Le mois d’avril a été marqué par le retour du groupe Deftones avec son album intitulé Gore. Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, voici une petite piqûre de rappel.
Deftones un groupe de métal alternatif formé en 1988. Pour les amoureux du rock des années 90, le groupe était l’un des plus influents du moment, à l’égal de Korn. On leur doit notamment la chanson Change, présente dans de nombreuses séries so nineties. Leur particularité est d’installer une ambiance qui leur est propre, bien loin du solo métal rapide et tape-système. Deftones laisse l’angoisse peser sur ses morceaux ; la singularité de poser un contexte à la fois sensuel et glaçant.
Leur premier album Adrenaline sort en 1995, mais ce n’est qu’à partir du troisième, White Pony, sorti en 2000, que le groupe a commencé à se faire un nom auprès d’un plus large public.
En 2008, le bassiste du groupe tombe dans un coma profond, et décède en 2013. Deux albums sortiront pourtant pendant son hospitalisation : Diamond Eyes et Koi no Yokan. Ces derniers étant peu appréciés mais attendus d’un public nostalgique du nu métal. Vous comprendrez que le 8 avril 2016 annonçait pour les fans un dernier espoir de retrouver enfin leurs idoles.
Dès les premières minutes, Gore ne ment pas sur ses origines. Ambiance dark et tourmentée, on sent qu’on ne va pas être à l’aise pendant 48 minutes et que ça va nous prendre les tripes.
Le début de l’album est assez puissant. Le chant est entraînant, mais reste semblable sur plusieurs morceaux. Seule l’instru nous « guide ». Les chansons s’enchaînent sans trop retenir notre attention.
Sauf une. 15:40 le ton de l’album s’adoucit. Hearts / Wires, on tient ici la perle de l’album. La guitare est à la fois stressante et apaisante : on sent qu’à un moment ça va péter. Au bout de deux minutes, la chanson commence à exploser, le refrain est tout à coup comme libérateur. Le morceau se radoucit pour ré-exploser quelques secondes plus tard. En se maintenant en puissance, on arrive enfin à cette ambiance si représentative du groupe. Comme l’arrivée d’un orgasme qui va peu à peu s’estomper aussi vite qu’il est arrivé.
La suite de l’album reprend. Avec le taux de satisfaction de la chanson précédente, on se sent un peu dans les vapes. Passif – l’impression d’écouter sans vraiment écouter, pas de distinction entre les autres. C’est sympa, sans plus. Point de vue purement personnel. Comme si Chino, le chanteur, s’excitait tout seul, qu’il essayait de sauver les meubles pour prouver son existence. C’est mitigé. Puis la chanson éponyme de l’album se présente. Gore est bien plus bruyante que ses camarades de l’album. Là, l’envie de bouger risque de prendre n’importe qui, et cette chanson promet d’être la plus attendue – voire la plus entraînante – d’un futur concert. Les deux derniers morceaux passent ensuite l’air de rien.
Bilan de l’album mitigé. On ne peut pas cracher sur ce retour plutôt réussi sachant que le groupe a perdu un élément important : le bassiste. On peut cependant le considérer plus réussi que leurs deux derniers albums. On tient quand même une perle rare. La chanson Hearts / Wires promet d’être dans le top playlist pour un bon moment.
En fait, le bilan change tout de suite : oui Deftones a réussi son retour dans le game. Ils n’ont plus qu’à (re)faire leur preuve en live.
À voir en juin au Hellfest ou au Download Festival.