.com/watch?v=FeRlajYprno]

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