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Tin-Tin, le maître de l’encre

Président du Syndicat National des Artistes Tatoueurs, organisateur du Mondial du tatouage, tatoueur mondialement reconnu et lui-même tatoué depuis ses 19 ans, père de trois enfants… Que dire de Tin-tin ?

Le trait de caractère qui le représente le mieux est sans aucun doute son côté blagueur et moqueur. Il transparait autant dans les interviews que sur la scène du mondial. Cela n’empêche pas ce bonhomme de 50 ans d’être sérieux et investi à 100 % dans son travail. Il est tombé dans cet univers en « se faisant faire des tatouages et en ayant envie d’en faire sur les autres ». Comme il le dit : « Quand on trouve la chose qui vous convient on ne se pose pas la question ». Sa carrière a commencé en 1984, à Berlin, durant son service militaire. C’est aussi à ce moment qu’il s’est fait tatouer pour la première fois. Depuis, il collectionne les tatouages et comme la plupart des aficionados, il ne les compte plus : « Il y a un stade à partir duquel on ne les compte plus, car ça ne veut rien dire ».

Brillant autodidacte, il a commencé à apprendre les ficelles du métier en trainant beaucoup chez Marcel et en lisant des bouquins d’art. En 1986, il part à Toulouse. Il y restera six ans : là-bas, sa carrière va décoller. En effet, Tin-tin, qui fait des tatouages très réalistes est, pour l’époque, un pionnier dans ce style. Plus tard, cela deviendra sa « spécialité » avec le japonisant. Il ouvre son salon dans le 9ème arrondissement de Paris en 1992 et le baptise « Tin-Tin tatouages ». Sa renommée lui laisse le loisir de choisir sa clientèle –très variée- et ceux qui tatoueront à ses côtés.

Tin-tin voyage aussi beaucoup, notamment aux Etats-Unis et au Japon. Là-bas, il apprendra des meilleurs et s’inspirera beaucoup. Les estampes japonaises sont, par exemple, une grande source d’inspiration pour ses dessins. Par ailleurs, ses nombreux voyages lui permettent également de faire des conventions partout dans le monde. C’est en partie cela qui lui donnera l’envie de créer un évènement annuel, d’envergure mondiale, pour la ville de Paris. Ainsi nait le premier mondial du tatouage, en 1999, au Bataclan, à Paris. Après deux éditions, Tin-tin arrête car cela lui demande trop de travail.

C’est en 2013, qu’il fait renaitre de ses cendres l’évènement, en l’installant au Centre 104 cette fois-ci. L’édition de 2016 était donc pour Tin-tin la quatrième d’une longue lignée, espérons le. Cet événement est selon lui ouvert à tous : « C’est réservé à personne, c’est pour tout le monde : les aficionados comme les néophytes. Il y a autant des uns que des autres. »

N’oublions pas 2003, l’année où le tatoueur a crée le SNAT (le Syndicat National des Artistes Tatoueurs) : c’est au sein de cet organisme, qu’il se bat avec ses confrères pour les normes d’hygiène et le sauvetage des conventions. Les membres du SNAT revendiquent également le tatouage comme le 10ème art. Pour Tin-tin, c’est un combat qui n’est pas encore gagné et qui le sera quand l’Etat reconnaîtra enfin aux tatoueurs un statut d’artistes à part entière.

 

 

 

 

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